Aujourd’hui, le président est content. Si la réussite est contagieuse, les Bleus ayant gagné, c’est bon signe. L’équipe de foot s’est bien battue, la voilà qualifiée, la France va-t-elle retrouver le moral et le bonheur ? Ce serait vraiment trop facile si ça marchait. Il est vrai que de voir gagner son équipe remet un peu de baume au cœur des citoyens.
L’équipe était soudée, déterminée, bien coachée sans doute.
Il me semble par contre que l’équipe des ministres en poste ne vit pas la même chose. Il parait que les équipiers «se tirent dans les pattes» et que le chef est incapable de proposer une politique qui règle la crise à moyen et long terme (à court terme, ce n’est pas évident, non plus).
Je sais bien que ce n’est pas facile de résoudre une si grave crise, on s’y attendait ou plutôt je m’y attendais, mais il faut de la cohérence dans la gestion. Il ne faut pas s’agiter, avancer puis reculer ou faire le mort, continuer à faire des rêves et/ou des promesses ; il faut mettre les choses à plat et dégraisser ce mammouth qu’est devenue l’organisation administrative et politique française.
Nous sommes aujourd’hui dans une pétaudière où chacun fait ce qu’il veut dans son coin. L’Union Européenne donne des directives. Le gouvernement national se décharge de ses obligations, transfère aux régions, départements, villes, communautés diverses, ses prérogatives sans donner les moyens financiers qui vont avec.
Les impôts réclamés par l’État augmentent et dans le même temps ceux réclamés par régions, départements, communes aussi. J’ai le sentiment d’être revenue au XVIII° siècle quand le peuple entretenait un roi et sa cour et des nobles de province sans compter qu’il fallait subvenir aux besoins de l’église en ce temps-là : la dîme. Vous souvenez-vous de ces impôts dont on nous parlait en classe ? En plus des corvées (ancêtres des travaux d’intérêt général auxquels tous étaient contraints), il y avait : la taille, la dîme, le vingtième, la gabelle et les gabelous, les fermiers généraux… ceux qui encaissaient des taxes qui touchaient les marchandises à l’entrée et à la sortie du royaume, des droits au passage d’une province à une autre (les octrois de l’entrée des villes, un peu comme les portiques qu’on installe. Moins solides les portiques que ces portes de l’octroi.)
Les fermiers généraux d’antan ont été remplacés par Écomouv. Retour en arrière : Jamais depuis 1789 un autre organisme que l’État n’avait procédé à la collecte d’un impôt. En 2000 et quelques, 20% des recettes annuelles totales de l’Écotaxe, évaluées à 1,1 milliard d’euros, sont octroyés à Écomouv soit 250 millions d’euros annuels. Un montant record pour un contrat de PPP (partenariat public-privé). Qui fait partie des heureux bénéficiaires privés ? Les amis des amis, je suppose et bien sûr les parents et alliés.
Savez-vous que le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a mentionné une clause de rupture du contrat obligeant l’État à dédommager la société Écomouv ? Monsieur Le Foll a annoncé la somme de 800 millions d’euros à régler sur le champ puis un versement de 200 millions d’euros supplémentaires pour que les investisseurs privés ne perdent pas trop.
Et on nous demande de nous serrer la ceinture, encore et encore, de faire des économies. Dans le même temps, on engraisse encore les gros avec les sous qu’on nous a extorqués. C’est bien ça : extorqué.
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