Cigale, cheval et autres

« La Cigale, ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue. »
Fable de La Fontaine aujourd’hui ? Bestiaire ? Esope ? Non. Rassurez-vous !

Vous le dites souvent : « Y a plus de saison ! ». Vous avez raison : il y a des fraises sur le marché à Noël et les cigales chantent toute l’année… Oui, nous vivons comme des cigales, des insouciants, des inconscients, nous vivons à crédit en gageant le futur, mais tout ça n’a qu’un temps. On ne nous fera pas éternellement crédit. Un jour ou l’autre, il faudra bien payer l’ardoise avec les intérêts ; on a oublié de nous le rappeler.

Le réveil est difficile et le nombre des dossiers de surendettement explose. Nos parents économisaient avant d’acheter, ils avaient subi des privations pendant la guerre et savaient que la frustration existe pour que le plaisir soit plus grand. Petit à petit, nous avons tous voulu tout et tout de suite. Banquiers et commerçants nous encourageaient. Il faut que le commerce «marche». Mais ô surprise, les «marchés», les banques et les capitalistes viennent de s’apercevoir que prôner la croissance pour la croissance, pour faire le maximum de bénéfices, n’est pas viable «ad vitam aeternam». Les Etats et leurs ressortissants se sont endettés au-delà du raisonnable, ils sont en faillite ou presque. (Les banquiers en rajoutent un peu, magouillent aussi pour s’enrichir encore plus.)

Et si au lieu de parler croissance, toujours plus on en venait enfin à la Croissance 0. La croissance 0, ce n’est pas si grave qu’on veut nous le faire croire, c’est une autre façon de voir le monde.

Par les temps qui courent, subjugués par le fric tout-puissant, nous sommes un peu comme des lièvres apeurés, nous voulons tous garder notre part de richesse, or elle est bien menacée. Comme par ailleurs, le pouvoir sait qu’il est plus facile de régner sur des moutons craintifs que sur des chevaux rétifs, on nous effraie chaque jour un peu plus, on nous musèle en quelque sorte et on finira par nous affamer peut-être, nous serons alors prêts à nous taire juste pour avoir de quoi manger. Nous serons une fois de plus les dindons de la farce ; les «hauts placés» s’arrangent entre eux, sur notre dos, ce sont les gros capitalistes ou les gros mafieux. Tous ceux qui travaillent, quelque soit leur niveau, se font plumer, même quand ils croient le contraire. (Le diviser pour mieux régner fonctionne bien.)

Revenons à la Croissance zéro. Pas dangereuse pour le peuple, angoissante pour le capital ou la mafia. La croissance zéro, c’est une théorie selon laquelle toutes les activités économiques devraient tendre à un état stable, un état d’équilibre. Consommer au plus juste, au plus près…

Le modèle de croissance continue qu’on nous impose depuis «les trente glorieuses» est intrinsèquement instable, il crée les cycles alternatifs «croissance-récession» et comme les ressources ne sont pas illimitées, il ne peut y avoir de prospérité indéfinie.

La croissance zéro doit être réfléchie  et encouragée. Elle repose sur la volonté de penser à l’avenir de nos enfants : un avenir meilleur sur une planète plus saine. Nous devons nous comporter comme des êtres conscients et responsables et encourager ce type de comportement non égoïste. Devenons des objecteurs de croissance : prônons au plan individuel la démarche dite de simplicité volontaire et, au plan global, une relocalisation des activités économiques afin de réduire l’empreinte écologique et les dépenses énergétiques. (Nous constatons en ce moment comment certains s’enrichissent en trompant les consommateurs. Avez-vous vu le circuit de la viande de « chebœvalf » ? On nous ment sans remords.)

Sans aller jusqu’à la décroissance, pensons au développement durable.

Allons-nous nous laisser encore mener par ces gens, dénués de scrupules, cyniques qui  conduisent le monde global à la catastrophe ? Leur mauvaise foi, l’appât du gain et l’ignorance se conjuguent, leurs idées s’imposent ; nous voyons le résultat ; nous ne pouvons les laisser faire indéfiniment.

Qu’en sera-t-il de l’exploitation du gaz de schiste ? Avez-vous pris conscience de ce qui se passe aux Etats-Unis. Excluons une pollution supplémentaire en Europe. N’écoutons pas les sirènes d’un hypothétique progrès, ce n’est qu’une histoire de gros sous.

Et si nous commencions par refuser d’acheter et de manger leurs saletés.

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6 réponses à “Cigale, cheval et autres”

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