Après avoir quitté Buenos Aires et l’Argentine, je suis allée à Montevideo, Uruguay. Là encore, que de choses à découvrir ! Quand on est curieux, il y a toujours des lieux à explorer, des rencontres à faire, des moments extraordinaires. Il suffit d’être à l’écoute du monde. Souvent oublié par les voyageurs, l’Uruguay est bien caché entre ses deux voisins titanesques : l’Argentine et le Brésil. Montevideo, capitale du pays, n’a rien à envier aux grandes métropoles d’Amérique du Sud, elle est à l’image des Uruguayens que j’ai croisés : calme et accueillante.
Plus grande ville d’Uruguay, elle compte la moitié de la population du pays : 1,5 million habitants. Les Montevidéens, grands buveurs de maté, vivent au rythme du tango (encore) et du majestueux Río de la Plata, cours d’eau si vaste qu’il donne l’impression d’être une mer et qu’il est bordé de plages plus ou moins agréable selon qu’elles sont dans la ville ou un peu éloignées et qui vont jusqu’à la frontière brésilienne.


Le centre de la ville, c’est la Plaza Independencia (la place de l’indépendance), sans aucun doute le lieu préféré des touristes avec son petit côté carte postale.
Pensée pour être la place la plus importante de la ville, on y trouve tout autour de nombreux bâtiments : le théâtre Solis, le plus ancien du pays, les bureaux du Président de l’Uruguay, le palais Estevez et sur la place : la statue équestre de José Gervasio Artigas, héros national de l’Uruguay…
- Les bureaux de la Présidence : un immeuble de verre

- Le petit Palais Estévez, juste à côté, abrita lui aussi la Présidence, entre 1780 et 1880, avant de devenir un musée devant lesquels les bus sont nombreux.

- de l’autre côté de la place, il y a des taxis en quantité, ça bouge mais il y a de l’espace,

- le théâtre Solis :

- des immeubles dont j’ai oublié le nom, remarquables quand même
des pelouses bien vertes, des fontaines, quelques fleurs

- et le fameux Artigas à cheval

- Il trône au centre de la place et dissimule son mausolée qui se trouve juste en-dessous.
J’ai admiré la statue mais cet immeuble en fond avec tous ces climatiseurs est vraiment moche. Vous ne trouvez pas ?
- à l’un des angles de la place, vous voyez ça :
C’est le Palais Salvo, bâtiment emblématique de la ville avec son style caractéristique (qui n’en est pas un habituel). Objet de nombreuses critiques de la part des architectes du début du XXème siècle, il fut le témoin des événements qui ont marqué cette ville, il en est le symbole (j’y reviendrai dans un billet spécial).
Montevideo est probablement la ville la plus européenne et la plus paisible d’Amérique latine, une ville tranquille. On se croirait en Espagne. La population est homogène et relativement blanche (il n’y a pas de racisme dans ce constat mais force est de constater que dans certains quartiers de Paris ou de Toulouse, on se croit au Maghreb ou en Afrique. En Uruguay, 87% de la population est constituée de descendants espagnols ou italiens,certes il existe des communautés noires et indiennes mais elles sont très peu nombreuses et on pourrait presque oublier qu’on est en Amérique du Sud et que le Brésil est à côté, un pays où l’esclavage a été florissant. La police ne semble pas avoir de problèmes avec la population noire.)
Aux côtés d’une classe moyenne de plus en plus importante (en voie d’appauvrissement ou pas ? Je ne sais pas), Montevideo compte aussi une population très pauvre qui vit dans des conditions précaires, en périphérie de la ville, comme partout dans le monde.
Un président de la République a tenté de faire changer les choses, un Président qui a marqué les esprits « Pepe » dont je vous parlerai dans un autre billet mais la pauvreté résiste. (Je crains même qu’elle ne s’aggrave mais tant que l’organisation économique sera telle qu’elle est, nous ne pourrons rien changer.) Je reviens à mon sujet du jour : Montevideo.
Il faut que je vous prévienne. En Argentine comme à Montevideo, les végétariens sont mal vus. Ici, on est carnivore, on aime les grillades. Il y a un gril, « una parilla » dans tous les restaurants pour la parillada (des grillades).

Je suppose que l’on doit trouver des grills dans toutes les maisons.
Pour boire, on trouve de tout : de l’eau, de la bière, du Coca, du vin mais il y a toujours du mate pour les Uruguayens qui se baladent souvent thermos sous le bras et bombilla à la main. Ici, le mate est convivial : on le partage, on le propose à ses voisins, avec la même paille. Voilà qui me rappelle la boite de lait en poudre (Guigoz pour citer la marque) dans le shebeen de Cape Town à Khayelitsha (tu t’en souviens, Nadine ?) Je ne résiste pas à partager ce film qui me rappelle tant de souvenirs (mon magnifique voisin édenté… et l’Allemande dégoûtée, j’en ris encore). Oui mais quand même, il m’en a fallu du courage pour boire comme ça derrière les autres (je n’ai pas été aussi « gourmande » que toi sur ce coup-là .
)
Bon… je remonte le temps et je ris encore plus en pensant à la tête de mon fils quand je lui ai proposé d’aller dormir dans le township. Je suis sûre qu’on ne craignait rien mais à voir sa triste figure, j’ai compris que lui, ça ne le tentait vraiment pas.
Il faudra qu’un jour je vous raconte mes voyages en Afrique du Sud. Ce furent toujours d’excellents moments mis à part le passage à l’hôpital de Durban. Bon mais je m’éparpille. Allez, vite, je reviens à Montevideo avec une photo du port dont je vous parlerai bientôt.
Pour finir, aujourd’hui, savez-vous que Montevideo est un diminutif ?
Le véritable nom complet de la ville est San Felipe y Santiago de Montevideo (Saint Philippe et Saint Jacques de Montevideo).
Et qui signifie Montevideo ? Je me le demandais aussi. « Montage video » à l’époque, ça ne collait pas. Alors voilà deux explications :
- le nom viendrait du portugais : « Monte vide eu« , qui signifie «Je vois une montagne » (et moi je ne parle pas portugais)
- le nom viendrait de l’espagnol : les colons auraient baptisé le lieu « Monte VI De Este a Oeste » qui signifie sur des relevés topographiques « Le sixième mont d’est en ouest ».
Même si mon cœur est plus espagnol que portugais (on ne peut pas renier ses racines, mais là aussi c’est une longue histoire), il me faut reconnaitre que l’explication « portugaise » me parait plus plausible. Quoi que…
Et vous qu’en pensez-vous ?
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