L’Histoire, moi j’aime ça. Je lis les histoires de l’Histoire comme on lit des nouvelles ou des romans. Je comprends que certains n’aiment pas ce thème et que d’autres l’adorent mais peut-on considérer l’Histoire comme une science ? Indispensable ? Inutile ?
Si, depuis le début de l’Humanité, les Hommes avaient pris des notes quotidiennes des événements, saurions-nous mieux nous conduire aujourd’hui ? Je ne crois pas. Les notes ne serviraient à rien car personne n’arrive à être neutre, à être réellement objectif quand il est impliqué dans un événement. La déformation de la réalité provient de celui qui raconte puis de celui qui lit et nous ne voyons que ce que nous voulons voir, de la manière qui nous arrange, pour nous faire plaisir ou pour plaire à plus fort, plus grand que nous. Nous vivons l’Histoire au quotidien et je ne peux l’empêcher de penser à la Syrie en ce moment puis à notre président qui veut jouer au grand.
François Hollande a déclaré que «la France (moi, je ?) cherche la riposte la plus appropriée».
Et moi, je me demande ce qu’est une riposte appropriée. J’ai tendance à penser «occupons-nous d’abord de nos oignons !». Il faut redresser le pays, y mettre de l’ordre, limiter les dépenses, cesser de s’endetter, protéger les citoyens… Il y a de quoi faire sans aller se mêler de ce qui se passe ailleurs mais… si c’est pour faire comme les copains, et surtout pour arrêter un massacre, pourquoi pas ? J’ai quand même des doutes : je suis sûre que les histoires de gros sous passent avant le bien des civils d’un pays quelconque.
Mais qu’est-ce donc qu’une riposte appropriée ? Il faut être clair, Monsieur le Président, avec les Français qui veulent comprendre pourquoi on s’en va ici (Mali…) ou là-bas (Aghanistan…), seuls ou avec les alliés ?
Alors qu’est ce qu’une riposte appropriée ? J’essaie de comprendre.
1 – c’est une riposte significative aux yeux de l’opinion publique internationale ? Un truc pour faire voir qu’on existe encore, qu’on a les moyens, qu’on est grand et fort ? Un truc «m’as-tu vu» en quelque sorte ?
2 – une riposte qui ne fait pas de morts ? Ni chez les Syriens (civils) ni chez nos soldats ? Une belle intervention pacifiste ! Le joli rêve !
3 – une riposte qui frappe seulement les coupables de l’utilisation des gaz ? Mais qui au juste ? Celui qui a donné l’ordre d’utiliser les armes chimiques, ceux qui ont transmis les ordres ou ceux qui ont obéi aux ordres ?
4 – une riposte appropriée ne doit-elle pas être rapide ? Quand son enfant ou son chien fait une bêtise, on n’attend pas plusieurs jours pour punir, c’est immédiatement que doit être donnée la sanction, non ? Si on attend trop longtemps, l’enfant, le chien ne sait pas pourquoi il est puni. C’est moins facile à l’échelle du monde et des états, il n’empêche que discuter, réfléchir, se mettre d’accord, ça prend du temps, le temps d’un génocide quelquefois.
Une phrase des frères Goncourt me revient à l’esprit : «L’histoire est le plus grand bréviaire du découragement : on n’y rencontre que des coquins ou d’honnêtes imbéciles.»
Je ne vous cacherais pas que je ne suis pas tranquille en ce moment. Heureusement que l’esprit peut vagabonder ailleurs que dans la réalité quotidienne !
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