Turlupiner

Y a un truc qui me turlupine. Je vais vous dire ce que c’est. Depuis quelques jours, je suis redevenue assidue sur mon blog. Après avoir publié l’intégralité de la lettre de Jean Jaurès le 26 octobre 2020, j’ai repris le texte en le commentant à ma façon le 27, le lendemain, relevant au passage que si la forme était excellente bien que désuète, le fond avait vieilli. Je me posais aussi la question du bien fondé de cette lecture. Or aujourd’hui je ne trouve plus trace de ce billet.

Voilà ce que je lis quand j’essaie de le retrouver :

C’est plutôt gênant, vous ne trouvez pas ?

Il semblerait que nous ne soyons pas en mesure de trouver votre contenu. Essayez en lançant une recherche, ou à l’aide de l’un des lien ci-dessous.

N’est-ce pas curieux ? Je retrouve les commentaires de mes lecteurs dans ma boite mail mais rien dans mon blog : pas de billet, aucun commentaire.

La censure existerait-elle encore ? Ou existerait-elle de nouveau ?Je me pose réellement ma question : où est passé mon texte qui n’avait rien de subversif, je posais juste des questions simples et faisait quelques remarques :

  • pourquoi lire à des « enfants » de six à dix-huit ans ce texte destiné aux instituteurs ?
  • n’est-il pas trop long ? Difficile de retenir longtemps l’attention des jeunes aujourd’hui ?
  • qui lira ? Comment sera faite la lecture ? Le ton sera-t-il mis ? Les silences pour la réflexion seront-ils respectés ?
  • Le texte ayant été écrit en 1888 quand les enfants étaient contraints d’aider aux travaux agricoles « ils ne sont point toujours assidus, surtout à la campagne« , écrivit Jaurès ; je relevais qu’actuellement il s’agissait d’activités de commerce de proximité (guetteur pour dealer du coin, par exemple) et non du travail de la terre.

J’ai un moment cru que j’avais oublié mais en retrouvant les commentaires j’ai bien vu que ce texte seul avait disparu et était introuvable partout. Où donc est-il passé ?

Je ne vais pas recommencer l’analyse, ce n’est plus pareil, il manquerait la spontanéité initiale.

Ce soir, j’entends que la lettre de Jean Jaurès a été tripatouillée, abrégée, raccourcie, expurgée des passages où Jaurès défendait l’autonomie de l’enseignant et critiquait le recours excessif aux évaluations. Elle a même été transformée : plus de « fierté » mais de la « fermeté » dans la phrase « la fierté alliée à la tendresse ». 

Veulent-ils maintenant dire : « Allez, soyez fermes, faut que ça rentre ! »

Quoi , Comment ? De gré ou de force ?

J’ai presque peur.

Commentaires

3 réponses à “Turlupiner”

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