Des morts bien vivants

Samedi soir… A une époque, jadis, il y a quarante ans (jadis est vite là maintenant), à la télévision, étaient programmés des films d’épouvante. Samedi ou dimanche soir ? Peut-être était-ce le dimanche d’ailleurs… Je me souviens avoir vu «Nosferatu le Vampire» de Friedrich W. Murnau. Je crois que c’est le film qui m’a fait le plus peur. La musique ? Les images ? je ne sais plus mais je sais que j’étais angoissée après la diffusion du film. Il existe d’autres idées terrifiantes.

J’oublie Nosferatu qui aime son cercueil comme tous les vampires pour rester dans le domaine de la mort et des cercueils.

Etre enterré vivant est, à mon avis, le pire cauchemar que l’on puisse faire. L’horreur de l’idée de l’étouffement. C’est sans doute une des raisons qui me fait préférer la crémation à l’inhumation. Aujourd’hui la médecine ayant fait d’énormes progrès, on peut espérer qu’il n’y a pas d’erreur quand on prononce le décès de quelqu’un.

Des histoires courent sur les morts qui ne l’étaient pas vraiment et sur les cercueils dont le couvercle avait été lacéré par les malheureux «défunts». Les images d’un film d’Alfred Hitchcock me reviennent en mémoire même si le titre me manque ; dans cette histoire, un faux mort avait prévu sa  délivrance par un complice qui oublia volontairement de revenir. Un téléfilm « Final Escape » narre l’histoire de Lena Trenton, condamnée à la prison à vie pour le meurtre de son mari. Elle a déjà réussi plusieurs évasions mais finalement, elle est internée dans un pénitencier très sévère. Elle essaie d’amadouer le directeur, en vain. Sa seule issue reste Doc, un vieux noir, presque aveugle,croque-mort de la prison. Lena propose à Doc un marché : elle paiera l’opération indispensable pour qu’il recouvre la vue, en échange de quoi, elle se glissera dans le prochain cercueil à côté du mort et se laissera enterrer vivante, Doc venant la libérer quelques heures après. Lorsque les cloches , signal de la mort d’un détenu, sonnent, Lena quitte sa cellule et se faufile dans le cercueil. Enterrée depuis plusieurs heures, elle s’inquiète. D’une allumette qu’elle avait sur elle, elle éclaire le cercueil et elle découvre alors que le mort qui l’accompagne n’est autre que Doc.

Dans la série Millenium récente tirée des romans de l’écrivain suédois Stieg Larsson, l’héroïne, blessée, est enterrée vivante et sans cercueil, ce qui lui permet de s’échapper. Dans le film Kill Bill, même scène. Je ne dois pas être la seule à avoir eu cette angoisse.

Dans la réalité, légendes urbaines, histoires morbides se confondent avec la vérité mais certaines de ces histoires sont véridiques et angoissantes.

En 1650, Anne Greene qui s’était pendue, est emmenée dans un laboratoire pour être disséquée. Au moment de la première incision, elle revint à la vie, comme par miracle, et vécut quelques années supplémentaires.

De la même manière en 1740, un meurtrier William Duell est pendu puis emmené dans un laboratoire de dissection ; juste avant de commencer le travail, un assistant sentit un pouls très faible. Deux heures plus tard, l’ex-mort buvait un verre de vin pour fêter l’événement. A la même époque, en Allemagne, un professeur de médecine reçut un sac de toile contenant le corps d’un criminel qu’on venait de pendre. Il laissa le corps dans la salle de dissection et monta se coucher. Quelle fut sa surprise, quand au milieu de la nuit, il fut réveillé par quelqu’un qui frappait à sa porte. Totalement stupéfié, il se trouva face à un homme tout nu qui grelottait et qui tenait à la main un grand sac de toile. Le professeur écouta l’histoire de l’ex-mort et décida de l’aider à s’échapper pour lui éviter de retourner en prison. Quelques années plus tard, il croisa, par hasard, l’ancien mort qui était devenu un commerçant respectable et marié.

Une autre histoire, écossaise celle-là, prête plutôt à rire. Une dame, déclarée morte, fut enterrée avec un certain nombre de ses bijoux. Peu après les funérailles, des voyous décidèrent d’aller piller la sépulture pour récupérer des bijoux. En ouvrant le cercueil, les pilleurs de tombe se trouvèrent face à une dame bien vivante. Quelle a été leur frayeur ? On imagine la joie de la défunte, jeune au demeurant qui put rentrer chez elle, retrouver son mari, faire deux enfants et des années plus tard, enterrer son mari auquel elle survécut  six ans.

Des tas d’autres histoires sur le même sujet courent dans les livres et sur internet. Je préfère ne pas les lire ou les entendre. Assez d’histoires angoissantes qui se terminent plus ou moins bien !

Voilà pourquoi, je pense toujours que la crémation est plus radicale, plus «sûre» une fois que l’on est déclaré mort. Il faut juste ne pas se réveiller quand les flammes commencent à nous lécher, parce que là, pour le coup, c’est chaud !

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