Comment le crime paie parfois

Dans notre monde l’immoralité ne semble plus guère choquer. De temps en temps, j’ai l’impression d’être une vieille dépassée, une espèce d’arriérée en voie de disparition. Je suis choquée par l’oubli des marques essentielles de politesse : «bonjour, au revoir, s’il vous plait et merci» et par tant d’autres choses. 

 Sans être une grenouille de bénitier ou une intégriste quelconque, je ne comprends pas comment on peut se pavaner aux yeux du monde alors qu’on est un mari volage, tendance obsédé sexuel, à moins de vouloir être pris pour un grand malade nécessitant des soins spécifiques. Comment peut-on encore parler sans honte après avoir détourné des fonds publics, abusé de la bonne foi ou de la naïveté des gens ? Comment ose-t-on se montrer sans gêne après avoir empoisonné des humains avec des médicaments ou des prothèses ? Comment peut-on annoncer sans pudeur le montant de son salaire de footeux plus ou moins bon, ou ses émoluments de grand patron quand on connait le revenu moyen des ménages français ? Je ne chercherai pas davantage d’exemples, vous en avez tous en tête quelques-uns.

Je voulais juste vous raconter une nouvelle histoire extraite du livre d’Albert Jack «Rumeurs et légendes urbaines» dans laquelle la malhonnêteté est un élément primordial ou «comment le crime paie parfois».

«Lors d’un examen très important, un étudiant continua à écrire pendant six minutes après le ramassage des copies. Les autres étudiants remirent leurs copies et l’examinateur s’apprêtait à partir quand notre petit malin se précipita pour lui rendre à son tour son travail. Le surveillant ne s’en laissa pas conter et lui expliqua sèchement qu’il avait dépassé le temps réglementaire et donc qu’il devrait repasser l’examen dans six mois. En dépit du plaidoyer du jeune homme, l’examinateur demeura inflexible. En désespoir de cause, l’étudiant s’écria : «Mais vous ne savez pas qui je suis !» Soulagé d’entendre le surveillant répondre : «Non, et ça ne m’intéresse pas ! Je vous prie maintenant de sortir», il arracha le tas de copies de ses mains, y glissa sa propre copie et s’enfuit en courant. Il ne fut pas attrapé, et on raconte qu’il aurait obtenu un A.

Il existe d’autres techniques aussi audacieuses, mais que je ne vous recommande pas d’employer. L’histoire suivante se passe sur la côte Est des Etats-Unis. Le jour de son examen final, un étudiant arriva et demanda au surveillant deux copies vierges.Deux heures plus tard, il en rendit une sur laquelle il avait écrit : «Maman chérie, je viens de terminer mon examen et je pense l’avoir bien réussi». Le reste de la copie était entièrement vierge.

Il se précipita ensuite chez lui, et en s’aidant de ses notes de cours, d’internet et de ses livres, il nota toutes les réponses sur la seconde copie qu’il avait conservée, puis la posta immédiatement à sa mère qui habitait sur la côte ouest. En toute bonne foi, dès réception, sa mère renvoya sur le champ la copie à l’université avec une lettre expliquant le quiproquo. Les examinateurs eurent pitié de ce petit rusé et acceptèrent la copie qui lui valut un A.

Les petites magouilles ne fonctionnent pas à tous les coups, comme l’ont appris à leurs dépens quatre étudiants en médecine. La veille de leur examen, ils avaient fait la fête, bu et joué au casino. Bien évidemment,  ils ne se présentèrent pas au concours le lendemain et, pour s’en expliquer, inventèrent une histoire de crevaison qui les avaient retenus sur l’autoroute, puis contraints à faire trois heures de marche sous la pluie. Le professeur prit pitié d’eux et les autorisa à repasser l’examen le jour suivant. A leur arrivée, les quatre amis furent placés chacun dans une salle différente et on leur donna deux tests. Le premier compterait pour 20% de la note finale et durerait trois heures. Quant au second, qui compterait pour 80%, il n’y avait pas de limite de temps. Il suffisait de répondre à une seule question : «Quel était le pneu crevé ?»

Les deux premières tricheries ont payé, ce qui n’est pas pour me réjouir.

Pour la troisième fraude, «A malin, malin et demi !» J’ai souri.

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