Sagesse créole.

Il y a longtemps que je n’ai pas cité de proverbes créoles et pourtant certains sont adaptés à l’actualité. Je dois vous avouer que comme bon nombre de Français, en ce moment, je ne me sens pas bien pour des tas de raisons : l’impression d’être plumée en permanence, l’impression que l’avenir est sombre, que l’on nous prend pour des cons ou des cochons payants… Je ne me sens pas bien dans cette société qui sent le pourri de tous les côtés.

Je me dis qu’heureusement « Na in zour i apel demin» (Il y a un jour qui s’appelle demain ; une autre façon de dire comme Scarlett O’Hara : “Demain est un autre jour”) et que l’avenir ne sera peut-être pas aussi noir que je peux le craindre, que les jeunes, pleins de courage et d’idées, pacifistes sauront prendre les rênes du pays pour le gérer de manière plus rationnelle, plus économe. Je vous avoue ma peur à l’idée que, fort du report des voix contre Marine, Emmanuel élu se sente tous les droits. Il fera ce qu’il veut et continuera à pomper des sous là où il en reste encore un peu, dans le haut de la classe moyenne et non chez les plus riches qui sont partis ou qui ont caché leurs sous loin de la Mère-Patrie. Pourquoi toujours rien sur l’imposition des œuvres d’art ?

La classe laborieuse dont j’ai fait partie avant d’être retraitée, comme mon mari, mes parents, mes grands-parents, cette classe, autrefois paysanne avant d’être devenue ouvrière, pensait que « Sat i sème in grin maï, i asper récolte in zépi» (celui qui sème un grain de maïs, espère récolter un épi), oui, on espère toujours récolter le fruit de son travail et en faire profiter ses enfants, or il n’en est plus rien désormais. Économiser, gérer son argent, ses biens en bon père de famille semble être devenu une tare, une honte, une sorte de malversation qu’il faut punir. On aide les surendettés, on pénalise ceux qui économisent et qui se sont privés pour devenir propriétaires de leur logement. Quand on n’est pas né avec une cuillère d’argent, que l’on trime pour laisser quelques biens à ses enfants, on n’est pas un capitaliste et pourtant on fait partie de ces gens qui sont le plus taxés.

Je ne peux  m’empêcher de penser à un autre dicton réunionnais qui évoque le fait que l’on peut faire des efforts pour obtenir quelque chose mais qu’au final on obtient d’autres résultats (dans le domaine des découvertes, il s’agit de sérendipité, dans “notre” cas, il s’agit plutôt d’un marché de dupes) ; ce dicton est « Kouv ti poul, sort ti kanar» (couve des œufs de poule, il sort des canetons). Beaucoup de Français ont cru au “travailler plus pour gagner plus” mais ils ont rapidement vu ce qu’il en était : de la poudre aux yeux. Tu travailles plus et tu paies plus. Comme tous ceux qui ont cru aussi aux belles promesses de François Hollande : un bulletin pour lui et cinq années d’ennuis. Et aujourd’hui ?

Mais attention : « Kan gro beuf i charzh, sort devan» (Quand le gros bœuf charge, écartez vous). Le peuple, une fois en colère, ne s’arrête pas facilement. Les révolutions successives qui ont eu lieu dans notre pays le prouvent : barricades, etc. La révolution qui est un phénomène, sinon prémédité, du moins précédé de signes annonciateurs comme le chômage et ses désastreuses conséquences : violence urbaine, terrorisme…, l’insécurité dans les villes accentuée par l’ouverture des frontières, la dissolution de l’identité culturelle, la prolifération des sectes, des gourous en tous genres… La révolution semble bien être en route. Plaise au ciel qu’elle se fasse pacifiquement !

« Pakapab lé mor san esséyé » (pas capable est mort sans essayer) : qui ne tente rien n’a rien.

Nous voulons le changement, mais comment et à quel prix ?

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Une réflexion sur « Sagesse créole. »

  1. on ne peut pas dire que le nouveau président aura pris les français en traître, il a annoncé la couleur, plus d’ Europe, plus de monde, plus de migrants, plus de taxes et d’ impôts.
    Bien entendu, comme toujours, ce seront les classes moyennes qui en feront les frais
    Avec plus de migrants, et plus d’ Europe, je ne vois pas comment nous réduirons le chômage et la dette.
    D’ autant que maintenant que le Fn a été battu, droite et gauche s’ opposeront à en marche

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