Silence…

Il y a, parait-il, sept sortes de silences en musique : la pause, le soupir, le demi-soupir, le quart de soupir, le huitième de soupir et le seizième de soupir, c’est possible mais je suis quasi inculte dans le domaine du solfège ; je n’ai que de vagues souvenirs de ces leçons de musique, pesantes, avec Mademoiselle Faure qui sévit durant plusieurs générations d’écolières  dans les écoles de Grenoble.

En ce qui concerne mon silence, j’étais en pause… En pause-blog car du côté de la vie quotidienne, c’était plutôt actif cette semaine. Des kilomètres de route pour récupérer mes petits-enfants, faire un tour du côté de Disneyland Paris, affronter avec eux la foule puis un épisode « gastro » ou une autre attaque virale. Juste de quoi mettre un peu plus de mouvements dans les journées.

Mon blog était silencieux et moi j’affrontais le bruit.

C’est curieux comme nous changeons au cours d’une vie. Quand mes enfants étaient jeunes, j’étais contente de leur faire plaisir et de leur faire découvrir des endroits variés au cours de nos vacances, des endroits avec du monde et du bruit quelquefois : depuis les châteaux de la Loire, les ponts de Paris jusqu’à Disney World ou Sea-World en Floride ou encore « La Mer de Sable » de Jean Richard qui leur a laissé un si bon souvenir. Au programme de leur jeunesse, il y a  eu des parcs d’attractions et je ne me souviens pas avoir ressenti cette impression de malaise à cause du bruit et de la foule. Est-ce lié à l’âge, à la fatigue ? Je me demande. Si j’étais contente de pouvoir faire plaisir à mes petits-enfants en les accompagnant au pays de Mickey et Minnie, je me sentais décalée et trop lucide dans cette cacophonie dans laquelle je ne voyais plus rien qu’une autre « pompe à fric » dans laquelle se jetait une foule consentante.

Je me demande si j’y retournerais un jour. C’était ma nième visite mais cette fois je suis déçue. Si mes petits chéris n’ont pas vu « l’envers du décor » moi j’étais dépitée et je me suis dit que ce parc était vraiment « très français du moment », il va à vau-l’eau.

Évolution du parc ? Dans le même sens que le pays ! Il court à sa perte, à sa ruine… Charles De Gaulle aurait dit : « C’est la gabegie ! » Même si le titre de ce billet est « Silence… », je ne peux taire ce que j’ai vu. Je n’ai aucune loi du silence à respecter et je n’ai pas envie de me taire ; je veux éviter des déceptions à d’autres parents.

L’ensemble a vieilli : dans le parc, les rues, les décors, les sanitaires, les chambres d’hôtel, tout parait peu ou mal entretenu. On s’éloigne des standards de Disney, c’est  très « Bof ! ». Les vernis des murs sont craquelés, les peintures ternies, des bricolages sommaires sont faits pour donner une impression d’entretien. Tout a besoin de rénovation, d’un bon « coup de jeune ». Le rêve Disney s’effrite !

Le personnel n’est plus aussi aimable qu’avant ni aussi agréable à regarder. Je sais bien qu’il ne faut pas juger le physique mais comment peut-on laisser une femme aux dents abimées faire des sourires à des enfants ? Ma petite-fille a eu peur et moi, honnêtement, j’étais dégoûtée par ce sourire répugnant. Je plains cette dame, qui était sans doute une gentille personne, de ne pas avoir les moyens de se faire soigner les dents (des chicots !) mais surtout je me demande comment les DRH et autres responsables du personnel peuvent laisser cette employée à l’abandon et la mettre face au public. Il en va de l’image du Parc Disney. Les clients sont là pour rêver et oublier les tracas du monde extérieur. Ils paient pour cette sorte de lavage de cerveau. Je passe sous silence les dents d’un agent d’entretien que les enfants ne regardent pas autant, la tenue vestimentaire inadaptée d’un bagagiste : pantalon trop long qui plissait sur les chaussures, chemise mal boutonnée, mal rentrée dans le pantalon, le pauvre ressemblait plus à un épouvantail gras qu’à un préposé à la réception de l’hôtel. Au travail, la tenue est essentielle ! Cessons de jouer les hypocrites, il existe des critères de sélection pour tout et partout. Arrêtons avec le copinage, le racket déguisé, le social, le politiquement correct. Quand on veut redresser une situation, il faut s’en donner les moyens et utiliser au mieux les compétences et les atouts des uns et des autres.

Pour en revenir à l’utilisation même du parc : des maintenances entrainent la fermeture des attractions en plein période d’affluence. Ce mercredi, le « Petit Monde » était en panne à dix heures du matin, à l’ouverture ; le manège de Dumbo (tout ce qu’il y a de plus basique) avait un Dumbo bâché (la dernière fois c’était deux ou trois sur une quinzaine).

Des restaurants et des bars sont fermés sans information préalable ; chez eux, comme dans les boutiques, les produits sont de plus en plus chers. Par ailleurs, il était impossible de trouver une table, un jour de pluie, pour déjeuner dans la salle de restaurant où l’on a acheté son repas alors que des pique-niqueurs sont tranquillement installés sur des tables. À quoi servent les surveillants de salles ? Pourquoi ne pas prévoir des salles hors-sacs si le nique-nique est autorisé ? (Ceci dit, il ne l’est pas : des panneaux l’annoncent à l’entrée. Je ne comprends pas à quoi servent les lois et les règlements si seuls les plus soumis les respectent. Officialisons la loi de la jungle ! )

Il me semble indispensable de toujours traiter les clients avec plus de respect. Je ne pense pas être particulièrement difficile à vivre mais en accueillant les visiteurs dans un endroit à l’entretien douteux et en les traitant comme de vulgaires vaches à lait, c’est du « One shot » : le client ne revient jamais et fait une publicité négative dans son entourage.

À bon entendeur, salut !

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6 réponses à “Silence…”

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