« Grammaire française et impertinente ». Connaissez-vous ce petit livre des Editions Payot, 1992, vous qui aimez la langue française, la grammaire et l’orthographe ? Je viens de le retrouver dans mes cartons. J’ai bien d’autres merveilles, mais plus tard… Excusez-moi, je suis très occupée. Je vous en communique un extrait.
LE POINT (.) indique la fin d’une phrase.
Exemple : Drame de la chasse : le chasseur prend son père pour un sanglier et l’abat. Puis le mange.
Le point marque une pause assez longue.
En effet, on imagine bien que le chasseur n’a pas mangé son père tout cru. L’ayant pris pour un sanglier, il a dû l’accommoder comme l’on fait pour cette sorte de gibier et cela nécessite une pause assez longue.
LA VIRGULE (,) sépare certains éléments à l’intérieur de la phrase.
C’est la signe de ponctuation le plus faible. Elle marque une pause assez courte.
Exemple : Pour ne pas briser la glace, les éléphants ont traversé le lac gelé sur la pointe des pieds.
Les éléphants, voyant le lac gelé, se sont concertés très rapidement, puis, après une pause assez courte, ont décidé de traverser le lac sur la pointe des pieds.
LE POINT-VIRGULE (;) est le signe de ponctuation qui se situe entre le point et la virgule. Il marque une pause un peu plus longue que la virgule et sépare en général deux propositions.
Exemple : Pour fêter le mariage d’un des leurs, les mineurs de Saint-Etienne ont fait une haie d’honneur aux nouveaux époux et leur ont lancé des morceaux de charbon ; la mariée est dans un état grave.
Entre le moment où la mariée a reçu des morceaux de charbon et celui où elle s’est retrouvée dans un état grave, il y a une pause un peu plus longue que la virgule.
LE POINT D’INTERROGATION (?) remplace le point à la fin d ‘une phrase interrogative directe.
Exemple : «Y a-t-il un supermarché après la mort ?» demanda-t-elle avec angoisse.
LE POINT D’EXCLAMATION (!) remplace le point à la fin d‘une phrase exclamative.
Exemple : L’inventeur de la chaise a dû faire les plans de son invention debout ! mais on l‘emploie aussi après une interjection : OH ! BOUM ! CHUT ! VLAN ! BEURK !…
LES DEUX POINTS (:) annoncent une citation ou un développement explicatif.
Exemple : Un sourire de béatitude irradiait le visage du pape : il venait de gagner quatre parties gratuites au flipper.
Pourquoi le pape avait-il un sourire de béatitude ? Parce qu’il venait de gagner quatre parties gratuites au flipper. Il s’agit ici d’un développement explicatif.
LES POINTS DE SUSPENSION (…) indiquent que la pensée reste inachevée.
Exemple : Jonas a eu une nuit agitée, sa baleine avait le hoquet…
On a tous compris qu’il est malaisé de dormir dans une baleine qui a le hoquet (la pensée peut rester inachevée).
Les points de suspension servent aussi à mettre en valeur un mot ou un groupe de mots.
Exemple : L’inventeur du réfrigérateur vient de disparaître à quatre-vingt-un ans. Il a été retrouvé mort… de froid.
LE TIRET (-) indique le début d’un dialogue ou le changement d’interlocuteur.
Exemple : – Tu vois celle-là ? dit mon père en me montrant se grosse main velue.
Je sentis alors un grand choc sur mon visage et je perdis conscience.
Il peut aussi lorsqu’il encadre un mot, une locution, mettre en valeur un détail important.
Exemple : Après plusieurs mois, la commission d’enquête semble attribuer l’accident du Boeing 747, qui avait percuté le mont Gerbier-de-Jonc, à la cécité du commandant de bord – aveugle de naissance – monsieur Perrin.
C’est un détail important que la cécité du commandant de bord.
Il est en effet vraisemblable que, s’il n’avait pas été aveugle, il aurait vu le mont Gerbier-de-Jonc, et l’aurait évité.
LES GUILLEMETS («») sont utilisés au début et à la fin d’une citation ou d’un dialogue.
Exemple : Si «les oiseaux se cachent pour mourir», les hommes se cachent pour pisser.
Ils s’emploient également pour encadrer une expression étrangère, des termes familiers ou argotiques.
Exemple : La bergère conseilla au berger de «laisser pisser le mérinos».
LES PARENTHESES (()) permettent d’introduire une phrase ou une réflexion à l’intérieur d’un développement.
Exemple : Le chanoine (chorégraphe à ses heures) a tenu à être présent lors de l’essai des tutus.
Grammaire française et… impertinente. Deux adjectifs pour qualifier la grammaire. Française, bien sûr, je ne m’intéresse pas à la grammaire serbo-croate ou à celle du pays que vous voulez, j’ai assez à faire avec la mienne. Impertinente c’est-à-dire « qui se comporte d’une manière irrévérencieuse, inconvenante ; qui fait preuve d’une audace, d’une familiarité choquantes. Oui, c’est le propre de cette grammaire originale qui permet de bien intégrer les bases.
Qu’en avez-vous pensé ?
Je sais bien qu’« on ne peut plaire à tout le monde et à son père », disait ma grand-mère.
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