En évoquant Polichinelle et le secret qui lui est rattaché, j’ai voulu en savoir plus sur ce personnage et je suis tombée (merci Internet) sur un ouvrage « Vie de Polichinelle et ses nombreuses aventures » écrit par Octave Feuillet. J’ai donc découvert le livre et son auteur en même temps. Pour en savoir plus sur cet écrivain qui fut célèbre, élu Académicien en 1862, cliquez sur ce lien vers Wikipedia : Octave Feuillet.
Quant à l’histoire de Polichinelle, beaucoup (comme moi) ne la connaissent pas vraiment et le livre permet de s’instruire sur le sujet.
Polichinelle est une légende venue de l’Antiquité qui a pris, selon les pays et les époques, des caractères multiples même si c’est en Italie et en particulier dans la ville de Naples que se déroulent la plupart de ses aventures.
Ce qui est le plus connu c’est son apparence physique (avec son masque et ses fameuses deux bosses, l’une devant, l’autre derrière. Sur le reste de son caractère, on sait plus ou moins que c’est un roublard à la voix nasillarde et criarde, facétieux, menteur, gourmand et surtout l’ami des pauvres gens. Mis à part le livre d’Octave Feuillet, il n’existe pas d’œuvre majeure dont Polichinelle soit le héros, il a juste un petit rôle dans le « Malade imaginaire » de Molière.
Monsieur Feuillet présente l’histoire de la légende de Polichinelle jusqu’à ce qu’il arrive à Paris et devienne la marionnette que l’on connaît. L’histoire semble assez « véridique » et me fait penser en bien des points aux aventures de Candide. On y trouve une critique sociale mais il s’agit bien d’un roman, captivant qui ne s’adresse pas réellement aux enfants même s’il prétend toucher surtout cette cible. Tout au long des aventures de Polichinelle, on voit évoluer le petit personnage qui a le don de compenser ses difformités par un esprit hors du commun. On se demande sans cesse comment Polichinelle va-t-il s’en sortir cette fois. À chaque fois, SURPRISE, la réponse est inattendue et surtout drôle.
Pour résumer : Polichinelle est apparu dans le berceau d’un couple de pêcheurs qui désespérait d’avoir des enfants (il s’agirait plutôt de l’œuvre du Diable que de celle de Dieu, ce qui n’est pas sans rappeler la naissance et la jeunesse de Merlin l’enchanteur, lui aussi probablement fils du Diable). Toujours comme Merlin, il grandit beaucoup plus vite que la normale et grâce à son esprit vif et à sa ruse, puis il se fait accepter à la cour du Roi, à maintes reprises il se venge et venge le peuple d’un ministre ignoble (celui-là même qui est à l’origine du fameux « secret de polichinelle »). Il risque sa vie à plusieurs reprises parce qu’il s’attaque aux grands de ce monde en défendant les plus pauvres et finit par fuir vers Paris. Même le voyage vers la ville-lumière lui permet de faire preuve de sa ruse : le début, en bateau, le met aux prises avec un capitaine lâche et cruel, des Turcs, puis un aubergiste roublard, des voleurs, un commissaire plus ou moins véreux qui le fait jeter au cachot. Pour finir, emprisonné, il s’échappe avec un autre condamné et devient marionnette.
« Puisque je n’ai trouvé chez les grands qu’envie et malice, quel meilleur usage pourrais-je faire de l’esprit que Dieu m’a donné, que de l’employer à divertir les pauvres gens qui n’ont point d’argent à dépenser pour leur plaisir ; et les petits enfants qui sont tous simples et bons ? Je suis pauvre moi-même et d’une humble condition : la méchanceté des hommes, tant qu’elle sera toute puissante comme elle est, ne me permettra pas, je le vois bien, de m’élever, comme je l’aurais souhaité, pour être plus à portée de soulager ceux qui souffrent. »
Pour terminer, si Polichinelle a disparu en France, c’est qu’il a été remplacé par un de ses descendants, une autre marionnette que vous connaissez mieux, un Lyonnais appelé Guignol, lui aussi porte parole des petites gens et « rosseur » de gendarme(s).
Et Pinocchio n’est pas loin (celui dont le nez grandit quand il ment.). Sur lui aussi, il y en a des choses à dire…
Laisser un commentaire