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  • Je voudrais travailler encore

    Non, pas moi, j’ai donné. Et en plus, c’est dimanche. Et fête des mères… Assez. J’ai laissé ma place aux autres, à ceux qui voulaient et qui pouvaient. Non, le cri « je voudrais travailler encore », ce sont des chômeurs qui le poussent.

    Quand nous pensons au chômage, souvent nous viennent à l’esprit des sans-emploi, sans diplôme, sans qualification et sans grande envie de travailler, mais combien sont ceux qui ont consacré une vie à « leur entreprise », celle qui les faisait vivre et qu’ils faisaient vivre et qui se retrouvent aujourd’hui à la rue ? Mondialisation, capitalisme, organisation inhumaine, profits maxima… Merci à tous ceux qui ont tué des emplois, des régions, des familles et des hommes.

    Une chanson de Bernard Lavilliers  fait un état de la situation plein d’émotions :

    Les Mains D’or

    Cliquez sur le titre pour voir Bernard Lavilliers en concert, en duo avec Balbino Medellin (chanteur Parisien né en 1979, influencé par les cultures catalanes, espagnoles et gitanes.)

    En cliquant sur la photo de Bernard Lavilliers, une autre version enregistrée, meilleure qualité. (C’est un diaporama : des photos d’usine et de travailleurs sans doute licenciés aujourd’hui et dans le meilleur des cas retraités)

    Et enfin : les paroles.

    Un grand soleil noir tourne sur la vallée
    Cheminée muettes – portails verrouillés
    Wagons immobiles – tours abandonnées
    Plus de flamme orange dans le ciel mouillé

    On dirait – la nuit – de vieux châteaux forts
    Bouffés par les ronces – le gel et la mort
    Un grand vent glacial fait grincer les dents
    Monstre de métal qui va dérivant

    J’voudrais travailler encore – travailler encore
    Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
    Travailler encore – travailler encore
    Acier rouge et mains d’or

    J’ai passé ma vie là – dans ce laminoir
    Mes poumons – mon sang et mes colères noires
    Horizons barrés là – les soleils très rares
    Comme une tranchée rouge saignée rouge saignée sur l’espoir

    On dirait – le soir – des navires de guerre
    Battus par les vagues – rongés par la mer
    Tombés sur le flan – giflés des marées
    Vaincus par l’argent – les monstres d’acier

    J’voudrais travailler encore – travailler encore
    Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
    Travailler encore – travailler encore
    Acier rouge et mains d’or

    J’peux plus exister là
    J’peux plus habiter là
    Je sers plus à rien – moi
    Y a plus rien à faire
    Quand je fais plus rien – moi
    Je coûte moins cher – moi
    Que quand je travaillais – moi
    D’après les experts

    J’me tuais à produire
    Pour gagner des clous
    C’est moi qui délire
    Ou qui devient fou
    J’peux plus exister là
    J’peux plus habiter là
    Je sers plus à rien – moi
    Y a plus rien à faire

    Je voudrais travailler encore – travailler encore
    Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
    Travailler encore – travailler encore
    Acier rouge et mains d’or…

    Un grand soleil noir tourne sur la vallée

    Cheminée muettes – portails verrouillés

    Wagons immobiles – tours abandonnées

    Plus de flamme orange dans le ciel mouillé

    On dirait – la nuit – de vieux châteaux forts
    Bouffés par les ronces – le gel et la mort
    Un grand vent glacial fait grincer les dents
    Monstre de métal qui va dérivant

    J’voudrais travailler encore – travailler encore
    Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
    Travailler encore – travailler encore
    Acier rouge et mains d’or

    J’ai passé ma vie là – dans ce laminoir
    Mes poumons – mon sang et mes colères noires
    Horizons barrés là – les soleils très rares
    Comme une tranchée rouge saignée rouge saignée sur l’espoir

    On dirait – le soir – des navires de guerre
    Battus par les vagues – rongés par la mer
    Tombés sur le flan – giflés des marées
    Vaincus par l’argent – les monstres d’acier

    J’voudrais travailler encore – travailler encore
    Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
    Travailler encore – travailler encore
    Acier rouge et mains d’or

    J’peux plus exister là
    J’peux plus habiter là
    Je sers plus à rien – moi
    Y a plus rien à faire
    Quand je fais plus rien – moi
    Je coûte moins cher – moi
    Que quand je travaillais – moi
    D’après les experts

    J’me tuais à produire
    Pour gagner des clous
    C’est moi qui délire
    Ou qui devient fou
    J’peux plus exister là
    J’peux plus habiter là
    Je sers plus à rien – moi
    Y a plus rien à faire

    Je voudrais travailler encore – travailler encore
    Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
    Travailler encore – travailler encore
    Acier rouge et mains d’or…

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    Il est Stéphanois, je suis Grenobloise, il y a une sorte de solidarité entre ces deux villes quasi équidistantes de Lyon. Une raison de plus pour moi de l’apprécier.