Pourrons-nous nous soigner longtemps encore ?

L’ AME, l’aide médicale de l’État (je vous en ai déjà, parlé) est un dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins, sous réserve de remplir certaines conditions. Pendant ce temps-là, combien de Français ayant cotisé toute leur vie à la Sécurité Sociale ne peuvent plus se soigner ? Et ça ne va pas s’arranger.

La semaine dernière, j’ai pu voir (un peu) et surtout écouter une émission de télévision sur la pauvreté et l’accès aux soins. J’ai aussi lu un article intéressant, allez lire si vous voulez : « Les retraités pauvres » en France.

Un rapport des députés Claude Goasquen (UMP) et Christophe Sirugue (PS) a pointé l’explosion du coût de cette A.M.E. qui est passée de 75 millions d’euros en 2000 à 588 millions en 2011. Les deux élus n’ont pas relevé pas de fraude massive, mais un fort accroissement du nombre de bénéficiaires : +185% en onze ans. La seule facture hospitalière pesait trois quarts des dépenses, avec un surcoût de 150 millions d’euros. C’est pourquoi Nicolas Sarkozy avait eu l’idée de mettre un frein à cette dérive avec le forfait de 30 euros qui va être supprimé par le gouvernement Hollande soit combien d’argent en moins dans les caisses de la Sécu ? Qui va combler le trou ? Je me répète mais j’insiste sur le fait qu’ »il faut être juste avant d’être généreux comme on a des chemises avant d’y mettre des dentelles » (Chamfort). Occupons-nous des citoyens qui ont contribué à l’enrichissement du pays, à sa reconstruction, à son développement avant de favoriser les étrangers. Il ne faut pas fermer les yeux sur la misère qui avance, pas un tsunami mais un raz-de-marée quand même. Trois millions de chômeurs officiels, c’est combien en réalité ? Qui pense à prendre en compte les travailleurs acceptant un emploi à temps partiel plutôt que de rester totalement sans emploi ? Chômage masqué. Et ceux qui travaillent bien en dessous de leur niveau de formation ? Il y a des questions au sujet du chômage.

Mais je reviens à cette émission de télévision, pour un couple de retraités disposant de 1400€ de revenus mensuels, 1 100€ étaient destinés au centre de soins pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Comment vivait le couple ? Plus jamais de vacances. Des difficultés pour acheter une paire de chaussures neuves, pour se soigner en raison des franchises médicales d’un euro par ici et un demi-euro par là, sans compter que les cotisations aux mutuelles augmentent avec l’âge alors que les revenus diminuent… Après quarante six ans de cotisations (on commençait à travailler jeune avant), la dame, âgée de soixante-dix-sept ans, dont le mari « perdait la tête », posait la question essentielle (et désespérée, désespérante aussi) : « Faut-il supprimer les vieux ? »

Elle évoquait les ordonnances tronquées faute de pouvoir acheter tous les médicaments qu’elle ne pouvait payer. Responsabilisation des patients ? Moi je dis : régression de la couverture maladie. C’est un choix politique qui voit l’émergence d’un nouveau marché, celui de la santé. Des copains, peut-être à enrichir ? N’êtes-vous pas fatigué de voir des publicités pour les complémentaires santé, décès ? Publicité onéreuse qui augmente les coûts de cotisations tandis que les remboursements des soins diminuent. Nous sommes bien sur un marché avec de la pub, des clients, des profits…. et de l’immoralité.

Je pense à Soleil Vert, un vieux film (du temps de mes vingt ans) et à un article du mois de juillet dernier du quotidien « The Telegraph ». Immoraux, ces Anglais ! je vous dis.

Hospitals ‘letting patients die to save money’

Hospitals may be depriving elderly patients of food and drink to hasten their deaths as part of cost-cutting measures to free up bed space, leading doctors warn. Des médecins préviennent que les hôpitaux laissent les patients mourir pour faire des économies. Les hôpitaux priveraient les plus vieux patients de nourriture et de boissons afin de précipiter leur mort en raison de coupes budgétaires et pour libérer des lits.

Bel avenir pour les plus âgés en Grande-Bretagne. Et ailleurs ?

Soleil vert… je vous en parlerai un autre jour, mais pensez à l’état de notre si merveilleuse Sécurité Sociale. Mais c’était avant (quand les retraités mourraient vite).  L’âge d’or de la Sécu. C’est terminé.

 

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