Décence

“La sécurité sociale est la garantie donnée à chacun qu’en toutes circonstances, il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes. Trouvant sa justification dans un souci élémentaire de justice sociale, elle répond à la volonté de débarrasser nos concitoyens de l’incertitude du lendemain.”        Exposé des motifs de l’ordonnance du 4 octobre 1945.

Le texte ci-dessus est celui qu’a choisi Jean-Paul Delevoye pour introduire ses préconisations “Pour un système universel de retraite.  Nous en sommes loin de ces mots et nous nous en éloignons chaque jour davantage. “Assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes“.

 
  • Où est la décence quand on connait le niveau des salaires de certains de nos concitoyens ? Le SMIC horaire au 1° janvier 2020 est de 10,15 € brut soit 7,82 € net après les prélèvements sociaux. Combien de diplômés sont embauchés au SMIC et qui plus est à temps partiel quelquefois ? C’est une réalité.
  • Comment peut-on parler de décence quand des travailleurs vivent dans leur voiture ? Ils n’ont pas les moyens de se loger décemment et vivent en enrichissant toujours plus des marchands de sommeil et des hôteliers plus ou moins véreux. 
  • Pourquoi les “Restaus du Cœur” doivent-ils distribuer toujours plus de repas ?

Pourquoi y-a-t-il de plus en plus de pauvres en France ? (Et moins de chômeurs, à ce qui se dit mais on oublie les radiations faites à “tour de bras”).

Être pauvre, c’est percevoir environ 1 050 euros par mois pour une personne seule. Concrètement, environ 400 000 personnes ont basculé l’année dernière dans la pauvreté. Pourquoi ?

Est-il décent quand on connait les conditions de vie des Français moyen et leurs problèmes :

  • qu’un Président conseille de “traverser la rue pour trouver un travail” ? Surtout quand on sait combien d’employés passent des heures pour se rendre à leur boulot, encore plus en période de grève (merci à la RATP qui mérite son surnom Rentre Avec Tes Pieds disent les Parisiens).
  • qu’une députée soit accusée de proposer à ceux qui se plaignent de ne “manger qu’une fois par jour” ?
  • qu’une femme, Julie Graziani, chroniqueuse pour LCI. ose dire “Je ne connais pas son parcours de vie à cette dame, qu’est-ce qu’elle a fait pour se retrouver au SMIC, est-ce qu’elle a bien travaillé à l’école ? Est-ce qu’elle a suivi des études ? Si on est au SMIC faut peut-être pas divorcer non plus“. ? N’avez-vous pas eu envie de vomir en entendant cela ? Certes, certains font de mauvais choix de vie, certains profitent, tentent même d’abuser des aides sociales mais combien ne se plaignent pas, ne demandent rien ? Combien de mères divorcées ne reçoivent aucune pension alimentaire pour leurs enfants ou des pensions ridicules : 80 € par mois ? Bien sûr, l’État n’a pas à assumer toutes les difficultés rencontrées par des irresponsables mais…
  • qu’un jeune ministre de l’économie (Macron sous Hollande) dise (sans réfléchir, alors c’est grave) : “Dans cet abattoir une majorité de femmes, il y en a qui sont pour beaucoup illettrées” (Ben voyons… Ouvrières débiles, comme les caissières ou les femmes de ménages. Sait-il que des étudiantes s’échinent le soir ou en fin de semaine pour quelques euros en nettoyant des bureaux ou en faisant passer des produits sous des lecteurs de codes-barres ?)
  • que le même devenu président  déclare : “Une gare, c’est un lieu où l’on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien“. Qui ne sont rien ! Est-ce décent de parler ainsi d’un autre être humain ?

Enfin est-il décent de se moquer des travailleurs des entreprises privées dont on va piller les caisses de retraites particulières pour financer les retraites de plus privilégiés ?

Le système universel de retraite devant remplacer les 42 régimes de retraite existant se retrouve bien écorné. Universel avec combien de “sauf” ?  

Depuis quelques semaines, face à la grogne sociale, le gouvernement multiplie les exceptions. Des exceptions pour certains privilégiés, comme d’hab.

Alors c’est quoi le régime universel aujourd’hui ?

Pas ce qu’Emmanuel Macron avait promis de faire quand il expliquait  le 3 octobre dernier : “Si je commence à dire ‘on garde un régime spécial pour l’un’, ça va tomber comme des dominos. Parce que derrière on me dira : ‘Vous le faites pour les policiers, donc faites pour les gendarmes’. Ensuite on me dira : “Vous faites pour les gendarmes, donc pourquoi pas pour les infirmiers et les infirmières ?” Et puis on va refaire nos régimes spéciaux. En deux temps, trois mouvements, on y est.

Ben oui, on y est. C’est sûr.

Alors pourquoi “on” tape encore sur la figure de ceux qui rouspètent ? Pourquoi “on” fait ce qu’on veut sans écouter le peuple ? Euh… C’est la démocratie.

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3 réflexions sur « Décence »

  1. Quand tu vois Delevoye obligé de démissionner tant il avait omis de présidences lucratives, quand tu lis que le premier ministre va se présenter au Havre, quand tu vois des politiques oser critiquer ceux qui leur permettent de très bien vivre en étant le pays qui ponctionne le plus les citoyens, j’en reviens toujours à ma révolution qui sera la seule solution pour mettre cette monarchie à bas.
    Même les urnes ne nous offrent plus de choix que celui imposé
    Bonne journée Françoise
    Bisous

  2. Pareil pour moi de te lire à nouveau. Merci pour tes vœux, reçois les miens en retour on est encore en janvier…tout juste. Bise amicale

  3. Le problème des retraites ne sera jamais résolu car on ne pourra jamais avoir un système universel !
    Il y aura toujours des exceptions et c’est logique.
    On est pauvre avec 1000 euros ???
    Je veux bien, mais nous avons tous les deux moins de 900 euros par mois, le minimum social et avons la chance d’avoir fini de payer notre maison avant la crise.
    J’ai encore vu, hier, une femme d’une cinquantaine d’années qui continue de travailler pour le smic mais … elle vit dans sa voiture !!!
    Et ça, personne ne le sait.
    C’est honteux quand on voit tous les gaspillages qui sont faits avec nos sous.
    Bien sûr on se bat pour la retraite de nos enfants et petits enfants, pour nous, c’est foutu !
    Mais avec les insignifiants qui nous gouvernent, ça ne fonctionnera jamais.
    Ils sont incapables de comprendre où sont les vrais problèmes et tout reprendre à la source, de toutes façons, il est trop tard, le mal est fait.
    Nous finirons notre vie en grattant le fond de nos poches sans rien pouvoir laisser à nos enfants, comme ça avait toujours été l’habitude.
    Ce temps là est terminé, sauf chez les nantis, bien sûr …

    Bon week end, dans une douceur quasi printanière mais risque de pluies.
    Toujours dans des examens, je suis aussi en pleine fabrication de nouvelles chaussures orthopédiques montantes
    ainsi qu’un corset tenant tout le buste.
    Je mettrais autant de temps à m’habiller qu’un croisé avec son armure !
    Gros bisoux, ma françoise ♥

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