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  • Le pont Mirabeau

    Aujourd’hui encore un emprunt : Guillaume Apollinaire.

    Que de plaisir à lire, décortiquer son recueil « Alcools », quand j’avais dix-sept ans. Mais si, on peut être sérieux quand on a cet âge-là contrairement à ce que disait joliment Arthur Rimbaud. Souvenirs, souvenirs…

    LE PONT MIRABEAU

    Sous le pont Mirabeau coule la Seine
    Et nos amours
    Faut-il qu’il m’en souvienne
    La joie venait toujours après la peine

    Vienne la nuit sonne l’heure
    Les jours s’en vont je demeure

    Les mains dans les mains restons face à face
    Tandis que sous
    Le pont de nos bras passe
    Des éternels regards l’onde si lasse

    Vienne la nuit sonne l’heure
    Les jours s’en vont je demeure

    L’amour s’en va comme cette eau courante
    L’amour s’en va
    Comme la vie est lente
    Et comme l’Espérance est violente

    Vienne la nuit sonne l’heure
    Les jours s’en vont je demeure

    Passent les jours et passent les semaines
    Ni temps passé
    Ni les amours reviennent
    Sous le pont Mirabeau coule la Seine

    Guillaume Apollinaire

    En cliquant sur le titre, vous pourrez lire un commentaire du poème, une analyse très intéressante qui me rappelle mes devoirs de français. Jadis… Si vous voulez soit faire revivre vos souvenirs, soit vous cultiver davantage, c’est un bon lien.Sous le pont Mirabeau coule la Seine…

    Le quatrième vers nous rappelle qu’il faut souffrir avant d’être heureux, pour apprécier mieux le bonheur sans doute. L’alternance des joies et peines entretient l’espoir ou le désespoir, selon les individus. C’est la différence entre optimisme et pessimisme, voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. Avec l’âge, moi j’ai tendance à voir le verre plutôt plein : sagesse des anciens sans doute après les écorchures de la jeunesse. Comme l’écrivait si bien Chamfort, pas Alain l’autre Sébastien dit Nicolas : « En vivant et en voyant les hommes, il faut que le coeur se brise ou se bronze. »

    Pour en revenir au pont Mirabeau, quatre statues le décorent dont une qui est l’allégorie de l’Abondance. L’abondance sous les ponts de Paris… De nos jours, on peut imaginer des tas de choses sous les ponts, mais l’abondance… Et ça ne va pas s’arranger de si tôt.

    Heureusement que les jolies courbes des statues ramènent à la beauté, à l’amour, au romantisme qui n’est pas forcément tourmenté.

    Et si le ciel et la Seine étaient d’un bleu limpide…