Proverbe créole (2)

Comme promis, un nouveau proverbe créole  et les idées qui me viennent tout autour de ces mots, expression de la sagesse populaire : « Lo tan perdi, lo tan fouti« .

Le temps perdu, le temps foutu… Le temps perdu ne se retrouve plus.

Barbara le chantait si bien. Clic ICI pour voir et écouter « Dis quand reviendras-tu ? »

Que le temps passe vite !  C’est ce que je me dis chaque jour ; en regardant mes enfants et mes petits-enfants, c’est encore plus impressionnant. Chaque jour qui passe ne reviendra jamais à l’identique. «Avec le temps va tout s’en va… avec le temps tout fout l’camp» chantait Léo Ferré. Clic LA si vous avez envie de ré-écouter.

Que faire devant cette fuite du temps ? Le temps passe et il nous est compté. Voilà qui est angoissant car chaque minute qui s’écoule nous rapproche de l’échéance fatale, finale. C’est bien parce que je pense à la fin de ma vie et à la fin de vie de tous ceux que j’aime, à cette brièveté de la vie, à cette fragilité, que tout ce que je vis prend une valeur incalculable. J’ai tant à faire et le temps manque. Comment faire des choix pour vivre au mieux ? Pour laisser un bon souvenir ? Pour partir sereine en me disant j’ai fait ce que je devais, que j’ai fait pour le mieux ?

Curieusement, il me semble que plus le temps passe et moins je suis pressée, moins angoissée aussi ; est-ce ça vieillir se calmer, devenir sereine, sage ?

Je crois aussi qu’avec les années qui se sont écoulées, certaines douleurs, qui restent et resteront sans doute toujours présentes, sont de moins en moins vives et ceux qui m’ont causé ces souffrances n’ont plus la même importance. Ils ont été et ne sont plus, du moins ils ne sont plus aussi importants. C’est fini. Il reste des traces, des regrets, c’est tout. Ont-ils eu des remords ceux qui m’ont blessée ? C’est leur problème. Aujourd’hui, j’arrive à rire de mes souvenirs, de presque tous mes souvenirs. Difficile de vivre sans se poser, à un moment, des questions sur les pourquoi et les comment ; heureusement qu’on finit par lâcher prise et que l’on devient capable sinon de pardonner au moins de ne plus ressasser.

Quand on rumine, on ne peut pas vivre, et là, le temps est perdu. Apparemment, tous les hommes ont du mal à vivre heureux, ne sachant comment »prendre » le temps. Voilà une des « Pensées » de Blaise Pascal.

« Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l’avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours, ou nous rappelons le passé pour l’arrêter comme trop prompt, si imprudents que nous errons dans des temps qui ne sont point nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient, et si vains que nous songeons à ceux qui ne sont rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C’est que le présent d’ordinaire
nous blesse. Nous le cachons à notre vue parce qu’il nous afflige, et s’il nous est agréable nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir par l’avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance pour un temps où nous n’avons aucune assurance d’arriver.

Que chacun examine ses pensées. Il les trouvera toutes occupées au passé ou à l’avenir. Nous ne pensons presque point au présent, et si nous y pensons ce n’est que pour en prendre la lumière pour disposer de l’avenir. Le présent n’est jamais notre fin. Le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre, et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais.« 

Pour être heureux, n’oubliez pas « Carpe diem ». A dire vrai, la phrase complète est  Carpe diem quam minimum credula postero, ce qui signifie littéralement « Cueille le jour présent et sois le moins confiant possible en l’avenir ». Même sans avoir des lettres (latines), d’expérience, chacun avait compris tout seul.

Pas vous ?

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