Le pont Neuf
« Enfin ! » doit dire Geneviève, « pas trop tôt ». Je sais que c’est le pont qu’elle préfère. J’espère qu’elle aimera cet article.
Le Pont Neuf est, malgré son nom, le plus ancien pont de Paris. Toujours intact, il est classé aux monuments historiques, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1991, avec l’ensemble des quais de la Seine à Paris.
C’est le troisième plus long pont de Paris (238 m) après les pont Amont et Aval. Il a gardé le nom qu’on lui a attribué spontanément à l’époque de sa construction. Celle-ci a été décidée en 1577. Il n’est donc plus tout jeune avec ses quatre cents ans et quelques. Selon que l’on compte du début de la construction : 1577 (434 ans) ou de l’achèvement 1607 (404 ans) : trente ans pour construire un pont ? Oui, c’est long de construire un aussi grand pont, mais, surtout il y eut entre 1562 et 1598 des épisodes sanglants et douloureux de l’histoire de France : les guerres de religion. Souvenez-vous : 24 août 1572, le massacre de la Saint Barthélémy (clic) mais ces guerres durèrent…
Le roi Henri III pose la première pierre de l’ouvrage le 31 mai 1578 en présence de la reine mère, Catherine de Médicis et de la reine Louise de Lorraine. La construction prendra fin sous le règne d’Henri IV, en 1607. Contrairement aux autres ponts parisiens, le Pont Neuf n’était pas couvert et ne portait pas de maisons. Seule une pompe sur pilotis, établie pour amener l’eau de Seine au Louvre et aux Tuileries, était accessible depuis le Pont. Ce château d’eau, première machine élévatoire d’eau dans Paris, était orné d’un bas relief représentant la Samaritaine versant l’eau à Jésus, d’où son nom La Samaritaine. Ce système d’alimentation en eau, la Samaritaine, a disparu en 1813 et seul le grand magasin, fermé aujourd’hui, garde son souvenir.
En juillet 1606, alors que la construction du pont s’achève, Henri IV décide de créer une place presque fermée, avec des maisons aux façades identiques : la place Dauphine, entre le palais de la Cité et le terre-plein situé entre les deux culées du pont.
Le 23 août 1614, quatre ans après l’assassinat du roi, la statue équestre, en bronze, d’Henri IV est inaugurée ; elle avait été commandée par Marie de Medicis pour être placée sur le terre-plein de l’île de la Cité, entre les deux culées du pont. Erigée (avec bien des difficultés) sur le terre-plein, c’était la première fois qu’une statue équestre était réalisée. C’était aussi la première fois qu’une statue s’offrait au public, indépendante de toute construction. Cette statue longtemps nommé « le cheval de bronze« , devint donc une attraction parisienne. Elle sera fondue, comme toutes les statues, ainsi que les deux bas-reliefs des faces latérales du socle de ladite statue pour faire des canons en 1792 lors de la Révolution Française. Elle fut remplacée, en 1818, sous la Restauration par une nouvelle statue équestre d’Henri IV, celle que vous voyez aujourd’hui.
Et la Seine continue de couler sous le Pont Neuf.
En le voyant ainsi photographié, nous ne pouvons qu’être du même avis que Geneviève : quel beau pont que le Pont Neuf ! Et sous un ciel bleu ! Merci Wikipedia pour la photo.
Mais pour conserver sa beauté quelques soins sont nécessaires. Début 2007, la Ville de Paris a achevé une restauration intégrale.
Notes « techniques » : le Pont-Neuf, en réalité constitué de deux ponts, mesure 238 mètres de long pour une largeur de 20,50 mètres (la chaussée : 11,50 m, et les deux trottoirs, 4,50 m chacun). Le grand bras de la Seine est enjambé par sept arches dont l’ouverture est comprise entre 16,40 m et 19,40 m sur une longueur de 154 m. Le petit bras possède cinq arches mesurant entre 9 et 16,70 m sur longueur de 78 m.


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