Ramona

Ramona : troisième personne du singulier du passé simple de l’indicatif du verbe « ramoner » (je ramonai, tu ramonas, il ramona, nous ramonâmes, vous ramonâtes, ils ramonèrent) mais c’est aussi un prénom féminin,

au demeurant celui de ma grand-mère paternelle, une andalouse d’origine et une chanson.

Connaissez-vous la signification des expressions populaires et plus ou moins vulgaires : « ramoner », « se faire ramoner », « chanter Ramona »  (sans être Tino Rossi ou Gloria Lasso) ou « se faire chanter Ramona » ?

Ramoner : d’après le dictionnaire Lexilogos, c’est débarrasser de la suie qui y est déposée, l’intérieur d’un conduit de cheminée, d’un appareil, d’un tuyau, par raclage ou par un autre moyen. (Les ramoneurs étaient souvent savoyards comme mon autre grand-mère, née à Saint-Michel-de-Maurienne : Un jeune Savoyard courant le pays et cherchant des cheminées à ramoner, Victor HugoLes Misérables, tome1).

Ramoner est devenu l’action de nettoyer le conduit d’une chose quelconque ; un verbe de mouvement : actionner quelque chose de haut en bas…  Puisque tout le monde sait ce que signifie ramoner pour une cheminée, un ramonage se fait par des mouvements de va-et-vient dans un conduit sombre, il est facile d’imaginer comment est née cette expression plus triviale qui évoque l’acte sexuel. « Ramoner la cheminée (d’une femme) » puis  « ramoner (une femme) ». «Encore une refoulée. Son mec doit pas souvent lui ramoner la cheminée» (Jeanne Cordelier, La Dérobade, 1976).

« Ramoner », « se faire ramoner », « chanter Ramona » ou « se faire chanter Ramona » , des expressions qui signifient donc (se faire) faire l’amour, pénétrer sexuellement et (se faire) réprimander, engueuler mais comment en est-on arrivé à cet autre sens possible ?

Ramoner une cheminée, c’est la nettoyer, or quand on pense nettoyer, on pense aussi à laver, savonner et « se faire passer un savon », n’est-ce pas « se faire réprimander » alors… par des associations d’idées successives…

S’entendre « chanter Ramona » est passé dans le langage populaire comme « se faire engueuler » vers le milieu du XXe siècle.

Une autre expression argotique  « se prendre une ramonée »  est née, elle signifie aussi « se faire gronder ».

Le fait qu’une chanson perdure dans la mémoire collective tient finalement à un cheveu.

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