Fleur bleue (paroles et musique)

Et maintenant, si on chantait. C’est le week-end et il va faire beau. Alors un classique de la chanson française, ça vous dit ? Bien sûr, quelques commentaires personnels après la chanson. Pour écouter, cliquez sur le titre au dessous.

Fleur bleue

Paroles et Musique de Charles Trenet 1937

Un doux parfum qu’on respire
C’est fleur bleue
Un regard qui vous attire
C’est fleur bleue
Des mots difficiles à dire
C’est fleur bleue
C’est fleur bleue
Une chanson qu’on fredonne
C’est fleur bleue
Un jeune amour qui se donne
Deux grands yeux qui s’abandonnent
C’est fleur bleue
On envoie des pneumatiques
A fleur bleue
Les dimanches sont poétiques
Tout fleur bleue
On se met du cosmétique
Dans les cheveux, oui parbleu, pour fleur bleue
On jure que l’on s’adore
Tous les deux
Et l’on jurerait encore
Si fleur bleue
Ne vous plaquait, ça c’est vache
Pour un dragon à moustache
Ah ! Morbleu !…
Elle n’est pas revenue
Mystérieux
Oui à jamais disparue
Sans adieux
Et je suis seul dans la rue
Larmes aux yeux, larmes aux yeux, larmes aux yeux
Mais soudain le coeur bat vite
Ah, mon Dieu : La voilà c’est la petite
L’air joyeux
Non ce n’est pas elle, quel drame
C’est une assez grosse dame
Pas fleur bleue.
Alors le printemps l’automne
Sans fleur bleue
Coulent des jours monotones
Ciel pluvieux
Et cet air que je fredonne
Sans fleur bleue, devient vieux, ennuyeux
Pourtant ne soyons pas triste
Pour fleur bleue

 

Longtemps, longtemps, longtemps, après que les poètes ont disparu leurs chansons courent encore dans les rues. Cliquez sur le titre de la chanson pour l’écouter : L’âme des poètes, autre chanson de Charles Trénet, moins pétillante mais si belle.

Pour en revenir à « Fleur bleue », le Fou Chantant, surnom de Charles Trénet, était capable de chanter un chagrin d’amour ou au moins une séparation, sans larme. Pas de mélodrame dans l’abandon de la belle, partie avec un dragon (soldat pas monstre), juste une plaie au coeur, pas saignante, un pincement. Un cicatrice qui se rappelle à vous mais ne fait pas tant souffrir. C’est la mémoire qui ne peut s’effacer, mais « Show must go on », la vie continue.

Cette chanson fraîche et sautillante, pleine d’une allégresse  guillerette, dans laquelle alternent des vers irréguliers : un heptasyllabe et un vers de trois syllabes, dont ce qui est comme un refrain : « C’est fleur bleue ». Le rythme est haché, ce qui donne cette sorte de vivacité à la chanson, elle n’en raconte pas moins un amour déçu : depuis les premiers émois, en passant par une période idyllique, avant que « Fleur bleue » ne quitte son amoureux. Ensuite, l’éconduit se souvient et croit, de temps en temps, apercevoir son aimée dans la rue mais c’est toujours une autre femme. Nous pouvons constater que, trompé par son coeur ou sa mémoire, il confond la belle avec « une assez grosse dame, pas fleur bleue ». Pourquoi cette précision « pas fleur bleue » ? Critique envers qui ? Je vous laisse réfléchir à votre guise.

« Et cet air que je fredonne sans fleur bleue devient vieux, ennuyeux. Pourtant ne soyons pas triste pour fleur bleue. » C’est la joie et l’amour de  la vie qui gagnent et  dédramatisent l’histoire : je fredonne, soyez donc joyeux !

Attention, si l’on  réfléchit bien, l’autre amour, le prochain, celui qui vient, peut mal finir à son tour, ce qui n’est pas du plus bel  optimisme mais qui reflète la vie de certains, toujours déçus ; ne sont-ils pas un peu responsables de ce qui leur arrive en reproduisant toujours les mêmes schémas ?  Allons écouter une autre chanson (cliquez sur le titre) : Les histoires d’amour finissent mal, Rita Mitsouko ; tout de suite, ça parait moins triste.

Pourtant ne faut-il pas cette souffrance pour que l’amour gagne en profondeur  et pour que les instants heureux soient appréciés ?

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