« Il faut choisir, se reposer ou être libre. » Je suis sacrément libre en ce moment compte tenu de ce que je fais de mes journées. Je n’admire même plus Hercule nettoyant les écuries d’Augias. Je nettoie, je lave, je peins, je tonds… La liberté, c’est très difficile au fond, parce qu’il est très facile de se laisser aller et que l’Homme est un animal paresseux. Périclès disait aux Athéniens : « Si vous voulez être libres, il faut travailler. » Se reposer, s’ asseoir devant la télé ce n’est pas être libre. Vous n’êtes pas libres quand vous êtes devant la télé. Vous croyez être libres en zappant mais vous ne l’êtes pas, c’est une fausse liberté. La liberté, c’est l’activité, une activité qui « s’autolimite », c’est-à-dire que l’on peut tout faire mais qu’il ne faut pas tout faire. C’est bien là le problème de la démocratie, si je fais tout pour le groupe, les autres ne feront plus rien, je dois être un peu individualiste et donc penser un peu à moi et me limiter. C’est ça aussi ma liberté, savoir m’arrêter. Je pense mais je ne mets guère en pratique cette réflexion, j’ai du mal à cesser de m’activer.
La petite phrase qui a causé cette réflexion est une citation de Thucydide qui a écrit aussi : « Mettez le bonheur dans la liberté, la liberté dans la vaillance. » Vaillance : du cœur à l’ouvrage ou simplement du courage pour se faire entendre et respecter ?
Aujourd’hui je vais donc jouer à nouveau au professeur et faire un petit cours d’histoire. Tout ça à cause d’une autre petite phrase que je juge bien vraie :
«Il est dans la nature de l’homme d’opprimer ceux qui cèdent et de respecter ceux qui résistent.»
toujours de Thucydide, on mentionne le courage là, non ?
Merci à Wikipedia qui est la source de nombreuses informations : Thucydide est un homme politique et historien athénien, né vers 460 avant J.C., mort peut-être assassiné entre 400 et 395 avant J.C. Il est l’auteur de l’ «Histoire de la guerre du Péloponnèse», récit du conflit entre Athènes et Sparte, qui se déroula entre – 431 et -404. Fils d’un aristocrate athénien, sa famille bénéficie d’une fortune considérable et possède des mines d’or en Thrace et des forêts sur le mont Pangée.
Durant ses trente premières années, Thucydide a dû se préparer aux charges gouvernementales qui allaient lui incomber ; sa vie se situe entre deux périodes marquantes de l’histoire d’Athènes : la splendeur des années triomphantes du milieu du Vème siècle avant J.C. et la ruine durant le dernier quart de ce siècle, quand la cité se libère de l’occupation spartiate. Thucydide écrit l’histoire de cette «crise», au fur et à mesure qu’elle se déroule. Il est le premier véritable historien au sens où il rationalise les faits et explore les causes profondes des événements, en écartant tout ce qui procède du mythe ou de la rumeur. Pour lui, la qualité fondamentale de son métier est l’exactitude, qui implique l’impartialité, et son premier devoir consiste donc à rechercher la vérité. Il expose sa méthode en expliquant le soin qu’il a mis à recueillir tous les documents, tous les témoignages et à les comparer pour en tirer ce qu’ils contenaient de vérité.
Il explique pour quelles raisons il a choisi de relater la guerre du Péloponnèse : c’est l’événement le plus important de l’histoire grecque jusqu’à son époque. Afin de le démontrer, il se livre à une synthèse de l’histoire grecque jusqu’aux guerres médiques. Puis il évoque les causes lointaines ou immédiates qui ont provoqué le conflit d’Athènes et de Sparte. Une fois arrivé au récit même de la guerre, il établit la date des premières hostilités, puis se consacre à son sujet. Point de digressions sur les affaires intérieures de Sparte ou d’Athènes, point d’anecdotes : rien que ce qui est indispensable à la clarté de la démonstration. Thucydide raconte la guerre année par année, saison par saison, brassant les événements simultanés sans craindre de morceler son récit. Contenue par une méthode aussi inflexible, la narration reste très sobre. C’est à peine si, pour mieux faire comprendre les faits, il y mêle des considérations très rapides, des définitions morales, des analyses de sentiments. Il s’arrête pourtant quelquefois afin d’expliquer, dans un résumé lumineux, dans une réflexion incisive, les causes des événements, la situation morale des peuples, le fond même de la politique. À l’occasion des troubles de Corcyre, il trace un tableau général des mœurs de son époque.
En – 424, il est élu stratège. On lui confie le commandement d’une escadre de sept navires, puis il est accusé de trahison, ce qui le force à s’exiler d’Athènes pendant vingt ans. Pendant son exil, Thucydide voyage à travers l’ensemble de la Grèce et accumule de nombreux témoignages auprès des combattants des deux camps (spartiates et athéniens). Voilà un véritable travail d’historien ou de journaliste d’investigations.
Sa mort se situe vraisemblablement entre -400 et -3951. Thucydide a donc probablement connu la fin de la guerre du Péloponnèse et la tyrannie des Trente, mais sans avoir eu le temps de terminer son ouvrage. Son récit de la guerre s’arrête en effet brutalement en 411, après le renversement du régime oligarchique des Quatre-Cents à Athènes et la bataille navale de Cynossema. Le philosophe et historien Xénophon reprendra toutefois le travail inachevé et racontera les sept dernières années de la guerre dans ses Helléniques.
De ces réflexions, de ces peintures morales, se dégage sa philosophie. Thucydide ne voit pas dans les événements le résultat d’une intervention divine, mais la conséquence de lois générales qui gouvernent le monde. Lorsqu’il décrit une éclipse de Soleil ou de Lune, c’est à la manière d’un savant. S’il parle des oracles, c’est d’un simple point de vue objectif, factuel. Quand il parle des dieux, c’est au titre des croyances de son temps. Il leur oppose la faiblesse de l’humain, faiblesse dont l’homme ne peut se relever que par la raison.
Thucydide est impartial ce qui n’exclut ni le patriotisme ni les préférences politiques : dans plus d’un passage, on reconnaît l’œuvre d’un Athénien fier de sa patrie. Il admire Périclès et approuve son pouvoir sur le peuple, tout en n’approuvant pas les démagogues qui le suivent. Un homme sincère et qui s’exprime, c’est rare.
Encore une petite phrase de Thucydide, à méditer aujourd’hui : « Quand on peut user de violence, il n’est nul besoin de procès. »
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