Premier novembre (1)

En Italie, ces derniers jours, la terre tremble et retremble. Certes, ce n’est pas la première fois, il faut se souvenir du Frioul en septembre 1976 où les séismes successifs ont affecté une population de 80 000 habitants, provoqué la mort de 989 personnes et laissé 45 000 sans abri. Une question me taraude : quand pourrait avoir lieu une éruption volcanique violente en Italie ? Une chose est certaine, il y a une corrélation entre séismes et éruptions volcaniques et l’Italie compte plusieurs volcans en activité et quelques autres éteints.

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Dans la mémoire collective, il reste toujours l’éruption du Vésuve en 79 (il y a presque deux mille ans) et la disparition de la ville de Pompéi. Comment ne pas y penser ? L’éruption  de 79 eut comme précurseur un tremblement de terre violent en 62, séisme considéré comme banal, car les Romains tenaient le Vésuve pour un volcan éteint, sa dernière éruption datant probablement de 217 avant J.C..

Nous nous sommes habitués à voir la terre bouger et à regarder les douleurs d’autrui. Tant que nous ne vivons pas directement l’événement c’est toujours un peu comme au cinéma, un film-catastrophe de plus.

Les Japonais et les Californiens sont préparés à une catastrophe mais nous ? Et si le sol tremblait fort ? Et si un volcan d’Auvergne se réveillait ? Que ferions-nous ? On se débrouillerait sans doute. Comme toujours, les Hommes sont plein de ressources mais qu’ils sont petits face à la Nature !

Je pense souvent au tsunami du dimanche 26 décembre 2004 : un tremblement de terre de magnitude 9,3 se produit au large déclenchant un tsunami dévastateur qui fait plus de 220 000 morts. et au tsunami de Fukushima en mars 2011. Que peuvent faire la population et les secours ? Et cette éruption du Krakatoa en 1883 qui fit baisser la température mondiale ? Je m’éloigne de ce que je voulais dire à propos du premier novembre, jour de catastrophe aussi.

C’est le 1er novembre 1755 que s’est produit le tremblement de terre de Lisbonne aux environs de 9h 40. L’événement est sans doute l’un des tremblements de terre les plus destructeurs et les plus meurtriers de l’histoire mais le nombre des victimes varie selon les sources ; des contemporains de l’événement parlent de 100 000 victimes. La ville de Lisbonne a été détruite dans sa quasi-totalité.  L’épicentre se situait probablement dans l’océan Atlantique et la magnitude autour de 8,5-9 sur l’échelle de Richter.

La terre trembla donc au matin de la Toussaint.

Trois secousses distinctes se succédèrent pendant une dizaine de minutes, creusant de larges fissures (jusqu’à cinq mètres) et dévastant la ville. Les survivants se réfugièrent dans l’espace ouvert et supposé sûr des quais ; ils y assistèrent au reflux de la mer découvrant des fonds jonchés d’épaves de navires et de marchandises perdues. Plusieurs dizaines de minutes après le séisme, un énorme tsunami avec des vagues d’une hauteur de cinq à quinze mètres submergea le port et le centre-ville le long du Tage. Dans les zones épargnées, des incendies se déclarèrent, les chutes de cheminées favorisant l’éparpillement des feux ; ils sévirent durant cinq jours. Lisbonne ne fut pas la seule ville portugaise affectée par la catastrophe, les destructions touchèrent tout le sud du pays, en particulier l’Algarve.

Un dénombrement des victimes est difficile du fait que, redoutant l’épidémie, le gouvernement décréta que l’on se débarrasse rapidement des cadavres qui sont souvent jetés à la mer. Par ailleurs, beaucoup de Lisboètes ont fui la ville après le tremblement de terre.

Les survivants qui restèrent sur place habitèrent pour un temps dans des tentes en bordure de la ville. Des pilleurs s’en donnèrent à cœur-joie dont trente-quatre furent arrêtés et pendus. La famille royale échappa sans dommage à la catastrophe, mais la cour s’installa dans un gigantesque complexe de tentes et de pavillons sur les collines d’Ajuda. L’armée fut mobilisée pour cerner la ville et arrêter la fuite des habitants en état de travailler, afin de les obliger à dégager les ruines.

Pas facile d’être courageux à certains moments.

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Une réflexion sur « Premier novembre (1) »

  1. Oui, ces tremblements sont inquiétants et pourraient annoncer d’ autres catastrophes.
    On sait que la nature en colère est meurtrière, et que nous sommes impuissants, mais aussi, on se montre bien léger en n’ anticipant pas !
    On constate aussi le caractère humain, qui toujours finit par oublier

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