« Quand gros béf…

« Quand gros béf i sarze, sorte dovan ! »  (expression créole de La Réunion) Quand un gros bœuf charge, sortez de son chemin. On pourrait dire qu’il ne faut pas rester sur le chemin d’un  homme de pouvoir (président, patron, chef…) en colère.

Je ne peux m’empêcher de penser à Poutine ou à quelques autres et même à François Hollande en colère après les révélations de Closer.  Il « déplore profondément les atteintes au respect de la vie privée auquel il a droit, comme tout citoyen » (oubliant que bien que normal, il n’est plus comme tout le monde puisqu’il est président). Coléreux ou mou, notre Président ? Je me demande. Je me souviens avoir lu « il examine les suites, y compris judiciaires, à apporter à cette parution.» Si je ne me trompe pas, il n’a rien fait contre l’hebdomadaire ni contre aucun journaliste ; la révélation, c’était donc vrai ?

Les médias doivent-ils craindre un retour de bâton ? Le président serait-il, comme je le suis, quelqu’un de « pas rancunier mais avec une excellente mémoire » ? Il attendrait simplement que le Ciel (Dieu ou Diable) le venge ?

En attendant, François Hollande b(i)aise, louvoie et fuit ses responsabilités. Il accumule les annonces sans cohérence et toutes les décisions sont renvoyées à des négociations, des commissions dont les résultats ne sont pas attendus avant… 2017. Il a trompé les Français pendant la campagne présidentielle à la fois sur le bilan de Nicolas Sarkozy et sur la crise, sur sa capacité à y faire face et à diriger la France. Flamby ou Pépère, nous voilà dans de bonnes mains ! Vous souvenez-vous du Canard enchaîné, qui a révélé qu’à l’Élysée, on appelait Pépère, le locataire du lieu. Pépère, c’est celui qui ne s’inquiète de rien,  qui sourit devant les obstacles et attend, goguenard, que ça se calme. Rue de Solférino, durant les dix années de son règne, François Hollande était surnommé « Édredon ».

Pour l’heure, nous avons un président qui ne se met pas en avant dans le pays mais voyage beaucoup. Je dois reconnaître que la fuite n’est pas forcément de la lâcheté : c’est une condition de survie dans le monde vivant.

Prendre le large fait partie de l’histoire humaine. Personnellement, la fuite, je connais. J’ai souvent cherché à m’échapper d’abord vers le haut en utilisant l’ascenseur social qu’est l’instruction puis vers le lointain pour construire une vie ailleurs. L’émigration, c’est le grand espoir des immigrés pauvres, mes grands-parents paternels et mes beaux-parents y ont cru.

La fuite est un acte positif, même si elle a quelquefois un goût de culpabilité, à condition d’être active. Certaines fuites n’en sont pas vraiment : la fuite dans l’imaginaire par exemple, celle qui consiste à ne rien faire ou la fuite dans la drogue, les paradis artificiels, celle qui consiste à se détruire.

Les Français d’aujourd’hui affrontent leurs épreuves de multiples manières : la plupart sont désabusés et ne font rien sinon geindre et gémir, d’autres sont combatifs et s’engagent dans la vie citoyenne ou, plus souvent, cultivent leurs espoirs dans des jardins secrets, plus ou moins communautaires.

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