Zistoire calbasse.

Dimanche ce sera le Nouvel An Chinois et à La Réunion, un jour de fête pour la communauté chinoise, le seul jour où tous ses membres ne travaillent pas. Les vieux commerçants ne s’arrêtent jamais, sauf ce jour là.  Les jeunes sont un peu plus occidentalisés et profitent de vacances et de week-ends. Dimanche, nous rentrerons dans l’année du Serpent, du serpent d’eau pour être précis.

Dimanche donc commence MON année. Je reviendrai sur cet événement demain sans doute. Pour l’heure, j’ai envie de vous parler un tit coup créole, il y a longtemps que je ne l’ai pas fait.

«A force tant allée à l’eau, calebasse y pète.»
Nous ne sommes pas loin de l’Afrique et nous avons, nous aussi, différentes sortes de calebasses. Il y en a des rondes, des allongées, à la peau lisse, il y en a même quelques-unes couvertes de sortes de verrues. On les cuisine, comme tous les légumes, en carri, et ma foi, on aime ou on n’aime pas mais ça n’a pas trop de goût. C’est un «légume lôpital», il faut l’accompagner de viandes, d’ail, d’oignon, d’herbes diverses, d’un petit peu de curcuma pourquoi pas. Enfin, c’est bien connu, chacun fait son carri comme il veut.

Jadis, la calebasse n’était pas utilisée uniquement en tant que légume. Sèche, vidée et entière, elle devenait le « Bob »ou bobre, instrument de musique traditionnel qui rythmait le maloya. Séchée et coupée en deux, elle devenait un bol dans lequel manger. On pouvait aussi s’en servir de récipient pour aller puiser de l’eau à la rivière ou à la fontaine ,ou encore comme d’une gourde pour la conservation d’eau fraîche.  Aujourd’hui les bouteilles en plastique, après celles en verre, les ont remplacées. La calebasse, c’ est un truc resté dans un coin de la mémoire des plus anciens, mais combien de jeunes n’en ont jamais entendu parler ?

Pour en revenir à notre calebasse, malgré son étonnante résistance, à force d’être utilisée maintes et maintes fois, elle finissait par s’user et un choc, une chute mettait fin à sa vie.

La calebasse, c’est l’équivalent de la cruche de métropole : tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse.

Savez-vous que certains prétendent que ce proverbe traîne depuis longtemps une faute de transcription et qu’en réalité, il évoque l’histoire d’une jeune fille très niaise qui, à force d’exposer ses charmes à la piscine, avait quand même fini par y trouver un mari : « tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se case » ? (Je ne garantis pas la véracité de ce que j’avance mais reconnaissez que ce genre d’histoire peut parfaitement arriver.)

A propos des cruches (les pots en terre, pas les filles, comme peuvent penser certains mauvais esprits), il existe un proverbe chinois qui dit quelque chose comme : « Si tu tapes une cruche contre ta tête et que tu entends un son creux, n’en déduis pas forcément que c’est la cruche qui est vide ».

Un conseil, n’essayez pas avec une cruche pleine, ça peut faire très mal.

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10 réponses à “Zistoire calbasse.”

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