État d’urgence (2)

Il faut se rendre à l’évidence, nous assistons à une généralisation du chaos sur le territoire français ce qui est en parfaite contradiction avec les fondements de l’état d’urgence. Vous n’avez pas pu échapper à la diffusion des images des violences à Marseille. Certes il y avait des hooligans anglais mais qui encore ?   Des Russes, pires que les Anglais, dit-on, et peut-être même des Français, de souche ou pas… Qui pour maintenir l’ordre ou le faire revenir ?

La police a été débordée. Pourquoi ? Fatiguée ? Inadaptée ? Pas respectée ? Mal aimée ? Une chose est certaine, la police n’impressionne pas les hordes qui se déchainent.

La dégradation de l’autorité de l’Etat est la suite logique de la dégradation de l’autorité des parents, puis de celle des enseignants. Il n’y a plus ni respect, ni crainte.

Le phénomène ne cessera pas de s’aggraver tant que la France ne sera pas gouvernée. c’était à prévoir. Depuis 2012, nous avons un chef de l’Etat qui a toujours utilisé la dérobade pour avancer et pour se protéger, un chef de l’Etat qui bat tous les records historiques d’impopularité, un chef de l’Etat obnubilé par sa réélection, un chef de l’Etat assisté d’un Premier ministre (appelé par certains le Franco français), un premier ministre imbu de lui-même comme grand nombre de ses ministres eux-aussi obsédés par leur carrière, qui se déchirent plutôt que travailler dans l’intérêt général des Français.

J’ai le sentiment que plus la société se désagrège dans la violence, plus les dirigeants s’agrippent à leurs fonctions pour en profiter le plus longtemps possible, eux, leurs familles, leurs copains et pendant ce temps, c’est bien connu : le roi boit, le peuple trinque.

Réfléchissons à ce qui se passe depuis des mois, des années : à Paris, des groupes de migrants illégaux occupent, par endroits, la voie publique et des bâtiments, dans la quasi indifférence des forces de l’ordre, tout comme vers Calais. Là une gigantesque zone de non-droit s’est développée depuis 2012, occupée par des milliers migrants en situation irrégulière avec la complaisance des pouvoirs publics qui ont mis en place des infrastructures d’accueil en leur faveur.  Le 28 août 2015, une poignée de gens du voyage ont bloqué pendant des heures l’autoroute A1, grand axe européen, sans intervention des forces de l’ordre. Le 12 octobre 2015 à Rouen, 250 forains en colère ont mis en place à 5 heures du matin des barrages filtrants aux entrées de la ville et ont fait brûler des pneus. Toute la ville a été bloquée pendant quelques heures. Vendredi 16 octobre 2015 : les forains ont manifesté en Normandie sur l’autoroute A84, ils sont partis d’Avranches (Manche) et ont organisé une opération escargot.  Près de Grenoble, mardi 20 octobre au soir à Moirans, les voies SNCF ont été coupées par des voitures en feu ; des dizaines de gens du voyage se sont soulevés pour demander la sortie de prison de l’un d’entre eux pour assister à des obsèques, Il y a eu des saccages, notamment le restaurant attenant à la gare. Le maire a attendu en vain une intervention des forces de l’ordre. Chaque fois, les automobilistes sont pris en otages. À La Réunion, la méthode est bien rodée avec le blocage de la route en corniche. Jusqu’au jour où… un “accident” arrivera…

Tous les jours aux quatre coins de la France des automobilistes et des travailleurs du secteur privé sont pris en otage par des manifestants de tous bords, des employés du service public : SNCF,  RATP et à un autre niveau : Air France.

Je m’éloigne de l’état d’urgence… Mais qu’est-ce que c’est que cet état d’urgence avec le chaos ?

Est-on encore en démocratie quand les libertés ne sont pas respectées ? La liberté de circuler, de travailler, de s’exprimer… Est-on encore en démocratie quand l’état d’urgence permet à un gendarme ou un policier de ne pas être poursuivi s’il tire avec son arme en cas de nécessité absolue contre quelqu’un qui vient de commettre un meurtre ou qui a tenté d’en commettre un. Là, je commence à avoir peur. Si la police fait n’importe quoi. Un homme armé qui a peur est dangereux. Un policier armé qui a peur est dangereux.

Des troubles se produisent un peu partout, parfois ignorés (volontairement ?) par les médias : pillages, violentes bagarres, incendies de véhicules, dégradations, agressions contre les forces de l’ordre… À quoi devons-nous nous attendre maintenant ? Des terroristes complotent toujours. Des hooligans cassent.

De la violence pure et simple ? Bête ? Gratuite ? Du fanatisme à outrance ?

Une révolution ? Sanglante, comme la plupart, qui permettrait une remise à plat de la société ?

L’ultra-violence révolutionnaire, on a déjà vu en France entre 1789 et 1794. La Terreur atteignit son paroxysme à Paris et en province entre l’été 1793 et l’été 1794. Combien de raccourcis en une année,  victimes de l’arbitraire et des exécutions de masse ?

Les chiffres font frémir. On a préféré les oublier.

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2 réflexions sur « État d’urgence (2) »

  1. Moi qui pensais lire quelques bonnes blagues ! Je lis bien des choses négatives sur la France. Si tout ne “baigne pas” chez moi en Belgique, comparativement c’est le paradis. A propos des hooligans, je ne comprends pas, je trouve que les Etats ne prennent pas les choses en main vigoureusement.
    Allez, ne broie pas du noir il y a quand même de belles choses dans la vie.
    Bien amicalement.

  2. je pense toujours que l’ origine de cette décadence est mai 68 !
    Comme tu dis, il n’ y a plus de respect, donc plus d’ autorité !
    On a tellement compliqué les lois que les juges n’ y comprennent plus rien !
    Et le passage au ministère de la justice d’ une certaine indépendantiste a fait que les délinquants ne craignent plus grand chose, alors que les victimes sont laissées pour compte.
    IL est dit que la réaction des forces de l’ ordre doit être proportionnelle à la violence qui leur fait face, et dans le même temps le gouvernement leur refuse l’ action !
    Tant qu ‘on nous sortira les ” droits de l’ homme ” face à des barbares qui n’ en ont cure, ce sera de pire en pire.
    Bonne journée Françoise
    Bisous

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