Electricité, le retour

En France, et en particulier à la Réunion, la communication est un vain mot. On ne nous informe pas, «on ne nous dit pas tout» dit Anne Roumanoff dans un sketch (clic), c’est donc bien un problème généralisé. On nous dit que ce qu’on veut bien nous dire. Les secrets d’Etat, la vie privée… On se fout de nous, c’est sûr. On  nous amuse…

Je ne reviendrai pas sur la double vie de François Mitterrand, les cadeaux de Mamie Zinzin, les financements occultes des partis de Pierre, Paul ou Jacques, ici c’est Vergès mais à Paris, il y a eu Tiberi, Chirac et compagnie, les mises en examen qui aboutissent à… rien, les émoluments véritables des fonctionnaires de haut niveau, leurs avantages et leurs logements sociaux (oui, certains arrivent à en avoir plusieurs), les passe-droits des enfants, neveux, frères, maitresses et cousins, comme on dit dans certaines circonstances, «parents et alliés»… la liste serait trop longue, mais je constate une nouvelle fois, qu’EDF se fiche de la figure de ses clients. Je suis polie, vous le constatez. Ce n’est pas un service public, c’est pour ça ? C’est un fournisseur qui me rackette : c’est légal ? Situation de monopole, pas de possibilité de négocier les prix, des obligations qui ne sont qu’à la charge du client : PAIE ET TAIS-TOI !

Je me suis absentée quelques jours et j’avais presque oublié combien est aléatoire la fourniture d’électricité sur cette île. L’eau, je vous en parlerai un autre jour.

Pour l’heure, je vous écris grâce à la batterie de mon ordinateur portable. Je posterai quand le courant sera revenu.

J’avais oublié qu’EDF m’avait tourmentée, il y a quelques mois pendant plusieurs jours, je vous l’avais raconté, cliquez ICI pour relire. Aujourd’hui, ce n’est ni une période cyclone, ni de fortes pluies, ni de chaleur intense, ni bien sûr de gel, ni de travaux de chaussée récurrents. A peine, la route est-elle belle, lisse, que des tracto-pelles, des marteaux piqueurs reviennent à l’assaut du macadam, mais ça, c’est une autre histoire.

Aujourd’hui donc, sans aucun avertissement, à sept heures du matin «plus de jus», ce qui signifie chez moi, pas de café (cafetière électrique), pas de thé (bouilloire électrique), pas de plaques de cuisson (ouf, j’ai un bruleur gaz et des allumettes), pas de radio, plus de réveil, plus de télé, plus d’internet, plus de téléphone non plus (et oui ça passe par un routeur… électrique), plus de portail (sauf à débrayer le moteur et à manoeuvrer en mode manuel et à le laisser ouvert jusqu’à ce que l’électricité revienne), pas de possibilité de laver, repasser, coudre, cuisiner. Heureusement, aujourd’hui il fait beau, je vais pouvoir me mettre à l’ombre, ne rien faire, bercer ma petite-fille, lire en mangeant des fruits et des légumes. Je n’ouvrirai pas trop mon réfrigérateur, ni mon congélateur, ils sont en peine, il fait chaud et si je ne veux pas perdre leur contenu, je dois éviter d’ouvrir la porte.

Maintenant, après avoir appelé E.D.F. grâce à mon téléphone portable, je sais que jusqu’à 16h30, je serai privée du confort du XXI° siècle. La même chose peut vous arriver quand vous êtes dans un immeuble au sixième étage avec un parking au deuxième sous-sol, ne dites pas que ce n’est pas vrai, c’est arrivé à ma fille et mon gendre plusieurs jours de suite. Vous montez et descendez dans le noir huit niveaux, c’est bien ça du sixième au moins deux, (lampes de poche ou bougies et allumettes recommandés). Comme vous n’avez pas le gaz chez vous (pas de gaz de ville ici et interdiction des bouteilles de gaz), pas de cuisine. Comme les volets roulants sont électriques, pas de lumière du jour (à dix-huit heures, il fait nuit noire de toutes façons), vous trouvez la manivelle pour ouvrir les volets et avoir un peu d’air, oui, vous êtes obligés puisque la climatisation ne fonctionne plus. Après cet exercice physique, huit étages à pied, les coups de manivelle, n’espérez pas prendre une douche, les pompes qui donnent de la pression pour monter l’eau aux sixième ne fonctionnent plus… C’est beau le progrès sous le tropique du Capricorne.

16h30 rien

17h30 : rien

17h45 : le retour

18h02 : terminé !  20 minutes de jus. Juste de quoi « secouer » le matériel.

19h04 : ça remarche enfin. Le congélateur «bippe» de désespoir et si je ne bippe pas, je suis quand même désespérée.

J’ai dû appeler pour savoir ce qui se passait avec un téléphone portable ; le coût est à ma charge. Quant aux réponses, cette fois-ci, elles n’étaient pas aimables et pourtant je suis toujours courtoise. Je préfère ne pas répéter ce que j’ai entendu.

On se fout de nous. Ça, au moins c’est clair.

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