“Elle eut soin de peindre et d’orner son visage. Pour réparer des ans l’irréparable outrage. ”
Racine, Athalie (Acte II, scène 5)
Non, je ne pensais pas à Brigitte Macron (même si…) quand j’ai songé à l’outrage mais à Gégé, le petit Darmanin. Je m’explique.
Un outrage est une offense, une injure grave, un acte ou parole portant gravement atteinte à une règle, un principe généralement admis et respecté.
- Outrage aux (bonnes) moeurs.
- Outrage public à la pudeur
- Outrages (du temps, de la vieillesse).
On parle d’outrage à agent (contrôleur SNCF, sapeur pompier, chauffeur de bus, etc) quand un acte est commis pendant que l’agent est en service ; il s’agit d’ une infraction punie par loi mais il est rarement, peu voire pas du tout puni pour ces agents-là mais si l’agent est « dépositaire de l’autorité publique », c’est-à-dire que par sa fonction il dispose d’un pouvoir de sanction et/ou de contrainte (policier, gendarme, juge, etc) alors là c’est une autre histoire. La peine est lourde pour le supposé rebelle. (Et l’on parle d’égalité entre les citoyens ?)
Si les juges ne sont guère protégés et défendus, il n’en va pas de même pour les policiers qui, eux, bien que souvent violents, sont de plus en plus « couverts » par leur hiérarchie, exonérés de leur responsabilité. Il faut que ce soit dit et bien compris par tout un chacun.
La loi scélérate dite « sécurité globale » (avec son article 24 dont on nous rabat les oreilles) qui vient d’être votée ces jours derniers prouve bien que l’injustice est de plus en plus grande et la dictature en marche. Il est interdit de filmer ce que fait la police : elle tabasse, en même temps on interdit de filmer, en même temps on interdit d’informer, en même temps on accuse même des citoyens tranquilles et pacifiques, en même temps ton seul droit c’est de fermer ta bouche et de ne sortir que pour aller travailler ou chercher à manger. Quel pays de liberté !
Le président des Républicains Christian Jacob qui apportait, en mai 2020, son « soutien aux forces de sécurité » et affirmait que les « violences policières » et « une police raciste n’existent pas » en France, puis ajoutait « La police en France ne fait pas peur, elle rassure« , redirait-il la même chose aujourd’hui après ce qui s’est passé dans le XVII° arrondissement de Paris ? Heureusement qu’il y avait des caméras pour face aux déclarations officielles, écrites et mensongères des policiers.
Que dit-on en haut lieu ? Enquêtes, suspension de quatre mois… Si on réintègre ces brebis galeuses, n’est-ce pas la reconnaissance de l’impunité des policiers ? Comment faire confiance à des individus pareils dont certains sont en civil ? Souvenez-vous de Benalla et son brassard que la préfecture de police de Paris lui avait fourni . S’il n’y avait pas eu d’images, aurait-on connu cette affaire qui, soit dit en passant, n’a pas entrainé de condamnation lourde de l’accusé ? Et on veut nous faire croire en la justice et en l’égalité des citoyens ?
Quand je pense que l’actuel Ministre de l’intérieur, Gégé (Darmanin) est accusé de viol, de trafic d’influence et qu’il joue le courroucé et porte plainte pour outrage quand un homme lui rappelle ses méfaits (depuis 2017, plainte pour viol d’une femme dont Darmanin dit qu’il s’agissait d’une relation librement consentie, moyennant promesse d’avantages).
« Dire à une personne qu’elle est un violeur est un outrage » (même si c’est vrai ?) A la barre, le prévenu a reconnu avoir lancé « sale violeur, Darmanin, sale violeur », il a ajouté : « Je ne regrette pas ». Attention, « En poursuivant » le jeune homme pour outrage et non pour diffamation, « le ministère public a porté atteinte aux libertés fondamentales du prévenu« , a estimé son avocate.
Un outrage est une offense, une atteinte à l’honneur mais nos politiques ont-ils encore conscience de ce qu’est l’honneur ? Je rappelle ce concept avec une définition claire : principe moral d’action qui porte une personne à avoir une conduite conforme (quant à la probité, à la vertu, au courage) à une norme sociale et qui lui permette de jouir de l’estime d’autrui et de garder le droit à sa dignité morale.
En ce qui nous concerne, nous les oubliés, les sans-dent, le petit peuple, n’avons-nous plus le droit de nous exprimer ? Ni de manifester ?
Manifester n’est pas encore un crime« , c’est encore officiellement un droit. Va-t-on nous le laisser ? Il est déjà bien mis à mal entre les lois liberticides, la Covid et les violences policières.
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