Aujourd’hui, les liens sociaux reposent sur l’apparence, l’argent. La sincérité est dépassée, l’honnêteté aussi. Espérer et croire en un monde meilleur relève de l’illusion religieuse, voilà pourquoi les sectes réussissent à progresser et si vous gardez cette espérance, vous passerez, ni plus ni moins, pour un illuminé ou un demeuré aux yeux du monde. Qu’importe, vous serez, vous, porteur d’espoir et d’espérance.
Quelle différence entre l’espoir et l’espérance ? Il me semble qu’on a recours à l’espoir à un moment précis, en cas de nécessité particulière : l’espoir de réussir son bac, son permis de conduire, l’espoir de guérir, l’espoir que les choses s’arrangent dans tel ou tel domaine. L’espérance est plus profonde que l’espoir, plus ancrée, plus constante, elle n’est pas liée à un événement particulier, c’est une vision d’ensemble, je pense que l’espérance a un côté plus mystique, plus religieux, ainsi les croyants attendent de Dieu, avec confiance, sa grâce en ce monde et la gloire éternelle dans l’autre.
Le problème du monde actuel est que non seulement nous sommes nombreux à être de plus en plus souvent au désespoir (état d’abattement qui n’est pas définitif, c’est lui qui donne les hauts et les bas du moral) mais que nous sommes aussi de plus en plus nombreux dans la désespérance, une forme de désespoir plus radicale qui consiste en la disparition totale de toute croyance en qui ou quoi que ce soit : « la nuit noire et obscure, obscure et sombre » et surtout sans fin.
Pour en revenir de manière plus concrète au monde d’aujourd’hui, nous constatons tous que les liens sociaux reposent majoritairement sur l’apparence et sur l’argent, or pour avoir de l’argent, la morale veut que ce soit le travail qui le procure mais aujourd’hui tout est faussé… D’un côté, il y a l’argent facile grâce au sport, à la prostitution, à la drogue, etc. (sans morale, il n’y a pas de limite), d’un autre côté, il y a les allocations diverses qui encouragent la fraude et la paresse… et il y a le chômage.
Le chômage, l’inactivité, le contraire du travail, Coluche disait que le travail est une maladie, c’est pourquoi il existe la médecine du travail mais nous recherchons cette maladie puisqu’elle donne une existence sociale. Nombre de demandeurs d’emploi sont désespérés car ils « ruminent », ils ont perdu confiance en eux et ont perdu aussi leur dignité. Comment regarde-t-on les chômeurs, comment parle-t-on d’eux ? Ce sont des paresseux ? Des profiteurs ? Ils n’en ont pas fait le choix bien souvent et certains prendraient n’importe quel emploi et avec n’importe quel salaire… Le travail est une aliénation acceptée et même désirée. Un comble !
« Tu gagneras ta vie à la sueur de ton front » (Bible, Génèse) ; combien d’emploi sans sueur et avec de gros salaires ? Travailler, quel espoir ! Je répétais souvent à mes élèves que le mot travail venait du latin « tripalium », un instrument de torture ; c’est dire. Je vous rappelle quand même que Dieu lui-même travaille ! Il est en effet écrit : « Dieu acheva au septième jour l’œuvre qu’il avait faite, il arrêta au septième jour toute l’œuvre qu’il faisait« . Voilà ! Un jour de repos hebdomadaire. Il faut savoir s’arrêter et faire des constats, des bilans et il faut savoir profiter du temps libre. Ce n’est pas toujours possible.
Le temps libéré maintenant par des horaires de travail allégés (35 heures, une vaste fumisterie), il n’est, pour la majorité des travailleurs, que l’occasion de nouvelles aliénations, celles qui renforcent l’individualisme, le consumérisme, le mal-être et la passivité. Oui, les citoyens sont de plus en plus spectateurs de leur propre vie, ils n’agissent plus, ne pensent plus, ils ont peur ; ce sont de simples consommateurs, victimes du système, indifférents aux autres, insensibles au sort des générations futures ; ils cherchent des boucs émissaires à leur misère sociale et ne trouvent le salut que dans des replis identitaires ou communautaires.
Pendant ce temps, que font nos dirigeants si ce n’est jeter de l’huile sur le feu ? Ils ne tranchent pas, ils blablatent, tergiversent et divisent pour mieux régner. J’ai l’impression qu’ils sont inconscients du mal qu’ils font tout comme des enfants qui jouent avec des allumettes. Pourquoi oublient-ils dans le même temps la laïcité au profit d’une religion en pleine expansion ?
Si l’islam offre aux Hommes l’espérance, comme le fait le christianisme, il ne passe pas par les mêmes chemins, il ne parle pas autant d’Amour. Aujourd’hui, l’Islam est bien sombre, rétrograde, il véhicule la folie des uns et les peurs des autres. La religion, qui faisait partie de l’intime dans notre pays laïc, prend une place envahissante mais une seule religion dérange l’ordre établi. Il suffirait que toutes se fassent discrètes et que les croyances retournent à l’intimité. Il y a des lois claires, il faut les faire respecter, ne pas les modifier sans réfléchir et sans l’accord de la population.
Pour finir, Joseph de Maistre, en 1800 et quelques, a dit « Toute nation a le gouvernement qu’elle mérite. » Méritons-nous celui que nous avons ? A nous de décider de trouver celui qui convient… et si celui que nous avons ne nous convient pas, à qui devons-nous nous en prendre ?
Que faire maintenant ?
Rien ? Pleurer ? Attendre que ça passe ? Nous faire entendre, oui mais comment ?
Les urnes ? Mouais…
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