Birmanie…

Il y a trois jours, en Birmanie, l’armée s’est emparée du pouvoir et a arrêté Aung San-Suu-Kyi (75 ans), une fois de plus… L’armée a, dans la foulée, proclamé l’état d’urgence pour un an. Le pays était sorti, il y a tout juste dix ans, d’un régime militaire au pouvoir pendant près d’un demi-siècle et dont Aung San-Suu-Kyi avait déjà fait les frais.

Quand l’armée est au pouvoir, la force règne et la peur qui va avec, que penser ? Que plus rien n’est possible ? Qu’il faut se taire ? Se laisser faire ? Non, il faut des Résistants, chacun à sa manière doit résister contre la violence, ne pas se taire, ne pas laisser faire en disant : “je ne peux pas, j’ai peur“. C’est le but recherché par une dictature  : faire régner la peur par tous moyens. Ce n’est pas nouveau. Combien de démocraties ont-elles sombré dans la dictature à un moment de leur histoire ? Tout près de nous, l’Italie de Mussolini, l’Espagne de Franco, le Portugal de Salazar, la Grèce des Colonels, l’Allemagne d’Hitler…

Quand des fonctionnaires d’Etat arrêtent, enferment, frappent ou torturent, que leurs actes sont validés par la hiérarchie du moment, qu’est-ce que ce régime, sinon une dictature ? L’opinion publique et les médias devraient jouer un rôle de régulateur dans l’exercice de cette violence en  posant des limites : les contrevenants doivent être punis véritablement pour avoir outrepassé leur devoir.

Nous avons tous bien compris qu’« un Etat est une communauté humaine qui revendique le monopole de l’usage légitime de la force physique sur un territoire donné » ( Max Weber)

Les termes importants de cette définition sont monopole et « légitime ». Seul l’Etat est habilité à utiliser la violence sans qu’on puisse lui en dénier la légitimité car cela fait partie de ses prérogatives légales. L’Etat peut autoriser les individus à user de la violence, en cas de la légitime défense, par contre, ce monopole de la violence accordé à l’État peut dégénérer en violation pure des droits des individus, en témoignent les cas de torture pratiqués par la police ou par des militaires sur la population civile.

Si l’Etat est violence, contraintes, par nature, il ne faut pas le laisser abuser. Notre silence permet aux dictatures de s’installer. La Chine ou la Russie sont souvent cités comme des pays où règne la force, où l’on fait arrêter et taire ceux qui dérangent. C’est ce que nous montre la télévision. Mais de qui est victime Julian Assange ? (Une grande démocratie : les U.S.A.). Et en France, que se passe-t-il depuis des mois ?

Pour en revenir à la Birmanie, ce pays est devenu la république socialiste de l’Union de Birmanie le , avant de se transformer en Union de Birmanie le e ,  il est devenu Union du Myanmar sous le pouvoir dictatorial des généraux. Ce changement n’est pas reconnu par l’opposition politique, ni par plusieurs pays anglophones, ni par son voisin, la Thaïlande. 

En français, l’usage du mot « Birmanie » est le plus courant que le nom « Myanmar » officiellement utilisé par l’ONU.

Réflexions sur un nom mais je ne sais pas vraiment ce qui se passe là-bas, et pour tout dire, je ne sais même pas ce qui se passe réellement en France, même pas dans ma commune. Et vous, le savez-vous ? Ne laissons nos pas trop le pouvoir dans les mains d’autrui, pas forcément des gens capables et bien intentionnés ?

Certes, tout peut être critiqué, ce qui est aimé le vendredi sera peut-être honni le dimanche, ainsi le parti d’Aung San Suu Kyi et elle-même ont été critiqués par la communauté internationale pour la gestion de la crise des musulmans Rohingyas qui ont fui en 2017 les exactions de l’armée et se sont réfugiés au Bangladesh, voisin mais Aung San-Suu-Kyi est toujours adulée par une majorité de la population, elle avait remporté une victoire écrasante en novembre dernier, les deuxièmes élections générales depuis 2011, année de la dissolution de la junte.

Et demain que se passer-t-il là-bas ? Et chez nous ?

Bien malin qui saurait le dire précisément.

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Une réflexion sur « Birmanie… »

  1. Je pense qu’il faut faire une différence selon par exemple une dictature sous Poutine et Xi Jinping, et celle qu’il y avait sous Staline et Mao !
    Par contre, que ce soit au Mali ou en Birmanie, il n’ est pas bon que ce soit l’armée qui s’empare du pouvoir !
    On a vu en France ce qu’il se passait lors que la hiérarchie donne des pouvoirs aux forces de l’ ordre.
    Ce qui est sur, c’ est que j’imagine le courage qu’il faut aux birmans, quand je constate le manque de courage des français

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