Opprobre

Opprobre… Oui pas facile à prononcer, ce mot. En plus, il est totalement désuet, tout comme honte, honneur, pudeur, fierté, honnêteté…

Je me souviens de ces vers-là appris au lycée : Pleurez le déshonneur de toute notre race Et l’opprobre éternel qu’il laisse au nom d’Horace. (Pierre Corneille, Horace)

L’opprobre, c’est une honte profonde, un déshonneur extrême. C’est un mot masculin bien compliqué à prononcer, encore plus qu’à écrire avec deux « p » et deux « r ».

Comme on a toujours tendance à simplifier les mots difficiles, l’erreur la plus évidente consiste à supprimer le deuxième de ces deux « r » bizarres. Or, même si l’on entend « opprobe », c’est une erreur, une faute de français, car le mot « opprobe » n’existe pas, c’est bien OPPROBRE.

Quant à la honte, elle ne doit plus guère exister. Tout est mort, surtout l’honneur chez ces gens qui se moquent de nous avec leur « phobie administrative » et leurs fins de mois difficiles.. Pourtant quand on ne paie ni ses impôts, ni son loyer, ni ses contraventions, ni son kiné, ni… ni… les fins de mois sont plus simples à gérer que pour celui qui doit se débrouiller avec un salaire à peine plus élevé que le SMIC et qui n’a que des devoirs, aucun privilège et presque aucun droit. Payer… payer… payer… se faire tondre ou plumer, voilà le choix.

J’aimerais, même si c’est barbare, cruel, que le sens de l’honneur revienne et que ceux d’en-haut, quand ils ne sont pas irréprochables, pensent au hara-kiri. Non pas le journal mais le seppuku ( la « coupure au ventre »), une forme rituelle de suicide, apparue au Japon vers le XIIe siècle, officiellement interdite en 1868. C’était une façon de se repentir d’un péché impardonnable, commis volontairement ou par accident, une manière exceptionnelle de racheter ses fautes, mais surtout une façon de se laver d’un échec personnel.

À La Réunion, d’une personne sans vergogne, on dit « Oté, boug’ là, na point la honte ! »

Pour finir, une citation de Robespierre lors du procès de Louis XVI : « Nous ne sommes pas encore arrivés à ce dernier terme de l’opprobre et du malheur où conduisent la crédulité des peuples et la perfidie des tyrans ».

En ce temps-là, peut-être mais aujourd’hui ? Dernier terme de l’opprobre et du malheur ?

Une chose est certaine, après Cahuzac, Aquilino Morelle, Trierweiller, Thevenoud, votre république irréprochable :  » Monsieur Hollande et votre clique, vous apportez l’opprobre sur la France toute entière ».

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