L’armée doit-elle intervenir dans les cités ?

J’ai longtemps espéré que l’intelligence et la bonté humaine arriveraient à rendre le monde meilleur mais il faut reconnaître à l’évidence que c’est impossible. Les Hommes s’auto-pardonnent, ils ne s’autodisciplinent pas, ils ne sont jamais ni coupables, ni responsables, mais les autres alors… quel enfer ! On ne peut rien en faire.

Il y a quelques années, un élu UMP de Marseille avait demandé l’intervention de l’armée dans les quartiers chauds de la ville. Haro sur le baudet ! C’était un facho et moi qui suis plutôt de tendance anarchiste, je n’étais pas loin de penser la même chose. L’intervention de l’armée dans la ville, c’est soit en période de guerre ou de dictature, soit en période de révolte ou de guerre civile (qui amènera la dictature), on connait l’histoire… Donc je n’étais pas rassurée en entendant une telle demande.

Aujourd’hui (il y a quelques jours, en vérité), la même requête émane de la sénateur-maire de Marseille XV°-XVI°, Samia Ghali, étiquetée PS. Je n’ai pas l’impression d’avoir entendu des cris de mécontentement ni vu une levée de boucliers. Autre époque ? C’est ça ?

Sur la forme, je suis toujours choquée ; l’armée dans les rues, ça craint (une dictature, bientôt ? ) mais sur le fond, si l’on considère que le pays doit faire la guerre à la racaille qui « pollue » les villes, il faut peut-être bien l’armée pour mener cette guerre.

Par exemple, la ville de Marseille fait beaucoup parler d’elle (en mal) ; il y a des zones de non-droit dans quelques quartiers ; des reportages insistent sur la situation catastrophique de la ville. Des arracheurs de colliers, de la drogue, des bains de sang, un parking géré par la racaille… Vous avez vu des images, je suppose. Le groupe français de BTP, Vinci, gérait le parking Jules Guesde dans le cadre d’une délégation de service public (DSP) signée avec la communauté urbaine, mais il en a abandonné la gestion pendant «plusieurs mois». La barrière monte et descend pour laisser passer les véhicules comme à l’entrée de n’importe quel parking. Ici, pourtant aucun ticket à l’entrée, on paie en sortant, en espèces, de la main à la main. Le tarif est unique, cinq euros qui entrent directement dans les poches d’une bande qui a pris le contrôle du parking. La communauté urbaine touchait chaque année 100 000 euros grâce à ce parc de stationnement. Combien net d’impôt pour la racaille maintenant ?

Je crois qu’il y a eu du ménage après le reportage télévisé qui dénonçait les faits mais j’avoue ne pas avoir suivi l’affaire en détails.

Délinquance, où va-t-on ? Autres temps, autres mœurs. Aujourd’hui, le milieu marseillais n’a rien à voir avec celui de jadis quand les truands avaient de la moralité et le respect de leurs lois, de la hiérarchie. «A l’époque, jamais on n’aurait vu des équipes de Manouches s’associer avec des truands d’origine maghrébine pour monter un coup, comme cela arrive aujourd’hui. Mais, depuis une vingtaine d’années, tout est possible. Il n’y a plus de règles, plus de parrains», déclare, presque nostalgique, un ex-policier de l’antigang.

Le contrôle de la rue a été abandonné aux petits caïds des barres HLM, les « sauvageons » (zut, un mot à ne pas écrire). Le rajeunissement des équipes de bandits inquiète les autorités. Les gamins les plus durs arrachent leur premier mobile à douze ans, commettent leur premier braquage à quinze ; adultes ils versent dans le crime. Le sang, la mort, même pas peur !

Faute de perspectives d’avenir et de tant de choses, en raison du taux de chômage, les employeurs ne sont pas officiels mais bien plus généreux. Pourquoi aller en classe quand on peut « guetter » et gagner cent euros ou plus par jour ? Le trafic de cannabis explose, gangrène tout, il fait vivre des familles entières. La pègre a changé de gueule : ses membres sont maintenant armés de  kalashnikov, on ne peut leur faire face avec des réprimandes ou des tazers. Il faut une réponse réellement proportionnelle : des armes. C’est donc bien une guerre.

A Rio, où l’on prépare la coupe du Monde en 2014 et les JO en 2016, le président Lula avait commencé un grand ménage pour rassurer les « invités » (athlètes et surtout touristes), l’armée est venue faire le nettoyage. Je pense que la nouvelle présidente Dilma Rousseff continue la sécurisation du pays.

La fin justifie les moyens.

Il ne faut pas avoir peur des mots ni de la réalité. C’est ce qu’ »on »dit…

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