Jamais deux sans trois

Hier je terminais mon billet du dimanche par ces mots « Jamais deux sans trois », une expression communément utilisée. Que signifie-t-elle et d’où vient-elle ?

Un événement  qui s’est produit déjà deux fois se produira toujours une troisième fois et d’une manière plus générale, les malheurs comme les bonnes nouvelles s’enchainent généralement par trois.  Voilà qui est étrange ! Une loi des séries. Une série de trois. Moi je n’y crois pas même si j’utilise l’expression sans y réfléchir vraiment.

L’origine de ce proverbe est mystérieuse. Qu’est-ce qui a fait qu’un jour, quelqu’un ait décidé que tout événement se produisant deux fois, se produirait automatiquement une troisième ? L’usage durable de ce proverbe est d’autant plus surprenante que l’on peut vérifier quotidiennement qu’il n’est pas vrai. Tous ceux et celles qui se marient deux fois ne le font pas systématiquement trois.

Il semblerait qu’au XIIIe siècle, on utilisait l’expression « tierce fois, c’est droit » pour signifier, entre autres, qu’une action ne pouvait être correctement réussie que si elle était exécutée trois fois, ce qui impose qu’après la deuxième fois, il y en avait nécessairement une troisième pour arriver à ses fins. Avec l’inflation, Nicolas BOILEAU (1636-1711) était arrivé, au XVII° siècle, à vingt : Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : Polissez-le sans cesse et le repolissez ; Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. […]

et aujourd’hui, par erreur, bon nombre de personnes disent « cent fois sur le métier… »

Jadis, on utilisait l’expression « de deux en trois » qui était un équivalent de notre « en moins de deux » d’aujourd’hui qui signifie  rapidement, immédiatement, vite, prestement, sans effort, facilement .

Tout cela ne nous explique pas pourquoi cette affirmation très souvent contredite dans la réalité perdure, à moins, comme l’imaginent certains, mais sans apporter de réelle preuve, qu’il ne s’agisse d’une partie de la règle d’un jeu autrefois populaire et qui serait tombé dans l’oubli. Plus de jeu mais encore une consigne de jeu. Je suis dubitative. 

Et vous avez-vous une explication ?

Deux cent trois, ça me fait penser à la 203 de Peugeot, une marque qui aime les numéros. Les drôles de numéros et les sacrés numéros.

Image venant du site:  http://les-peugeot-mythique.com/