Carpe diem

“Si on ne voulait qu’être heureux, cela serait bientôt fait. Mais on veut être plus heureux que les autres et cela est presque toujours difficile parce que nous croyons les autres plus heureux qu’ils sont”.  Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu  dit Montesquieu (1689 – 1755)

Je crois que cette nuit, quand même, vous devez vous sentir plus heureux que bon nombre d’autres humains. Du moins, je l’espère. Pensez à ces pauvres Japonais, victimes d’un violent tremblement de terre et d’un monstrueux tsunami. Eux sont à plaindre. Ce n’est la faute de  personne. C’est la nature. Les éléments se déchaînent et les Hommes ne peuvent que subir les événements.

Il n’y a pas à  chercher d’explication dans la vengeance de la Terre ou de Dieu. Ce sont les plaques tectoniques qui se déplacent. Avons-nous besoin de croire autre chose que des explications rationnelles ? Nous aimons nous faire peur et, en même temps, trouver de quoi nous rassurer. Si nous nous contentions d’être raisonnables ? Peut-être avez-vous peur de 2012 ? Calme ! Nous ne sommes qu’en mars 2011, c’est  “prévu” pour décembre 2012, presque deux ans à attendre. Vous avez le temps de mettre vos affaires en ordre, etc. Merci le film catastrophe ! Merci aux gourous de toutes sortes ! Profitez des angoisses  des uns et des autres. Il y a un bon créneau à prendre dans la crédulité ! Et, si réellement, c’est écrit… Quelqu’un pourrait-il changer quelque chose ? Nous ne pouvons que nous changer, changer notre manière de voir, de vivre.

Les Japonais font cohabiter religions et philosophies d’origines diverses et, de ce melting-pot, ils ont tiré un état d’esprit qui nous semble étrange, incompréhensible. Ils restent apparemment calmes dans des situations dramatiques mais, ils se donnent les moyens (moraux et matériels) de rester sereins : ils prévoient (constructions résistantes et adaptées aux séismes, exercices d’entraînements réguliers pour l’organisation des secours…). Savoir que faire et comment, fixer des repères rassure. Improviser, c’est bien si l’on est seul, lucide. Un groupe doit être organisé. Les Japonais doivent mieux vivre et/ou survivre que les Haïtiens, les Chinois ou même les Italiens.

Un an après le séisme, peu ou pas de réparations à Port au Prince en Haïti et kif-kif à l’Aquila en Italie, deux ans après. Malgré les bonnes volontés et les aides financières distribuées, peu de changements, ceci met (à mon avis) en évidence l’incurie et la corruption des dirigeants de ces pays. De Chine, on ne parle guère mais au vu des ruines quand la terre a tremblé… quid des populations ?

Pour en revenir au Japon et aux Japonais, mis à part la compassion, nous ne pouvons pas leur offrir grand chose pour le moment. Je souhaite que le tsunami ait laissé des zones intactes pour que les survivants puissent se changer les idées en famille bientôt sous les sakuras (cerisiers en fleurs). En effet, fin mars, début avril, vers Tokyo, c’est la coutume du hanami : durant la période de floraison des cerisiers, les Japonais partent pique-niquer en famille ou entre amis sous ces arbres. Ils profitent de la beauté et des senteurs des arbres. Plaisirs fugaces et gratuits.

Les Japonais savent que la vie est belle et courte, un peu comme une fleur de cerisier .

« Carpe diem», disaient les Romains. Le vers complet d’Horace était : Carpe diem quam minimum credula postero, littéralement, cette phrase signifie « Cueille le jour présent et sois la moins confiante possible en l’avenir ». J’interprète comme tout le monde : profite de l’instant ! C’est un conseil à valeur universelle, semble-t-il.

Profite du bonheur du jour qui passe : un rayon de soleil, un sourire, un parfum, un souffle de vent…

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Estime de soi

Se sentir seul(e), rejeté(e), à part, se sentir de trop, être timide (et jouer au clown de service), voilà quelques-uns des signes d’une faible estime de soi.

Se sentir exclu(e) est une véritable souffrance, quotidienne, lancinante, qui vous entraîne dans une spirale infernale. Cette douleur, souvent silencieuse, bien camouflée, n’est pas reconnue. Si vous tentez de l’exprimer, on vous répondra : « mais tu as tout pour être heureux (se) », on ajoutera même quelquefois « secoue-toi » ou « va chez le médecin et prends des médicaments ». Vous n’irez pas mieux, bien au contraire. Il ne s’agit ni de volonté, ni de chimie mais de mal-être que quelques mots (mis sur vos maux) pourront faire disparaître. En résumé, si certains pensent se comprendre sans parler, moi je pense que pour mieux se comprendre, il est préférable de (se) parler… et d’écouter et même de s’écouter (pas trop quand même).

Donc si vous en êtes au moment où le « va te faire voir » déguisé vous décourage un peu plus, si vous vous sentez encore plus seul(e) et incompris(e), les sentiments d’injustice et de colère montent en vous, ce n’est peut-être pas si mauvais signe. Servez-vous de cette colère, rendez-la utile, constructive, libératrice.

Il est vrai que plus nous croyons être exclu(e), anormal(e), plus les situations semblent confirmer nos croyances car nous attirons à nous ce que nous croyons. Si nous sommes mal à l’aise, si nous nous croyons laid(e), inintéressant(e), nous enverrons cette image et nous attirons nos semblables. L’inverse fonctionne de la même manière : si nous nous sentons beau (belle), intelligent(e), agréable, plein de charme… De nos pensées et de nos croyances émane une énergie* qui attire la même énergie. Je vous conseille cette lecture “L’homme qui voulait être heureux” de Laurent Gounelle.

*Digression (c’est un de mes défauts, j’en fais souvent) : cette attirance ou plutôt attraction, c’est le contraire des lois de la physique, de l’électromagnétisme (eh, j’ai un bac littéraire, moi), donc si je me souviens bien «Les mêmes pôles de deux aimants se repoussent, les pôles contraires s’attirent.» La vie quotidienne contredirait-elle cette théorie ? Et on dit des aimants. Pff… Aimants, amants : il n’y a qu’une lettre de différence. Et plus cynique** :  aimant, ce qui attire irrésistiblement, alors l’argent est un aimant puissant. De là, à repartir sur Harpagon…

** cynique : rebelle, face à un monde incompréhensible de par la multiplicité des conventions factices et socialement admises, qui peut avoir des propos choquants. Vous pensez à quelqu’un ?

Revenons au mal-être. Comment se défaire de ce malaise ? Je crois qu’il est très important d’en parler. Cependant, il n’est pas facile d’aller parler à quelqu’un a fortiori quand on se sent exclu et indigne d’intérêt. C’est pourtant le premier pas à faire pour se donner une place et pour dire et SE dire : « J’ai de la valeur ». A qui le dire : famille, ami(e) ? Je ne crois pas qu’avec eux, nous puissions réellement nous en sortir, ils sont trop impliqués affectivement, prennent parti ou jugent. Il faut une oreille neutre. Pour guérir véritablement de ce mal-être, un « psy quelque chose » s’impose : psychologue, psychothérapeute.

En s’expliquant, en racontant à un témoin neutre, nous pouvons nous détacher des problèmes affectifs qui parasitent les situations et prendre enfin conscience de l’importance qu’il faut s’accorder à soi-même. En nous laissant enfin, pour la première fois, une place que personne ne voulait nous donner et que nous n’osions pas prendre, nous pouvons commencer à nous installer et à nous faire véritablement entendre voire même, dans le meilleur des cas, comprendre.

Il faut dire ce que l’on ressent, surtout arriver à dire ce que l’on veut, ne  plus se sentir rejeté parce que l’autre ne répond pas à nos attentes. Il faut admettre que l’incompréhension ou le refus de l’autre ne diminue en rien notre valeur réelle et que nos désirs ont le droit d’exister et d’être exprimés.

Il peut y avoir des milliers de raisons pour lesquelles l’autre n’agit pas comme nous le voulons, le  concevons ou l’espérons : éducation, peur, fatigue… Si l’autre ne répond pas, ce n’est pas parce qu’il ne vous accorde aucun intérêt mais simplement qu’il a d’autres intérêts, souvent lui-même exclusivement, or nous avons l’habitude de  choisir l’option la plus dure envers nous-même « personne ne m’aime tant je ne vaux rien. »

Comme notre angoisse est ancienne (merci les parents toxiques ! encore une saine lecture : “Parents toxiques, comment se libérer de leur emprise” de Suzan Forward) et que se sentir accepté, intégré, aimé est important à nos yeux, il faut se faire vraiment sa place, changer sa façon de se voir,  ne pas ou ne plus se mentir à soi-même. Vous n’êtes pas nul(le), mais vous avez des points forts, des qualités, des valeurs morales personnelles profondes. Ce sont vos atouts ; il ne faut pas les cacher mais les montrer et s’en servir.

N’attendez plus de recevoir ce que l’autre n’est pas capable de donner.

Ne vous déguisez plus, ne jouez plus un rôle surtout s’il ne vous convient plus.

Entrez dans le jeu de la vie  avec vos cartes personnelles : montrez celles que  vous avez, ce que vous valez, faites ce qui vous semble juste et bon, ce qui vous donne satisfaction et n’espérez rien en retour. C’est comme ça que la chance vous sourira.

****

La littéraire reprend le dessus : BEAUMARCHAIS termine « le Mariage de FIGARO » par ce couplet :

“Or, Messieurs la comédie

Que l’on juge en cet instant,

Sauf erreur, nous peint la vie

Du bon peuple qui l’entend.

Qu’on l’opprime, il peste, il crie,

Il s’agite en cent façons,

Tout finit par des chansons…”

Alors puisque tout finit par des chansons, un petit air de Starmania :

On dort les uns contre les autres

On vit les uns avec les autres

On se caresse, on se cajole

On se comprend, on se console
Mais au bout du compte
On se rend compte
Qu’on est toujours tout seul au monde

On danse les uns avec les autres
On court les uns après les autres
On se déteste, on se déchire
On se détruit, on se désire
Mais au bout du compte
On se rend compte
Qu’on est toujours tout seul au monde

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Modelages en terre

Voila ma première oeuvre figurative à la poterie. Elle date de quelques mois déjà. Je n’ai pas beaucoup produit dans ce style car je ne m’y sens pas très à l’aise. Je suis très critique à mon égard donc je suis forcément insatisfaite. Aurais-je le courage de persévérer un jour ?

Que pensez-vous de ces petites dames ?

Je me suis essayée à la sculpture, ou plutôt au modelage en terre pour ne pas créer que des saladiers, des pots, des assiettes, des vases, des plaques, des lampes, des tasses, des plats à gratin ou je ne sais quoi encore.

Je vais essayer de vous montrer de temps en temps mes réalisations diverses dont certaines ont déjà été détruites lors d’accidents domestiques. Pas toujours chez moi ! Quelquefois chez d’“heureux et rares bénéficiaires” de mes créations.

Ci-dessous les réalisations 2, 3 et 4. Elles montrent l’évolution : tout d’abord, il n’y a que la forme suggérée d’une femme (triste ou fatiguée) ; elle porte un long jupon, se cache les mains et le visage. J’ai ainsi supprimé toutes les difficultés, les détails compliqués. J’ai pensé en la modelant à une jeune esclave désespérée.

Puis j’ai façonné deux femmes en train de se faire des confidences. Elles sont nues, on aperçoit leurs courbes mais elles n’ont pas de visage (c’est pour conserver leur anonymat mais surtout par souci de facilité).

Les suivantes ont enfin des visages. Leurs formes sont plus ou moins harmonieuses cependant on peut constater mes progrès.

Quoiqu’il en soit ma préférée reste la première parce que c’était la première et qu’elle semble tellement secrète. Je lui ai donné beaucoup d’émotions : ses émotions et les miennes…

La difficulté que j’ai à réussir des visages fins m’a fait pratiquement renoncer à une nouvelle tentative. J’ai continué à produire des utilitaires ou pseudo utilitaires que je montrerai bientôt.

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L’année du lapin : signification

Quel contraste avec l’année précédente ! L’année du  Lapin est remarquable par la tranquillité qu’elle offre. Les esprits se sont apaisés. La révolution, c’est du passé ! Les réformes sociales, ça peut attendre ! Les héros sont fatigués et prennent maintenant goût à la douceur de vivre. Il est bien peu probable qu’on puisse assister à de grands bouleversements en une année du  Lapin.

La vie mondaine connaîtra un essor peu habituel. Cocktails, réceptions, soirées et vernissages se succéderont à un rythme haletant. Des clubs artistiques se formeront même dans les villages les plus perdus. On songera enfin à apprécier de nouveau la poésie, la musique et la peinture.

Donnez-vous à cœur joie à ce renouveau.
Acceptez les invitations de vos amis ; recevez aussi souvent que vous le pourrez. Cela vous aidera à resserrer les liens amicaux existants ou à en créer d’autres. La chaleur humaine vous enchantera et vous immunisera contre la morosité et le découragement.

Correspondez beaucoup aussi ; n’oubliez pas d’envoyer une petite carte ou un petit mot pour souhaiter bonne fête ou bon anniversaire à tous ceux qui sont proches de votre cœur. Téléphonez souvent à vos parents et vos connaissances pour bavarder au sujet de tout et de rien.

Adonnez-vous aussi à un passe-temps artistique. Le  Lapin vous aidera à surmonter les premières difficultés rebutantes. Bien sûr, vous ne deviendrez jamais un grand artiste si vous n’êtes pas particulièrement doué. Mais est-ce qu’il faut absolument atteindre les sommets de l’art pour en tirer des satisfactions ? Apprenez à peindre et goûtez la joie de manier le pinceau. Écrivez des poèmes, même si ce n’est que pour les réciter devant vos amis lors d’une soirée intime. Et pourquoi ne cherchez-vous pas à dire des mensonges poétiques dans vos lettres d’amour ? Et pourquoi n’apprenez-vous pas à jouer de la guitare afin de pouvoir exprimer vos sentiments de façon émouvante sous la fenêtre de votre belle ? Vous trouverez la vie merveilleuse si elle vous apparaît sous une apparence poétique. Mais cette apparence, vous pouvez la lui donner.

L’année du  Lapin sera également favorable au règne de la justice, le  Lapin étant, pour des raisons obscures, associé aux magistrats. Ce sera précisément le moment de procéder à une vaste réforme judiciaire dont tous les pays du monde ressentent le besoin. Les hommes de loi seront prospères. Mais attention aux activités plus ou moins louches qui ne passeront probablement pas inaperçues ou impunies ! Surtout pas de tentative d’adultère, sinon les huissiers se rempliront les poches à vos dépens !

L’enfant né en été aura plus de chance d’être heureux : le  Lapin n’aime ni la pluie ni le froid.

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Philosophons légèrement le matin

Une petite citation

Alain, Propos sur le bonheur.

“Il est bon d’avoir un peu le mal de vivre et de ne pas suivre une route toute unie. Je plains les rois qui n’ont rien à désirer ; et les dieux, s’il y en a quelque part, doivent être un peu neurasthéniques. Le bonheur suppose sans doute toujours quelque inquiétude, quelque passion, une pointe de douleur qui nous éveille à nous-même.”

Et une de plus que je dois apprendre par coeur :

“Il est bien vrai que nous devons penser au bonheur d’autrui mais on ne dit pas assez que ce que nous pouvons faire de mieux pour ceux qui nous aiment c’est encore d’être heureux.”

Je dois aussi retenir que nous devons nous aimer un peu pour aimer correctement les autres et pour qu’ils puissent nous aimer.

***

Le bonheur est souvent la seule chose qu’on puisse donner sans l’avoir et c’est en le donnant qu’on l’acquiert.“, Voltaire

Quel homme que ce Voltaire ! Quel esprit ! Fin, vif, acéré, dérangeant… Il est l’auteur de nombreux bons mots que j’apprécie. La citation suivante correspond tout à fait à ma façon de voir les choses, à mon comportement, et mes proches savent pourquoi aujourd’hui elle est particulièrement appropriée.

“On doit des égards aux vivants ; on ne doit aux morts que la vérité.

Pas d’éloge funèbre hypocrite ! En voilà un par contre qui mérite d’être lu.

Prononcé ou plutôt écrit en 1793 par le Père Duchesne (autrement dit Hébert), il mérite d’être connu.

Devinez ce qu’il est advenu de son auteur… Guillotiné le 24 mars 1794 à Paris. Les vérités ne sont pas bonnes à dire. Et pourtant, c’est tellement bon de la dire, de la crier même quelquefois.

Eloge funèbre de Louis Capet par le Père Duchesne

“CITOYENS,

Vous n’êtes pas assez jean-foutres pour écouter des mensonges et des flagorneries, je ne suis pas foutu non plus pour vous en débiter ; c’est donc la vérité pure qui va sortir de ma bouche, et c’est la première fois qu’on l’aura entendue dans une oraison funèbre, et, surtout dans celle d’un roi, foutre. A la mort de ces tyrans les ci-devant grands aumôniers, les archevêques, les évêques, tous les cordons bleus de la calotte allaient déterrer dans les greniers, de pauvres auteurs crottés pour leur fabriquer un beau discours en l’honneur du prince trépassé. Le cuistre en habit noir inventait mille mensonges, que monseigneur le prélat apprenait ensuite par coeur, et débitait effrontément. Chaque mot était un blasphème contre la raison, en un mot, c’était ni plus ni moins que les comptes bleus dont le vertueux Roland fait tapisser les rues par les griffoniers qui sont à ses gages. Le roi défunt avait-il été un ivrogne fieffé, le cafard mitré soutenait qu’il n’avait bu que de l’eau toute sa vie, avait-il été un putassier dévergondé, c’était la sagesse même, avait-il fait égorger des milliers d’hommes, on le représentait comme le plus humain et le plus pacifique des monarques, avait-il mis le pauvre peuple à sec à force d’impôts et de grugeries, on ne craignait pas de vanter sa bienfaisance et son humanité.

C’est pour venger l’honneur des Français, d’avoir pu entendre si longtemps de pareilles sottises, foutre, que je vais parler enfin d’un roi, dans les termes qu’il convient.”

Note de la rédactrice : vous pouvez remplacer “foutre” par “fuck” pour plus de modernité.

A bientôt.

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C’est quoi le bonheur ?

Il est tard et c’est l’heure de dormir mais j’avais envie d’écrire quelques mots.

Les idées se troublent, se mélangent, les airs et les paroles de chansons aussi. Dominent Cali “c’est quand le bonheur”, Sensemillia “tout le bonheur du monde”… Je ferai bien d’aller me coucher. Je pense au “bonheur”, ce bonheur recherché par tous ne prend pas la même “forme” pour chacun de nous.

Au début d’une année, quand les journalistes s’en donnent à coeur  joie avec leurs micro-trottoirs “Vous souhaitez quoi pour cette année qui commence ?” Je suis effarée par les réponses. Les souhaits “du fric, du fric, du fric”. C’est impensable de n’avoir plus que ce mot à la bouche. La santé me semble quand même l’essentiel. Si l’argent contribue au bonheur, il est loin de le faire à lui tout seul. Comment en est-on arrivé là ? Dans cette société, il n’y a plus que le fric, le commerce, le paraître, des besoins ou plutôt des envies dont la satisfaction doit être immédiate. Qui est encore capable de rêver, de créer juste pour le plaisir ? Je sais qu’il y a toujours des artistes, des idéalistes, des optimistes, des utopistes, mais ils ne sont pas légions et encore moins majorité.

Mais ma question initiale était “c’est quoi le bonheur ?” Comment définir ce concept au mieux ?

“Etat essentiellement moral atteint par un individu lorsqu’il a obtenu tout ce qui lui paraît bon, qu’il a pu satisfaire pleinement ses désirs, accomplir ses diverses aspirations, trouver l’équilibre dans l’épanouissement harmonieux de sa personnalité”. Je trouve cette définition assez satisfaisante pour commencer, toutefois le bonheur peut être plus simple : petits détails du jour à saisir au vol., successions de petits bonheurs, de petits plaisirs.

Les textes sur le sujet ne manquent pas. En voilà un d’ André Gide, Les nourritures terrestres.

“Il y a sur terre de telles immensités de misère, de détresse, de gêne et d’horreur, que l’homme heureux n’y peut songer sans prendre honte de son bonheur. Et pourtant ne peut rien pour le bonheur d’autrui celui qui ne sait être heureux lui-même. Je sens en moi l’impérieuse obligation d’être heureux. Mais tout bonheur me paraît haïssable qui ne s’obtient qu’aux dépens d’autrui et par des possessions dont on le prive.”

Ce texte donne à réfléchir sur notre monde à deux vitesses : haïssable le bonheur qui “ne s’obtient qu’aux dépens d’autrui et par des possessions dont on le prive”…

A plus tard. Je vais dormir.

Un petit bonheur : de la couleur.

Compotier réalisé de mes mains à l’atelier de Saint Gilles

Compotier en terre cuite

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