L’euthanasie… des retraités

En cette période de crise (fabriquée par qui ?), crise qui s’éternise, il nous faut faire des économies (oui, nous, le peuple) et l’État doit trouver des sous, nous le voyons, lui ne fait pas d’économies, il augmente les impôts et taxes. Les étrangers ne sont pas gênants, on les soigne du mieux qu’on peut par contre les vieux semblent déranger. Une seule vraie question  : avons-nous encore les moyens de vieillir ?

Cette question me ramène des années en arrière avec un film « Soleil vert » (1973) et un livre « L’avenir de la vie » (Seghers 1981) de Jacques Attali. Ces deux « œuvres » ont un point commun : il faut supprimer les vieux. C’est peut-être cette idée récurrente qui alimente le débat sur l’euthanasie.

Jacques Attali, à l’époque conseiller particulier de Mitterrand, écrivait : «L’allongement de la durée de la vie n’est plus l’objectif souhaité par la logique du pouvoir. Dès qu’il atteint 60-65 ans l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. En effet du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle ne se détériore progressivement… L’euthanasie sera dans tous les cas un des instruments essentiels de nos sociétés futures, dans tout les cas de figure…Des machines à tuer permettront d’éliminer la vie lorsqu’elle sera insupportable et économiquement coûteuse. Je pense donc que l’euthanasie sera la règle de la société future.»

Jacques Attali, qui a maintenant 70 ans, a-t-il changé d’avis ? A-t-il repoussé l’âge-butoir ? Je vous rappelle cet autre film de 1976 : « L’âge de cristal » où la durée de vie est limitée à 30 ans. Oui  trente ans, pourquoi fixer la limite plus loin ? Qui décide de la durée de vie ?

Pourquoi Jacques Attali n’a-t-il pas pensé à l’euthanasie des chômeurs de longue durée en commençant par ceux qui approchent de l’âge fatidique ?

Le socialisme, pour Jacques Attali, c’est la froide comptabilité au pouvoir : productif, tu peux vivre. Improductif, parce qu’ayant dépassé un âge fatidique décidé par l’autorité, tu disparais ; on met fin à ta vie ; on t’euthanasie. Ça me fait penser à quelqu’un : Hitler. Pas vous ? Le Troisième Reich avait décidé qui étaient les «bouches inutiles» : celles des malades incurables, des handicapés mentaux, des fous, des juifs, des tsiganes, des homosexuels, des slaves…

Pour information, si vous avez envie d’en lire plus sur ce sujet, vous trouverez ci-dessous un article du Figaro.

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Le socialisme, c’est l’euthanasie des retraités

YVES DE KERDREL, article du Figaro du 19 mars 2014

Les 15 millions de retraités français qui ont travaillé dur, et cotisé pendant des dizaines d’années pour espérer avoir une fin de vie décente ont appris la semaine dernière que pour la première fois, leur pouvoir d’achat va baisser. Cela est dû à la conjonction de deux phénomènes : d’une part la traditionnelle revalorisation des pensions de base n’aura lieu qu’en octobre au lieu d’avril, afin de permettre au gouvernement d’économiser 800 millions d’euros sur le dos des Français qui ont été les plus méritants. D’autre part, les retraites complémentaires versées par Arrco et Agirc vont elles aussi stagner, en raison d’un mode de calcul particulier et de la faiblesse de l’inflation. Et le pire c’est que rien ne dit que la situation devrait s’améliorer à partir de 2015.

La question du montant des retraites n’est pas simplement financière, même si l’équation entre le nombre de cotisants et le nombre de pensionnés devient de plus en plus complexe. Il s’agit d’une question morale sur la manière dont un pays qui se veut l’une des grandes puissances mondiales traite ceux qui ont fait son génie. Il s’agit d’une question intergénérationnelle dans la mesure où ces 15 millions de Français ne sont pas des inactifs mais aident largement leurs enfants ou petits-enfants et se substituent ainsi à la solidarité nationale. Il s’agit enfin d’une question de société qui témoigne de l’incapacité de nos dirigeants à décider du sort d’un quart de la population française.

S’agissant des retraités en général, il existe en France une sorte de pensée unique, de gauche, qui s’est installée chez la plupart des économistes au cours des dernières années visant à nous expliquer que les retraités ont un niveau de vie trop élevé. Alors que les ressources mensuelles médianes seraient de 1 735 euros pour un actif, elles s’établissent à 1 590 euros pour un retraité. C’est à partir de ces deux seuls chiffres – qui n’ont aucun sens – que le gouvernement socialiste vient de mettre en place une nouvelle taxe qui frappe les pensions à hauteur de 0,3 %. Si certains retraités ont effectivement un niveau de vie raisonnable, c’est notamment parce qu’ils se sont constitué une épargne, de manière intelligente, et dont les revenus sont par ailleurs de plus en plus spoliés.

Mais même si nos anciens étaient si bien traités que cela, quel serait le problème moral ? Les retraités de 70 ans, qui sont encore en bonne santé et multiplient les activités bénévoles, ont des enfants de 45 ans, et des petits-enfants de 18 ans, qu’ils aident. Car, ce que les socialistes n’ont jamais compris, c’est que la famille est le meilleur système d’État-providence qui existe. Et quand ces retraités deviennent des personnes dépendantes, la solidarité s’inverse. Ce sont les enfants, alors âgés de 55 ou 60 ans, qui prennent à leur charge les frais médicaux ou les maisons de retraite de leurs parents. Quoi de plus normal. Quoi de plus moral. Quoi de plus légal, puisque le Code civil définit cette assistance mutuelle entre parents et enfants.

Il est de bon ton dans la France de M. Hollande d’opposer une jeunesse « déclassée » à une génération aux cheveux argentés. La réalité n’est pas celle-là. Et Nicolas Sarkozy l’avait très bien compris, lorsque de passage à Bercy, il avait facilité les dons entre grands-parents et petits-enfants. Les socialistes avaient, il y a deux ans, à la fois promis qu’ils feraient de la jeunesse leur priorité et qu’ils maintiendraient tous les droits acquis par les retraités. Non seulement une enquête d’opinion récente a montré que la jeunesse ne s’était jamais autant sentie abandonnée par les pouvoirs publics que maintenant. Mais en plus, le gouvernement s’attaque au pouvoir d’achat des retraités, en sachant bien qu’il est plus facile de gratter 800 millions d’euros sur leurs pensions que de récupérer la même somme en mettant fin à l’inique aide médicale aux étrangers qui sert de pompe aspirante pour des dizaines de milliers de clandestins.

Keynes qui est le maître à penser de nos socialistes d’aujourd’hui avait théorisé l’euthanasie des rentiers. Nos dirigeants vont plus loin. Ils commencent à mettre en place doucement une euthanasie des retraités. Une euthanasie financière en les frappant au portefeuille. Ce qui est absurde, dans la mesure où ce sont des consommateurs actifs, qui participent à la croissance de l’économie. Une euthanasie sociétale, par la destruction progressive des valeurs qui fondent la famille et la solidarité intergénérationnelle. Une euthanasie programmée, comme l’a expliqué Jacques Attali en déclarant :« Je suis, pour ma part, en tant que socialiste, contre l’allongement de la vie. L’euthanasie sera l’un des instruments de nos sociétés futures. » Bienvenue au paradis du socialisme mortifère.

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