Les « diables des volcans ». Vous souvenez-vous d’eux ? C’était un fameux couple de volcanologues surnommé ainsi par leurs confrères américains. En 25 ans de carrière, ils avaient assisté à plus de 175 éruptions, et n’avaient cessé de communiquer leur passion au public. Il y a un peu plus de vingt-cinq ans, le 3 juin 1991, une nuée ardente du volcan Unzen, au Japon, mit fin à leur existence. Morts de leur passion brûlante.

Ces infatigables témoins des colères de la Terre avait parcouru le monde à la découverte des volcans, fasciné par leur beauté et leur fureur. Ils étaient donc passés par l’île de La Réunion où le Piton de la Fournaise les avait attirés. Ils ont là l’idée de créer la Maison du Volcan et participent à la conception scientifique de ce site, ouvert en 1992 à La Plaine des Cafres. (Rénovée par la Région Réunion de 2010 à 2014, la Cité du Volcan a ouvert ses portes au public le 5 août 2014.)

Ils s’étaient aussi intéressés à l’Auvergne avec un projet : Volcania, qui constituera les prémices du Parc Européen Vulcania.

Leur carrière fut récompensée en France par le Prix Liotard de l’Exploration, remis le 25 février 1975 à l’Élysée par le Président de la République d’alors : Valéry Giscard d’Estaing.

Durant leurs voyages à la rencontre des volcans, ils ont été confrontés au danger, le même qui menace les populations vivant près des « portes de l’Enfer ».

Les Krafft étaient décidés à sensibiliser les autorités à l’urgence de la prévention des risques liés aux volcans en activité, avec l’ambition unique de sauver les populations. Ils se sont donc approchés partout des volcans, gris et rouges.

Un volcan rouge (comme le Piton de La Fournaise) est un volcan effusif émettant des laves généralement basaltiques, suffisamment fluides pour ne pas s’accumuler au point de sortie, laves qui forment des fontaines et des coulées plus ou moins longues progressant parfois à plusieurs kilomètres par heure. Les volcans rouges tirent leur nom de la couleur rouge-orangée des laves fluides par opposition aux volcans gris qui émettent des cendres. Les volcans rouges se trouvent généralement à l’aplomb des points chauds comme le Piton de la Fournaise ou le mont Cameroun.

Un volcan gris est un volcan explosif émettant des laves généralement tellement visqueuses qu’elles ne forment pas de coulée de lave mais s’accumulent au point de sortie, formant une aiguille ou un dôme de lave. Lorsque cette masse de lave plus ou moins stable s’effondre ou explose en totalité ou en partie, un panache volcanique de cendres et de débris de roches s’élève à des kilomètres au-dessus du volcan et des nuées ardentes risquent de dévaler ses pentes à des centaines de kilomètres à l’heure, sur plusieurs kilomètres comme l’ont fait le Pinatubo, le mont Saint Helens aux USA ou le célèbre Krakatoa…

Le 3 juin 1991, au Japon, une coulée pyroclastique du Mont Unzen (volcan gris) leur sera fatale, ainsi qu’à quarante-trois autres personnes.

Moins d’une semaine après leur décès, le 9 juin  1991, sur l’île de Luçon, aux Philippines, le Pinatubo entre en éruption, après plus de six-cents (600) ans d’inactivité. Toute la vie, dans un rayon de (25) vingt-cinq kilomètres autour du volcan, s’en trouve anéantie. On compte près de 850 morts, 8 000 maisons détruites et plus de 2 millions de personnes touchées par l’éruption ; celle-ci est d’une telle ampleur qu’elle ira jusqu’à dérégler la planète.  En effet, cinq jours après l’éruption, un panache de cendres et de fumée s’élève à 35 kilomètres d’altitude et une quinzaine d’avions sont endommagés par ce nuage massif.

Par la taille de son panache et la quantité de débris éjectés, l’éruption du Pinatubo est la deuxième en importance au 20^e siècle. Quelle est la première ? La Montagne Pelée en Martinique en 1902 ? Je me le demande. si quelqu’un le sait, je veux bien apprendre quelque chose de plus.

Aux philippines, les conséquences de l’éruption prennent la forme d’un été froid et pluvieux : un mauvais temps qui nuit aux récoltes et à l’industrie touristique. Les millions de tonnes de cendres et de dioxyde de soufre projetés dans l’atmosphère contribuent aussi à faire baisser momentanément le niveau des océans. C’est du moins ce qu’avance le scientifique australien John Church, en 2005. Depuis 1950, les océans gagnent en moyenne 1,8 mm par année. John Church dévoile que les océans ont perdu 5 millimètres en une seule année, à cause du gigantesque effet de refroidissement engendré par l’éruption du Pinatubo.

Finalement, on peut dire “Ouf”, heureusement qu’il y a eu le Pinatubo, on a gagné trois années avant la noyade des continents.

D’après Wikipédia :

L’éruption de la montagne Pelée en 1902 est l’éruption volcanique la plus meurtrière du xx^e siècle ; sa nuée ardente paroxystique du 8 mai 1902 reste célèbre pour avoir en quelques minutes entièrement détruit ce qui était alors la plus grande ville de l’île de la Martinique, Saint-Pierre, exterminé ses habitants — environ 30 000 personnes^{N 1}, seulement trois rescapés certifiés — et coulé une quinzaine de navires marchands. La destruction de la ville et de ses alentours était inévitable, mais pas la mort de ses habitants et de nombreux marins qui ont été les victimes effectives de décisions politiques et administratives nationales et locales — sur instructions ministérielles, refus par le gouverneur de la Martinique, Louis Mouttet, de faire évacuer la ville et de laisser appareiller les navires ancrés dans la rade — afin d’assurer le second tour d’une élection législative le 11 mai.