Macri, maire de B.A.

Aujourd’hui mon billet est un peu moins touristique mais je ne pouvais pas passer sous silence, la réalité de la ville et du pays.

Buenos Aires dispose de son propre gouvernement, comme tous les districts fédéraux d’Argentine. Le pouvoir exécutif de la ville est composé du chef du gouvernement, élu par les habitants de la ville pour un mandat de quatre ans. « Chef de gouvernement » est le titre officiel correspondant au Maire.

Issu d’une des familles les plus fortunées d’Argentine (son père a été l’objet de plusieurs scandales de corruption), Mauricio Macri est un homme d’affaires qui fut maire de Buenos Aires (élu le 24 juin 2007 avec 61 % des voix) jusqu’au 10 décembre 2015 quand il est devenu président de la Nation argentine (il a été élu président le , avec 51,34 % des voix). Il est né le

Il est le fondateur du parti Compromiso para el Cambio qui fait partie de la coalition Proposition républicaine classée au centre droit. Premier président de droite de l’histoire argentine, M. Macri avait promis une « révolution de la joie » mais aujourd’hui, un an après son élection, l’Argentine en est loin (cependant le président bénéficie encore de 40 % d’opinions favorables).

En tant que maire de Buenos Aires, il avait doté la police métropolitaine de Buenos Aires d’armes de type Taser, ce qui lui a valu le dépôt d’une plainte contre lui à laquelle s’est jointe l’association des Mères de la place de Mai. Il a également engagé des grands travaux dans la capitale, dans les domaines de l’urbanisme et des transports. Son bon bilan municipal avait conforté l’image de « gestionnaire pragmatique » qui colle à son parti.

Quand il a succédé en à Cristina Fernández de Kirchner, qui ne pouvait se représenter, il a affirmé mettre fin à la politique des arrangements de la présidente sortante mais les choses ne sont pas si simples pour le peuple et tout ne va pas pour le mieux en Argentine. Ceux qui continuent de faire confiance à Macri attribuent les difficultés actuelles à l’héritage de Cristina Kirchner (il faut bien trouver un coupable). Il faut savoir que le président Macri, ami des banquiers, dont l’élection a mis fin à douze années de kirchnérisme, a soumis le pays à un libéralisme à tous crins. Macron, Macri… Avec Macron, ne court-on pas le même risque ?

Aujourd’hui, un tiers des quelques 42 millions d’Argentins sont pauvres ; les classes moyennes sont douloureusement touchées. Les soupes populaires se sont multipliées et l’Eglise catholique exprime régulièrement sa préoccupation.

En un an, le gouvernement Macri a supprimé 200 000 emplois, jugés plus ou moins fictifs dans un État “devenu obèse” (qui avait beaucoup embauché pour masquer le chômage). La colère sociale explose quotidiennement sous forme de manifestations, grèves, blocages de rues, créant le chaos dans la circulation dans la capitale. La récession touche tous les secteurs de l’économie à l’exception des spéculateurs (qui gagnent plus en misant sur le peso qu’en investissant) et les agriculteurs (qui bénéficient de la suppression des taxes sur les exportations de céréales).

Rien ne va plus ? Pas loin ! Les espoirs du peuple ont été déçus. Mais quand on réfléchit, on ne peut que se rendre compte que c’est l’économie mondiale qui va mal. Et si le monde entier changeait de politique économique ? Si on pensait aux Humains sur Terre, d’une manière générale au lieu de penser au profit maximum de quelques-uns ? Pour sûr, ce n’est pas gagné !

Mais il va bien falloir changer… En Argentine et ailleurs.

Dans les rues, j’ai vu quelques graffitis qui en disent long sur ce qui se passe dans le pays et l’état d’esprit de certains citoyens.

(Nous ne sommes pas dangereux, nous sommes en danger).

Trouvé sur internet (Buenos Aires Street Art) : un graffiti qui précise que Buenos Aires écologique recycle les ordures (le personnage de droite étant M. Macri ; la basura se traduisant par les déchets, les ordures).

En Argentine, c’est une histoire de famille au service des affaires : Mauricio Macri et Donald Trump sont tous deux héritiers de fortunes nées de l’immobilier ; ils se connaissent de longue date et une tour Trump est en construction à Punta del Este (c’est en Uruguay, pas loin de Buenos Aires) mais tous les beaux appartements et les belles maisons de cette station balnéaire appartiennent majoritairement à des Argentins riches. Voilà je l’ai vue la tour Trump en construction de Punta del Este, elle est en première ligne sur le front de mer.

C’est à Punta del Este que s’était planqué Jacques Médecin (il y est mort).

Punta del Este est le Saint-Tropez uruguayen, un lieu où Zinedine ZIdane passe de temps en temps des vacances, pour la plus grande fierté des gens du coin. Je vous montrerai la ville un autre jour.

Demain je reviens à du plus touristique, toujours à Buenos Aires, dans un autre quartier.

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8 réflexions sur « Macri, maire de B.A. »

  1. La corruption est partout, en politique ou ailleurs …
    J’ai bien aimé ton coup de gueule, chez pierre 😉
    Et trump qui sévit aussi en argentine !
    Les tours sont comme lui, énormes ! lolll
    Bon jeudi, avec de la pluie, de la pluie et … de la pluie !
    Et il pleut des bisoux.

  2. quand on apprend que 8 multi-milliardaires possèdent autant que la moitié de la population mondiale, on peut en effet dire que le monde ne tourne pas rond.
    LE problème est peut être la solidarité qui existe entre les très riches, qu’ ils soient issus des banques ou des lobbies, et qui , qu’ on le reconnaisse ou non, détiennent le pouvoir, celui de l’ argent et de l’ emploi.
    Sans argent, on est sans pouvoir et on ne peut rien réformer.
    L’ histoire du monde nous montre que le plus souvent, quand il y a trop de pauvreté, éclatent les révoltes
    Passe une bonne journée Françoise
    Bisous

  3. J’adhère complètement à ce que tu dis ! tout cela est mondial et s’est installé depuis longtemps, trop longtemps ! comme il n’y a plus rien en face du capitalisme, il s’en donne à coeur joie. Je me demande s’il ne faudra pas quand même une révolution mais tous les pays en ont-ils les moyens quand il s’agit souvent pour le peuple juste de survivre chaque jour ?
    Et pour Macron, je pense comme toi, que c’est un épouvantail et qu’il nous conduira au plein libéralisme sans penser à l’être humain avant tout.
    Pour mon père, je te remercie de demander, Il va bien, ses soucis cardiaques avec le traitement, se sont stabilisés pour l’instant.
    Belle journée à toi et merci d’être passée.

  4. Bonjour chère Françoise,
    Je pense qu’il n’y a pas qu’en Argentine, chez nous en ce moment ce ne sont que des affaires de corruption, cela n’en finit plus.
    C’est mondial hélas.
    Nous, on vote pour ces rats, que faire ?
    Il faudrait une bonne révolution, mettre tous ces gens dehors.
    Tout va mal, il y a énormément de chômeurs en Belgique, de plus en plus de pauvres, on rejoint l’Argentine !
    L’argent il n’y a plus que cela qui compte, c’est magouille sur magouille !
    Pauvre monde.
    Je vais m’inscrire à ta news, ce sera plus facile !
    Passe une agréable journée, bisous.

  5. Bravo pour ton article
    Moi je suis écœurée de voir la décrépitude du pays dans lequel je vis et pourtant je l’aime mon pays
    Hélas les enjeux personnels débordent et nous les petits nous sommes écrasés
    C’est pas normal depuis le temps que ça dure
    Bise

  6. bonjour, l’an dernier nous avons passé un mois et demi en Argentine et autant en Uruguay…je n’ai pas encore publié mes photos
    En ce qui concerne la corruption, je crois qu’elle est présente dans tous les pays, l’inégalité sociale aussi !!! faut pas aller chercher loin

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