V pour Vendetta, film que je viens de revoir (en pointillés) à la télévision, m’inspire à nouveau quelques idées, l’allitération en V du monologue qui présente le personnage principal :
« Voilà ! Vois en moi l’image d’un humble vétéran de vaudeville, distribué vicieusement dans les rôles de victime et de vilain par les vicissitudes de la vie. Ce visage, plus qu’un vil vernis de vanité, est un vestige de la vox populi aujourd’hui vacante, évanouie. Cependant, cette vaillante visite d’une vexation passée se retrouve vivifiée et a fait vœu de vaincre cette vénale et virulente vermine vantant le vice et versant dans la vicieusement violente et vorace violation de la volition. Un seul verdict : la vengeance. Une vendetta telle une offrande votive mais pas en vain car sa valeur et sa véracité viendront un jour faire valoir le vigilant et le vertueux. En vérité ce velouté de verbiage vire vraiment au verbeux, alors laisse-moi simplement ajouter que c’est un véritable honneur que de te rencontrer. Appelle-moi V Voilà ! »
Je me demande ce que c’était en anglais, mais j’avoue ne pas avoir cherché véritablement à savoir. De ce film, j’ai retenu aussi les mots de Shakespeare, Richard III, acte I, scène 3 : « Je drape la vile nudité de ma scélératesse sous quelques vieux haillons volés à l’évangile, et passe pour saint à l’heure où je fais le diable ». Comédie, hypocrisie.
Ah l’hypocrisie ! Voilà quelque chose qui me dérange. Hypocrisie ou tartufferie (tartuferie, tartufferie : oui, les deux formes sont correctes). Un comportement, un maintien, des paroles de tartuffe, d’hypocrite. « L’hypocrisie est, chez une nation, le dernier degré du vice. C’est donc faire acte de citoyen que de s’opposer à cette tartuferie sous laquelle on couvre ses débordements (Balzac), tiens, tiens, ce n’est pas nouveau. Il faut se rebeller contre l’hypocrisie ambiante, le politiquement correct. Les politiques, eux, sont-ils des gens corrects ?
J’ai envie de revenir au cas Depardieu, car dans cette affaire, il y a tartufferie extrême. Cet acteur que j’ai beaucoup aimé mais qui m’a déçue par certains de ses excès (largement commentés par les médias) n’est sans doute pas un mauvais bougre et il faut reconnaître que Gérard a plus de charisme que tout l’exécutif français actuel réuni. On aime ou on n’aime pas mais c’est une réalité.
La cabale montée contre lui permet à la majorité actuelle de détourner l’attention du vrai problème : l’incapacité à convaincre et le manque de vision à long terme de l’économie nationale. On camoufle, on bavasse, on replâtre… Il est injuste de faire croire à tout le monde que Depardieu ne versera plus un euro à l’état français ; c’est un chef d’entreprise qui emploie, en France, quelques quatre-vingts (80) personnes, dans la restauration. Il reste donc assujetti à l’impôt sur le revenu, à l’impôt sur les sociétés, ainsi qu’à l’ISF. Il va, en outre, lui falloir fournir au fisc français des preuves de son installation physique à Néchin, plus de six mois par an. Alors… Maintenant qu’il veut devenir russe, c’est une autre histoire. Bizarre… Stupide ?
Et les autres exilés, pourquoi tant de silence autour d’eux ? Les a-t-on traités de minables, eux ?
J’en reviens à l’impôt. Que chacun apporte, au prorata de ses moyens, une contribution au fonctionnement de l’Etat, c’est normal mais il faudrait que cette contribution soit juste et équitable. Pourquoi exonérer les journalistes, les footeux, certains artistes ?
Que le fisc pense en revenu disponible et pas seulement en revenus perçus. Plumer la classe moyenne, obligée de restreindre pour pouvoir payer toutes les charges obligatoires, c’est fabriquer de nouveaux pauvres !
Faire payer la crise aux riches ? Si le slogan est facile à lancer, il l’est moins dans son application pratique. Pas sots, les riches se barrent… En 1968, il y avait déjà eu cette fuite (revoir le film « Milou en mai »). Idem en 1981. La France a survécu. Si c’est plus grave maintenant, c’est que le malaise est plus profond, plus durable aujourd’hui. Si tout l’argent est parti, où pourra-t-on en trouver sinon, encore, dans le portefeuille de la classe moyenne ?
… Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à prendre. Il n’y aura plus que des pauvres. Bravo ! Nivellement par le bas.
Attention, la Belgique ressemble bien à la France : plus que la Suisse, le Lichtenstein, Monaco ou les îles Caïman : il parait qu’en Belgique, l’Etat ne pompe, lui-aussi, que la classe moyenne. C’est, semble-t-il, une pratique mondiale.
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