Pour tous

Quand j’entends parler d’égalité, de transparence, de solidarité, j’ai tendance à sourire. Suis-je devenue cynique ? Je ne crois pas. Simplement réaliste. Quand j’entends parler de formation pour tous, d’université pour tous, de mariage pour tous, de travail pour tous, je suis contrariée.

Ce « pour tous » si facile  à utiliser me semble écarter la réalité et surtout se substituer à la notion d’effort et ou à celle de mérite. Je conçois bien qu’une société idéale donnerait à chacun le bien-être, le confort sinon le bonheur mais c’est une utopie. Il suffirait de revenir aux bases de la démocratie « à chacun selon son mérite » (si c’était vraiment possible).

Article premier de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 – Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. (A chacun selon son mérite, c’est ça, ce qui est souligné.)

Aujourd’hui, tout le monde revendique des droits mais personne ne se sent de devoirs envers la société. C’est là que le bât blesse. Ceux qui ont été éduqués en bons citoyens comprennent bien que, dans un groupe, il faut tirer tous ensemble dans le même sens ; ils se plient aux contraintes mais quand ils se rendent compte qu’ils sont peu nombreux à être intègres, ils désespèrent, se révoltent ou espèrent un mieux qui risque de se faire attendre longtemps.

Comment peut-on croire à l’égalité, aux mêmes droits pour tous quand on voit la dérive du capitalisme financier quand certains gagnent en un jour ce que d’autres ne gagneront jamais dans toute leur vie ? Cependant égaliser ce qui est inégal est à la fois injuste et proche de l’illégalité comme ces 75% d’impôts font fuir certains de nos concitoyens mais dont sont exonérés les possesseurs d’œuvres d’art, n’est-ce pas Monsieur Fabius ? Et les autres.)

Pour en revenir à ce mariage pour tous, en lui-même il ne me dérange pas. Si deux personnes s’aiment et vivent ensemble, peu nous importe comment est composé leur couple mais je ne comprends pas cette précipitation du gouvernement à vouloir faire adopter une loi qui irrite encore tant de Français. N’y a-t-il pas plus urgent à traiter ? Sans compter que le mariage homosexuel nous entraine dans des discussions sans fin sur le thème de la filiation : PMA (procréation médicalement assistée), GPA (gestation pour autrui) et clonage. Une question me chagrine : pense-t-on véritablement aux enfants ? Je crains que cette lutte égalitaire ne vise qu’à la satisfaction de besoins de reconnaissance sociale et  de reproduction. Ne sommes-nous pas assez nombreux sur Terre ? Il faut laisser les homosexuels adopter des enfants qui seront plus heureux entre deux parents que dans un orphelinat mais il ne faut pas les encourager à utiliser les services de mères porteuses, je crains que ce ne soit la porte ouverte à un commerce supplémentaire.

Je revendique le droit à la différence mais les  «pour tous» me hérissent. L’égalité est un leurre et les «pour tous» des promesses mensongères. Dès la naissance, nous sommes différents : Blanc, Noir ou Jaune, beau, intelligent, bien né, doué pour quelque(s) chose(s), en bonne santé… Personne ne part avec les mêmes atouts, il faut jouer avec ce qu’on a, utiliser ses cartes le mieux possible sans nuire aux autres mais les parties sont inégales, il est malsain de faire croire  que nous aurons tous la même chose en fin de partie.

Et si vous observez bien la société en ce moment, juste en France, vous voyez bien que les dés sont pipés. Oublions l’égalité, pensons plutôt JUSTICE et HONNÊTETÉ.

C’est un grand agrément que la diversité :
Nous sommes bien comme nous sommes.
Donnez le même esprit aux hommes,
Vous ôtez tout le sel de la société.
L’ennui naquit un jour de l’uniformité.
(Les amis trop d’accord)
Antoine Houdar de La Motte

Commentaires

5 réponses à “Pour tous”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *