Pour mon aminaute Henri le Dinosaure, ce billet spécial pour lui : des explications sur l’expression « prendre son pied « . Il lui suffisait de me demander.
L’origine de l’expression se trouve dans l’argot des pirates et des corsaires, au XIXe siècle. Le pied désignait une part à l’époque : il s’agissait de l’unité de mesure pour partager les biens d’un butin de façon équitable. Prendre son pied, c’est partager le butin d’où le sens de plaisir partagé. « J’en ai mon pied » voulait dire « j’en ai mon compte, j’ai ma ration ».
Plus généralement aujourd’hui, on emploie cette expression pour dire que l’on est satisfait, qu’on a eu son compte de satisfaction. On peut prendre son pied, un grand plaisir, en pratiquant une activité-passion ou en découvrant les joies d’une nouvelle activité. Il n’empêche que l’expression a aussi le sens d’avoir du plaisir ou un orgasme au cours de l’acte sexuel ; elle n’a rien à voir avec l’image du bébé qui s’empare de son pied pour le sucer avec un grand plaisir. Cette expression a longtemps été réservée aux femmes avant, plus récemment, de s’étendre au genre humain tout entier.
Prendre son pied a un synonyme acrobatique : grimper au(x) rideau(x) ou encore s’envoyer en l’air, ce qui est parfait pour l’amateur de parapente, par exemple.
Pour finir, si vous allez au Québec, attention aux expressions populaires, les vôtres et les leurs. Si un Québécois vous dit « Calme toi et arrête de grimper aux rideaux. », il n’y a aucune connotation sexuelle dans ses propos, il vous dit de vous calmer car grimper au(x) rideau(x) signifie se fâcher rapidement.
Attention aux gosses aussi là-bas. Une lecture recommandée avant le départ « La parlure québécoise ».

Gosses : Au Québec, ce mot est seulement utilisé pour parler des testicules ou pour dire que quelqu’un nous énerve: « Il me gosse ! » soit pour nous, « il mes les casse » ou « Il me casse les couilles ».
Le terme gosses pour désigner les enfants n’est pas utilisé au Québec, mais l’expression peut être comprise (ou pas).
Les humoristes Québécois exploitent souvent cette différence lexicologique avec des dialogues du genre : Un Français demande : « Avez-vous des photos de vos gosses ? » Le Québécois répond : « Heu… Non ! » Le Français rétorque : « Vous devriez toujours avoir des photos de vos gosses avec vous. »
– « Ah oui ? » demande étonné le Québécois.
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