Le pont des Arts
Pourquoi est-ce un pont si romantique ? Présence proche des étudiants ? Décor ? Histoire ? Influence des films ou des chansons ? On devrait d’ailleurs plutôt dire passerelle des Arts car ce pont est réservé aux piétons.
J’avais envie de commencer en musique. Des chansons mentionnent le pont des Arts, en voilà trois : Brassens « le vent », Souchon « Rive gauche » ou Gainsbourg
« l’assassinat de Frantz Lehar.
Vous pouvez les écouter, si le coeur vous en dit, en cliquant sur le nom des artistes, juste au dessus des photos. Pour Brassens, il n’y a que la musique, pour Souchon un clip qui montre le bétonnage des quais de Seine et Gainsbourg en duo avec Philippe Clay (un inédit).
Pont romantique ? Lieu de rencontre favori des amoureux, il attire de nombreux peintres qui bénéficient d’un point de vue exceptionnel sur le Louvre, le Pont-Neuf, le Palais de Justice, la flèche de la Sainte-Chapelle et les tours de Notre-Dame de Paris. Le décor est … fabuleux ? Très beau, on ne peut le nier.
Le pont des Arts relie la cour carrée du Louvre (I°) à l’Institut de France (VI°), c’est le passage obligé entre le Louvre et le quartier de St Germain. C’est entre 1801 et 1804 qu’est construit le premier pont métallique de Paris, une passerelle en fonte de neuf arches réservée aux piétons. Elle ressemble à un jardin suspendu avec des arbustes, des bacs de fleurs et des bancs. Le jour de son inauguration, plus de 65 000 parisiens vinrent payer pour sa traversée (et oui, un péage… encore).
En 1976, l’inspecteur général des Ponts et Chaussées rapporte la fragilité de l’ouvrage, due aux bombardements des deux guerres mondiales et à plusieurs collisions de bateaux dont celles de 1961 et 1970. Dès 1977, le pont est fermé au public, il est jugé fragile et inaccessible. Il s’effondre d’ailleurs en 1979, sur 60 mètres, suite à un choc avec une barge.
En 1981, sa reconstruction est entreprise. Après maintes discussions sur l’aspect que devra prendre la nouvelle passerelle, ce sont les plans de l’architecte Louis Arretche, qui seront retenus. Notez que le pont des Arts est inscrit monument historique, classé depuis le 17 mars 1975. Au lieu de neuf arches, seules sept sont construites, ce qui permet un alignement avec le pont Neuf, tout en conservant son aspect d’autrefois, qui a fait sa notoriété.
Le 27 juin 1984, la nouvelle passerelle est inaugurée par le maire de Paris, Jacques Chirac.
C’est un pont en arc, en acier de 155 m de long et de 11 m de large.
Servant quelquefois de lieu d’exposition, c’est aujourd’hui un lieu vivant qui attire les peintres, les dessinateurs et les photographes pour son point de vue unique, mais aussi les amoureux et les amateurs de pique-niques et d’apéritifs durant l’été.
Le soir, le décor est encore plus beau. Comprenez qu’on nous l’envie.
Depuis quelques années, des amoureux accrochent au pont un cadenas avec leurs prénoms gravés. Symbole de pérennité de leur amour ? Mouais… Un peu fleur bleue, mais pourquoi pas, quand on est amoureux… Finalement c’est rassurant que les amoureux existent encore. Ils sauront assez tôt que rien n’est éternel. Il y a tant de chansons tristes qui le confirment. En attendant « Bienheureux les amoureux ! »
Mais les cadenas ont disparu un jour de mai 2010. Un mystère de Paris en plus ! Clic pour juger des conséquences : plus de grilles, des planches de contreplaqué…
« On » a accusé la police, la Mairie de Paris qui ont nié. J’ai pensé à un amoureux désespéré, contrarié, dépité, énervé… Et…
Et puis voilà, je viens de trouver la réponse que je n’étais pas seule à chercher : « Merci de m’avoir donné l’explication que je cherchais depuis des mois. J’ai un temps soupçonné Eric Besson pour son film « With Love From Paris », car un passage se passe sur le pont et aucun cadenas n’apparaît, mais c’est parce que le tournage du film est antérieur à la tradition des cadenas.
Concernant « l’artiste » il a fait ça uniquement pour faire le « buzz » vu que tout fonctionne comme ça maintenant… j’ai du mal à croire à son acte de contestation, mais c’est sûr ça fait plus « artiste ».
Que s’est-il passé ? Un artiste a volé les cadenas pour faire une sculpture. Raté pour le buzz. La preuve, j’ai dû chercher. Vous pouvez lire les explications et voir la sculpture en cliquant LA.
Ce que je conclus : les innocents amoureux risquent de faire tomber le pont à force d’y accrocher des cadenas (c’est romantique au départ, mais païen, un peu stupide, obscurantiste) et un artiste inspiré a détérioré un bien public.
Si maintenant il est connu, il me reste une seule question : « le vandale », appelons les choses par leur nom, a-t-il été sanctionné ? Parce que là, c’est nous qui allons payer la réparation. Et qui paiera si quelqu’un passe à travers le contreplaqué ? La ville de Paris, les Parisiens, l’Etat, nous.
Par contre si l’oeuvre avait du succès, qui encaisserait ?
Les uns paient, les autres profitent… C’est irresponsable et immoral.


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