Encore du pain !

Le pain, j’y reviens. Le pain avait autrefois une telle importance dans une famille, que « mettre hors de pain » signifiait  émanciper et « être au pain menu« , c’était être dans une situation financière très difficile. Je vais « avoir du pain sur la planche » encore aujourd’hui et qui sait demain pour continuer à vous transmettre les expressions que je connais.

Y a-t-il encore dans notre monde d’aujourd’hui des femmes et des hommes « bons comme du bon pain » ? Je crains que non. Il faut reconnaître par ailleurs que, d’une part, le pain n’est plus la base de l’alimentation et que, d’autre part, lorsqu’on l’achète à la station service par exemple (c’est possible à la Réunion), ou dans un point chaud quelconque, il n’est plus aussi bon que dans une boulangerie traditionnelle. Une chose est sûre, de plus en plus nous croisons des individus « grossiers comme du pain d’orge« .

Je continue donc le tour des expressions.

Gagner son pain ou sa croûte… ça rend fier et indépendant ; nous voulons tous en être capables, au moins un temps.
Oter le pain de la bouche de quelqu’un, c’est priver ce quelqu’un de ce qui est vital, comme le pain. Son emploi, aussi par exemple. C’est arrivé, on délocalise pour faire de plus gros profits ailleurs.
C’est pain bénit : c’est facile. Molière dans l’école des maris dit « c’est pain bénit de le tromper, il croit tout ce qu’on lui raconte« .
Se répandre comme des petits pains ou se vendre comme des petits pains : se répandre ou se vendre facilement, rapidement. Nettement plus élégant et moins agressif que l’autre expression possible : « se répandre comme la vérole sur le bas clergé ».
Ne pas manger de ce pain-là : refuser d’agir illégalement ou immoralement.
Ça ne mange pas de pain : ça ne coûte rien, ce qui va faire plaisir à l’avare, lui qui pleure le pain qu’il mange, c’est dire. On dit aussi qu’il mange son pain sous son manteau, tellement il a peur de devoir donner ou même partager. A force, il sera riche mais « Tel a du pain quand il n’a plus de dent« , c’est le lot de bien des individus qui passent leur vie à travailler pour avoir une belle retraite (espoir de plus en plus irréalisable) et qui, enfin à l’abri du besoin, ne peuvent plus rien faire compte tenu de leur âge et/ou de leur état de santé.

Encore une petite liste :
A pain dur, dent aiguë : Il faut adapter les moyens à la tâche à réaliser. Les jeunes peuvent manger du pain plus dur ; ils le savent bien en ce moment.
Pain coupé n’a pas de maître : comme les chiens sans tatouage et sans collier pas de marquage, pas de propriétaire ». Se dit quand on prend à table le morceau de pain d’un autre, son voisin par exemple.
Avoir son pain cuit : c’est être riche ou, beaucoup moins agréable, être condamné, résumé souvent « pour lui, c’est cuit ! »
Changement de corbillon (= corbeille) fait appétit de pain bénit. Changer de partenaire excite l’appétit ce qui rejoint plus ou moins « Pain dérobé réveille l’appétit » ce qui est interdit est attirant. Mais attention les jeunes filles à ne pas « emprunter un pain sur la fournée » qui signifie être enceinte sans être mariée.

Manger du pain rouge, non ce n’est pas manger le pain de Mélanchon ou du PC, c’est vivre comme un assassin, un malfaiteur, un mercenaire avec du sang sur les mains.

Et pour finir, on en a vu ces dernières semaines, certains « promettre plus de beurre que de pain« . Qui a cru en leurs mots ? Qui a cru en eux ? Aujourd’hui ils  ne sont pas en place pour gouverner et tenir parole : 1 700€ le SMIC par exemple… Ils manquent de bon sens sens. Ils ont semé le grain ou le vent de la révolte. « Qui sème le vent récolte la tempête » mais nous serons tous dedans…

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