Dépression nerveuse

Qu’est-ce au juste que la dépression nerveuse ?

C’est beaucoup plus qu’une sensation de tristesse. Nous pouvons tous nous sentir malheureux à cause de problèmes de travail, de difficultés relationnelles, de soucis d’argent, de la perte de quelqu’un de proche. Il arrive souvent que le stress quotidien nous rende cafardeux de temps à autre ; généralement, nous sommes capables de nous en sortir par nous-mêmes et d’effacer tous nos sentiments négatifs. Nous sommes déprimés. Quelquefois, ces accès de cafard deviennent plus violents et plus fréquents. Il peut même arriver que notre sentiment de désespoir soit si intense qu’il affecte notre relation avec le monde, notre vision du futur et l’opinion que nous nous faisons de nous-mêmes. Lorsque ces sentiments ne semblent pas s’améliorer, il faut agir. Nous sommes devenus dépressifs.

Si, depuis longtemps, vous ressentez une des sensations suivantes, il faut vraiment agir : tristesse, irritabilité, sensation de vide, sentiment de désespoir, dégoût de la vie, inquiétude permanente, sensation de catastrophe imminente, sentiment d’incompréhension absolue, perte d’appétit ou tendance à se goinfrer ou alternance des deux, difficulté pour dormir ou envie de dormir permanente pour ne pas penser, aucun intérêt pour le sexe, difficulté de concentration, impossibilité de prendre des décisions, aucune confiance en vous, perte d’estime de vous, lenteur, fatigue générale, maux de tête permanents, idées de suicide.

Il faut agir, oui mais comment ? A quel comment ? Qui est concerné ?

La dépression peut affecter tous les groupes d’âge : des enfants aux personnes âgées. Enfants et  adolescents peuvent souffrir de dépression, on l’a vu récemment avec des suicides d’enfants de neuf et dix ans ; les femmes, surtout celles qui ont des enfants et poursuivent une carrière, courent encore plus de risques (deux journées en une, ça peut user). Les hommes pensent souvent que faire l’aveu d’une dépression ruinerait leur image de virilité, ils ne l’avouent pas, ne veulent pas s’écouter mais le taux de suicide des hommes est plus élevé que celui des femmes…

Quand nous sommes confrontés à une situation malheureuse ou stressante, les modes de pensée diffèrent d’un individu à l’autre. Certains arrivent à se détacher des événements, à prendre des distances devant les problèmes. D’autres personnes peuvent devenir extrêmement négatives : elles entrent dans une sorte de fatalisme très noir : tout se détraque, rien ne va plus ! Quelquefois, ce mode de pensée s’est ancré profondément dans l’esprit de la personne, depuis longtemps . L’échec devient alors une manière de vivre, inacceptable certes, mais contre lequel le dépressif a le sentiment qu’il n’y a absolument rien à faire.

Le dépressif a alors une vue négative de lui : « je suis une personne sans valeur (nulle) donc personne ne m’aime, personne ne s’intéresse à moi, je suis incapable d’entretenir des relations avec quiconque… Le pire, c’est que le monde autour de lui est  hostile, triste et désespérant (même quand on n’est pas déprimé, c’est la réalité, on ne peut le nier en ce moment) : « tout est triste, il n’y a pas d’issue au chômage, je n’ai pas un bon salaire, je n’ai aucun espoir de promotion, je suis incapable de faire face aux événements… et quand je regarde le monde qui m’entoure, je vois bien que les choses vont de plus en plus mal, je ne peux rien faire, rien ne changera, donc à quoi bon continuer à vivre sans espoir ? »

Vérités absolues pour le dépressif qui regarde celui qui essaie de « le remonter » comme un enquiquineur. De toutes façons, il ne veut plus rien voir d’autre que ce qui va mal. Le ciel est bleu, les oiseaux chantent, les fleurs sentent bon, mais il risque de pleuvoir dans un moment, les oiseaux font du bruit et l’odeur de ces fleurs est entêtante. Rien ne va plus !

Au proche qui s’inquiète, généralement un parent, pas celui qui,  sans réfléchir, ne dit que «Ressaisis-toi, ne te laisse pas aller” ou pire “arrête de te plaindre, il y a des tas de gens qui vont plus mal que toi”, “courage, encore un petit effort”, mais celui qui culpabilise en se demandant ce qu’il a fait de travers pour que la situation en soit là, que peut-on dire ?

Le dépressif peut être contagieux et il faut une sacrée dose de courage, d’héroïsme ou d’égoïsme pour faire face et soutenir. Devant lui, on reste démuni et on cherche ce qu’il y a de mieux à faire. Sans l’aide du dépressif et de quelqu’un d’autre (psy… quelque chose), ce n’est pas facile. Si l’on est croyant, on pourrait crier comme Jésus au sommet du Golgotha (Calvaire) « Pourquoi Dieu m’as-tu abandonné ?». Si l’on est mécréant, que dire si ce n’est “Pas de chance, fallait que ça tombe sur moi ! “. Et on essaie de sortir du malaise.

Il faut comprendre que le dépressif ne peut pas « se ressaisir » et que pour le saisir, l’aider à remonter, l’autre a du mal, il ne peut que tendre la main et le dépressif doit faire le gros du travail.

On sait maintenant que la dépression est causée par un déséquilibre des substances chimiques du cerveau : la sérotonine en particulier. La sérotonine permet de contrôler nos états âme ; il suffirait donc d’en prendre pour aller mieux. Encore faut-il accepter de se « droguer ». Certains dépressifs ne veulent pas. Que faire dans ces cas-là ?

Le dépressif doit parler aux autres sans rien refouler : ami, parent, collègue, médecin ou religieux qui peut écouter et comprendre (là, ce n’est pas gagné de trouver écoute et compréhension, mais un effort s’impose). Il faut pleurer aussi, un bon coup, c’est thérapeutique ! Raconter précisément ce qui fait souffrir du plus grave au moins grave ou dans l’ordre inverse, mais raconter à qui veut écouter et surtout comprendre.

Même si l’on n’est pas  fanatique de sport, il faut avoir une activité physique ; c’est un excellent moyen d’affronter la dépression. Courir (bof !), nager, marcher, sortir, faire le jardin, entreprendre un grand ménage, n’importe quoi qui occupe le corps et éloigne l’esprit des idées noires

On peut aussi essayer différentes méthodes de relaxation. Avec l’aide de quelqu’un ou simplement avec un CD de musique de relaxation : s’allonger et tenter de ne penser à rien, quitte à dormir, c’est toujours ça de gagné quand on a des tendances à l’insomnie. Il faut que cette relaxation amène, en fin de compte, à changer d’état d’esprit. Personne ne peut le faire à la place du dépressif. Quand une idée négative arrive, essayer toujours de la positiver, facile à dire mais il faut s’obliger à changer de comportement pour aller mieux.

On peut aussi manger mieux, du bon, du beau, régulièrement car il est important durant les périodes de dépression de donner à son corps le meilleur apport nutritionnel possible : des fruits et légumes frais pleins de vitamines. Boire, mais de l’eau car l’alcool n’aide pas, bien au contraire : l’euphorie laisse vite place à un désespoir encore plus grand.

Si les efforts du dépressif (s’il en fait) et ceux de ses proches ne changent rien à la situation, il ne faut pas faire l’autruche, une aide médicale s ‘impose. En fonction de la gravité de la dépression, il faudra prendre des antidépresseurs ou faire une psychothérapie ou les deux.

Il ne faut pas avoir peur des antidépresseurs, ce n’est pas de la magie, c’est de la chimie, mais il faut le temps que ça marche,  et surtout trouver le bon, celui qui convient. Ce ne sont pas des poisons, il faut s’arrêter quand on en a plus besoin, ce qui est rapide car il n’y a pas d’accoutumance à bon nombre de ces médicaments.

La psychothérapie est un mode de traitement par l’écoute. Il faut amener la personne dépressive à raconter ses problèmes et à cheminer pour les surmonter, mais c’est elle qui , véritablement, fait le travail. Il faut le bon psychothérapeute et de la volonté car le dépressif doit apprendre à contrôler ses propres pensées et sentiments et ses réactions. C’est un travail personnel mais on n’a rien sans rien. Il ne faut pas culpabiliser d’être dépressif même si ça pèse sur l’entourage.

Les dépressifs, une fois guéris, ressortent généralement plus forts. Ils sont plus à même de faire face à des situations qui les ennuyaient avant et d’assainir , voire de supprimer, leurs relations quelquefois « toxiques ». La lucidité, la sagesse et surtout la force pour faire les bons choix, pour prendre les bonnes décisions et pour régler des situations « empoisonnantes » dans la vie arrivent plus facilement à ceux qui sont passés par ce sombre épisode du désespoir et qui en sont sortis. Ils ont  des cicatrices mais sont plus solides et presque  intacts.

Share

We want sex equality

Je vous assure que j’attends avec une énorme impatience ce film qui devrait non seulement nous faire rire, mais en plus, nous les femmes, nous faire réfléchir sur notre condition : nos deux journées en une, nos désavantages permanents pour les emplois,  les succès, les promotions, les salaires, et nos acquis, chèrement payés pour la plupart et qui ne semblent pas éternels. Attention à la régression, les filles !

Nous, les vieilles, nous savons.  Nous savons que pour avoir le droit de faire des études, il a fallu se battre, pour avoir le droit de voter, il a fallu se battre, pour bénéficier de la contraception, il a fallu se battre, pour avoir le droit d’avorter sans risquer sa vie, il a fallu se battre, pour pouvoir porter un pantalon, il a fallu se battre… Vous croyez que c’était il y a un siècle ? Oui, c’était le siècle dernier : 1965, 1968, 1975… il y a moins de cinquante ans !   Renseignez-vous et ne vous laissez pas endormir par les machos, les politiques, les démagogues qui vous promettent quelquefois des avantages, juste pour vous faire taire et vous voir rentrer à la maison.

Il y en a long à dire sur la condition féminine. Nous ne sommes guère solidaires les unes des autres, nous sommes souvent trop gentilles et trop soumises. Nous n’osons pas parler et pire que tout, nous avons honte de la bêtise et de la violence des hommes. S’il en allait autrement, il n’y aurait pas tant de femmes battues et tuées chaque année en France (167 mortes en 2007 et ça augmente chaque année).

Revenons à des événements plus gais, à l’espoir des années 60.

Allez voir ce film “We want sex equality” dès que possible. En attendant, regardez la bande-annonce. Le film est sorti le 9 mars à Paris et j’espère que nous n’allons pas attendre trop longtemps à la Réunion. J’espère surtout que les censeurs ne nous priveront pas de ce brulot et qu’il restera au moins deux semaines à l’affiche.

Bande annonce du film


Ce film raconte l’histoire véridique de la révolte de 187 ouvrières des usines Ford de Dagenham, banlieue Est de Londres. Moins payées que des ouvriers non qualifiés alors que leur travail exige de réelles compétences, ces femmes ont décidé de faire grève. Nous sommes en juin 1968. C’est une époque agitée en France aussi. En Angleterre,  cette grève est une première.

Les années 1960 sont une décennie marquée par l’émancipation de la femme en Europe : révolution ? Pas vraiment. Juste un peu plus d’indépendance : vélo, solex, travail…

J’éprouve de la nostalgie à me remémorer cette époque : la première voiture des parents, les Beatles et leurs cheveux longs, les mini-jupes, les collants “chair”, la machine à laver et le réfrigérateur dans presque tous les appartements et la  télévision noir et blanc, puis la couleur qui arrive vite… Le progrès devenait réalité à toute allure.

Aujourd’hui, c’est beaucoup moins gai.

Les filles, ohé, accrochons-nous à ce que nous avons gagné, ne lâchons rien et au contraire essayons de faire progresser ce monde qui vraiment ne tourne pas très bien entre les mains des hommes.

Share

Recette de l’optimiste

Recette de l’optimiste (cocktail)

Ingrédients pour 1 personne

– 1 cerise confite ou fraîche en saison

– 1 tranche d’ananas

– 1/2 rondelle d’orange

– jus d’oranges

– 1 cl de jus de fruits de la passion

– 3 cl de jus d’ananas

– 3 cl de crème de cassis

– 4 cl de gin

Réalisez la recette “Optimiste” au shaker. Mélangez dans un shaker avec des glaçons tous les ingrédients sauf le jus d’orange. Secouez, versez dans un grand « tumbler » avec des glaçons. Complétez avec du jus d’orange.

Décorez avec une brochette de fruits posée sur le bord du verre.

———————————————————————————————————–

L’optimisme : état d’esprit qui perçoit le monde de manière positive. Un optimiste a tendance à voir « le bon côté des choses », à penser du bien des gens, et considère que les événements, même fâcheux, prendront finalement une tournure positive. Relisez Candide de Voltaire et vous verrez l’optimiste parfait (un peu simplet au fond).

L’optimisme est le contraire du pessimisme. Cette opposition est illustrée par l’image du verre qui peut être considéré à moitié plein (vision optimiste) ou à moitié vide (vision pessimiste). Encore que, tout dépend de ce qui est dans le verre, non ? Si c’est une purge ou de l’huile de foie de morue, difficile de rester optimiste, non ?

Pour le pessimiste, l’ensemble des maux de ce monde dépasse celui des biens. D’après cette doctrine, la vie humaine est une perpétuelle douleur car nous ne pouvons jamais satisfaire nos désirs. L’insatisfaction est liée à la nature humaine qui ne changera jamais radicalement ; il ne peut donc y avoir de progrès, ou du moins de progrès qui puisse donner des satisfactions aux hommes.

Arrêtons de regarder ce qui va mal et essayons de voir toujours le bon côté des choses. C’est comme pour le marathon, il faut s’entraîner.

Zou, on commence : un petit dessin pour vous convaincre.

Bonne journée !

 

Share

Humour du lundi

Bon courage à tous ceux qui travaillent. Le lundi matin, c’est toujours plus dur.

Retournez lire l’article du 10 février “Perdre sa vie à la gagner” si vous avez oublié. Pensez un peu à vous. Les employeurs font rarement de l’humanitaire.

 

Même si vous ne travaillez pas chez France Telecom, ce n’est peut-être pas facile pour vous non plus. Il n’y a pas que le travail et le fric qui comptent. Réfléchissez, détendez-vous, exprimez-vous et surtout ne vous tuez pas au travail, ni ailleurs !

Bonne journée !

Et pour sourire encore un peu.

Bonne journée encore et bon courage !

Share

Perdre sa vie à la gagner

Depuis quand a-t-on pris conscience de ce paradoxe ?

Et pourquoi aller gagner sa vie puisqu’on l’a déjà ?

C’est une expression vraiment bizarre, une fois encore un problème de fric. Peut-on faire marchandise de tout, même de la vie ? Ceci nous ramène au temps de l’esclavage. Est-il vraiment fini ce temps-là ?  Ne vend-on pas, très cher, au vu et au su de tous, des joueurs de football…? Je ne parlerai pas de tout ce qui se vend autour des footeux et ailleurs, je m’éloignerai de mon propos.

Pour gagner sa vie, le quidam travaille et comme je le disais autrefois à mes élèves, ce n’est pas une partie de plaisir, dans la plupart des cas c’est une torture. Le mot travail vient du latin populaire tripalium, «machine à trois pieux », instrument de torture destiné à immobiliser les chevaux pour les ferrer. Ca veut tout dire. Le travail est souvent associé à la peine et à la souffrance ; pour les Chrétiens, la difficulté remonte au péché originel. Dieu a chassé Adam  et Eve du jardin d’Eden, en les obligeant à cultiver une terre stérile : «Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front» a-t-il dit à Adam. Pour faire bonne mesure, ce « bon » Dieu a dit à Eve «Tu enfanteras dans la douleur. » Et on veut me faire croire en un Dieu miséricordieux…

Actuellement, il nous faut gagner notre vie, je n’ose pas écrire en travaillant car les salaires attribués aux uns et aux autres n’ont plus aucun rapport avec le travail fourni, une production tangible,  un effort physique ou un apport intellectuel (cf :salaires des golden boys et “stars” plus ou moins éphémères…). Nous obtenons de l’argent en échange de notre liberté. Nous aliénons du temps, du temps qui n’est plus libre puisque nous le consacrons à notre « travail ». Nous nous privons de liberté, volontairement, pour faire comme tout le monde et nous sommes au désespoir lorsque, sans travail, sans argent, nous ne sentons même pas libres.

Or, être libre, pour moi ça commence par être libre de son temps. Comment ai-je pu , des années durant, imaginer être heureuse en courant après le temps ? Il me fallait à travailler au lycée, à la maison, faire la cuisine, le jardin, le ménage, la peinture, les comptes, préparer les vacances… Liste non exhaustive. Je ne levais jamais le pied et je sais où ça m’a menée. Aujourd’hui, j’ai compris. Je ne veux plus répondre aux contraintes communément acceptées, je ne veux plus être comme ces plantes sous serre ou ces animaux en batteries dopés aux produits chimiques, je veux respecter mes rythmes et mes saisons biologiques. Je veux disposer de mon temps, pour le (peu  de ?) temps qui me reste.

Je veux être une mauvaise herbe ou une herbe folle dans un monde bétonné car je sais qu’un jour la nature reprendra le dessus. Et je chante Zucayan de Julien Clerc :

Les sales et mauvaises fleurs
Ont envahi les rues
Les plantes carnivores,S’installent sur les balcons…

Je veux être plus libre que je ne l’ai jamais été… et prendre le temps d’apprécier ce qui m’entoure.

Je suis surprise de constater qu’en ralentissant, j’ai l’impression de faire plus de choses. Peut-être est-ce parce que je prends plus conscience de ce que je fais et que je retire immédiatement des satisfactions. J’accepte sans remords ce penchant à procrastiner et ce besoin de me faire plaisir. Je prends le temps de réfléchir et d’écrire. Ecrire, vieux plaisir oublié…

Je ne vais plus gagner ma vie, je suis retraitée. Je laisse aux autres le choix de perdre leur vie, de passer à côté d’elle et de tas d’autres choses. J’explique ce que je ressens et ne force personne à adopter mes idées et ma façon de voir, mais mes enfants sont grands et tous les trois, presque, indépendants alors, je veux vivre, libre, herbe folle, non aliénée aux normes, aux contraintes et aux autres.

Share