Histoire de sou, encore…

En « discutant » avec Geneviève, elle m’a rappelé qu’il existait un livre à mettre entre toutes les mains : « 100 expressions à sauver  » de Bernard Pivot. Comme ledit bouquin était à côté de mon clavier, je l’ai feuilleté pour me rafraîchir la mémoire de plus en plus défaillante. Et voilà que j’ai trouvé une expression parlant de sou. Je vous la transfère ici.

Panier percé (un)

Un panier percé est une personne très dépensière. (Une donc qui lâche facilement ses sous). Se disait plutôt des femmes que des hommes (non, il paraît que ce n’est pas purement misogyne) parce que c’était elles qui faisaient les courses un panier à la main, alors que maintenant elles poussent un caddie (pas toutes !). Le caddie percé n’a pas succédé au panier percé.

« C’est Mme Jasmin, une autre qui la remplaçait, celle-là pas sérieuse pour un sou !.. Un panier percé à vrai dire, terrible pour les dettes ! »
Louis-Ferdinand Céline ; Mort à crédit

Au Québec, le panier percé ne désigne pas une femme qui dépense sans compter, mais une pipelette, une commère, une femme tellement bavarde qu’elle ne peut pas garder un secret.

Hep !

Le panier de la ménagère continue de représenter, à travers les produits de grande consommation, le coût de la vie (en ce moment, il ne cesse d’augmenter ledit panier). Les voitures cellulaires de la police s’appellent toujours des paniers à salade. Le dessus du panier désigne encore les membres éminents d’une société, le gratin. Mettre, jeter au panier est une expression toujours employée. En revanche, mettre la main au panier (aux fesses), mettre tous ses oeufs dans le même panier (prendre le risque de tout miser sur un seul projet), et,  surtout, faire danser l’anse du panier (technique qui consiste pour un employé de maison à majorer les achats qu’il a faits pour son patron*) sont des expressions de moins en moins usitées.

* Imaginez un peu : un employé qui fait valser l’anse du panier et qui profite du sou du franc augmente encore le coût de la vie.

Commentaires

5 réponses à “Histoire de sou, encore…”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *