Pourquoi vouloir parler de mère poule ou de mère juive ? Pour me changer les idées simplement. Depuis je ne sais plus quand, je suis débordée par les papiers, les cartons, les soucis en tous genres… Je n’ai même pas écrit sur mon blog depuis un bon moment. J’avais programmé des articles, mais je n’en ai plus. Alors quelques minutes de pause.
Pourquoi parle-t-on de « mère poule » pour désigner une mère possessive, alors que les poules s’occupent très peu de leurs petits ?
Allez savoir. Il parait que c’est au Moyen-Âge que l’expression est apparue.
À cette époque où se construisait encore la langue française, il était dans les habitudes d’attribuer un animal à chaque trait du caractère humain. Pour désigner une mère possessive, l’animal féminin le plus courant dans la vie populaire était la poule. Pourquoi donc elle, la poule en modèle de mère attentive à l’excès ? Elle perd ses petits et n’en fait pas un drame. Vous souvenez-vous de cette comptine ? Moi je l’ai toujours trouvé horrible. Plus étrange cette reprise par Jacques Dutronc.
Aimez-vous ?
Le Larousse d’aujourd’hui donne pour mère-poule l’explication suivante : « mère qui a des attentions excessives à l’égard de ses enfants. »
J’adore mes enfants. En les protégeant trop, ne leur ai-je pas coupé les ailes ? Ils sont tous les trois partis loin pour leurs études. Il n’empêche que… je culpabilise souvent d’être un peu envahissante. Mère poule ou mère juive ?
J’avoue que je préfère parler de « mère juive ». Influencée par Woody Allen, peut-être ?
Le syndrome de la forte figure maternelle résulte probablement de la place traditionnellement attribuée aux personnes dans la cellule familiale, l’homme s’occupe du monde extérieur (les affaires et la politique), tandis que la femme a la charge du monde interne de la famille et du foyer.
Je ne suis pas juive et je travaillais à l’extérieur mais… euh, je me reconnais un peu dans le stéréotype.
Les traits caractéristiques incluent, en autres :
– une fierté excessive des réussites de leurs enfants (pour ce coup-là pas trop). Elles parleront toujours de « Mon fils, le docteur », ou « Mon fils, l’avocat ». Dans La Vérité si je mens, on entend la blague suivante : une mère juive court sur la plage, criant : « Au secours ! Mon fils avocat se noie ! »
– À l’inverse, une mère juive ne cessera de se plaindre si elle estime qu’ils n’ont pas assez bien réussi à son goût, surtout dans le domaine amoureux. Il n’y a rien de pire qu’une mère juive, sinon une belle-mère juive.
– Elle materne son enfant jusqu’à l’âge adulte, voire au-delà. Cela a pour effet qu’« un Juif dont les parents vivent est un enfant de quinze ans, et reste un enfant de quinze ans jusqu’à sa mort » (ou au moins la leur).
– Ses certitudes sont érigées en principe d’éducation, par exemple «Mange, mon fils, mange ! »
– Elle ne cesse de s’inquiéter pour ses enfants, exagérant, mais rien qu’un peu, les « dangers ».
– Elle valorise l’obéissance, voire la soumission de ses enfants, d’où la révocation de la théorie freudienne : « Oedipe shmoedipe! Tant qu’il aime sa mère !
– Elle use et abuse de la culpabilisation afin de manipuler ses enfants. Elle peut vous conseiller « Faites cadeau à votre fils Marvin de deux chemises sport. La première fois qu’il en met une, regardez-le avec tristesse, et dites-lui d’un ton pénétré : “Alors, et l’autre, elle ne te plaît pas ?” »
Non, je vous jure, j’ai des travers et des défauts mais je ne suis pas encore aussi caricaturale.
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