Des motards en colère

Tout le monde se plait à dire que les automobilistes sont des cochons payants ou des vaches à lait. Comme l’état doit  trouver des sous et relancer l’économie, il s’attaque maintenant aux motards. La méthode reste la même, la cible change. Toujours sous prétexte de sécurité routière, les autorités envisagent la mise en place d’un contrôle technique pour les motos.

La FFMC (Fédération Française des Motards en Colère) lutte contre cette « innovation ». Les tentatives d’imposer un contrôle technique (CT) aux deux-roues ont, jusqu’à présent, été repoussées, avec un argument puissant : les défaillances techniques ne sont pas à l’origine des accidents (moins de 0,7% selon les assureurs) mais le lobby des centres de contrôle passe aujourd’hui par un autre biais : l’uniformisation des CT à travers l’Union.

La Commission européenne demande un contrôle technique obligatoire pour tous les deux et trois-roues et que ce contrôle soit pratiqué chaque année quand le véhicule est âgé de plus de six ans

Pour le moment, seuls les véhicules ayant au moins quatre roues sont concernés en Europe par le contrôle technique dont le détail figure dans une directive de 2009. Certains pays l’imposent déjà pour leurs deux-roues.

Si la Commission européenne obtient gain de cause, tous les véhicules devront donc être obligatoirement contrôlés suivant des modalités précises : « La Commission propose le premier contrôle après quatre ans [à l’instar de ce qui se pratique aujourd’hui pour les voitures], lui-même suivi d’un deuxième contrôle deux ans plus tard et ensuite un contrôle chaque année. Le schéma s’appliquera à toutes les voitures, motos, cyclos, scooters et quads. »

Si le prix du contrôle est en moyenne de 65 € et si on estime que 70 % des deux-roues en service ont plus de six ans, la mesure va rapporter plus de 2 milliards d’euros par an aux centres de contrôle technique dont une part de TVA destinée à l’Etat.

Ce n’est pas la recherche de la sécurité routière qui domine cette proposition, quoi qu’on en dise, mais c’est bel et bien un présent fait aux lobbies du CT, de la mécanique et un moyen d’encaisser des impôts supplémentaires. Accélérer l’obsolescence du parc dans l’espoir de booster les ventes est un autre cadeau.

Il faut constater que ce n’est ni plus ni moins qu’une taxe sur la pauvreté ou la fidélité, une taxe pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas acheter un nouveau véhicule tous les quatre ou six ans.

Toutes les études montrent que les problèmes techniques ne représentent qu’une très faible part dans les causes d’accidents de la route des motos en particulier. Ce ne sont pas les véhicules qui font les accidents, mais les comportements.

Ce n’est donc une fois de plus qu’une histoire de sous.

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