À propos de mots

Pourquoi certains se sentent-ils obligés d’utiliser les mêmes expressions ? Je me souviens de ce portnawak (n’importe quoi), de ce “djeun” (ou djeune, valide au scrabble) qui devait le faire” (faire jeune ; je trouve que “ça le fait” ça fait con, surtout.) “Ça le fait”. Oui, justement ça fait quoi ?

Moi j’aime pas le “ça le fait”, vous l’avez compris. (Cette expression est apparue dans les années 1990, dans le langage des jeunes de la banlieue parisienne. C’est la traduction, la copie de l’anglais “that does it”) ben moi, j’aime pas.

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J’aime pas des tas de choses. J’aime pas “black” au lieu de noir. Noir c’est noir (air connu, clic) et c’est même negro en espagnol ; je ne suis pas raciste (mon mari est d’origine chinoise) et si vous connaissiez (non pas ma poule, comme dans la chanson, clic) mais ma famille, vous verriez l’éventail, l’étendue de la palette des couleurs de peau.

Pour le moment, je me demande pourquoi réduire de plus en plus notre vocabulaire ? La langue française est riche, c’est l’une des rares richesses qui nous reste. Le reste, c’est de la poudre aux yeux, du toc. Vous diriez du “cheap” ? NON, non, non ! Trois fois hélas ! Nous avons des mots pour le dire tellement mieux.

Quand je suis face à un article en toc bon marché, je n’ai jamais dit “cheap” sauf en Grande-Bretagne, en Australie, en Afrique du Sud ou aux États-Unis”, je dit plutôt “it’s not expansive” soit “ce n’est pas cher” équivalent de “c’est pour rien” ou “c’est cadeau”. J’ai aussi tendance à dire “c’est de la production chinoise, ça”. Made in Taïwan, ça ne vous rappelle rien ? Moi, je pense aux Inconnus :

 Allons, il ne faut pas désespérer mais comme Astérix, il faut RESISTER.

Pour “pas cher”, nous avons le choix entre tant de mots et d’expressions. Nos cousins Québécois disent “ce n’est pas dispendieux”, nous nous pouvons dire qu’on peut l’avoir “pour une bouchée de pain” (quand le pain n’est pas cher), que c’est un produit abordable, à vil prix, bon marché ou très bon marché, économique, raisonnable.

Selon notre niveau de langage, les choix seront différents :

  • langage soutenu : c’est intéressant, raisonnable, économique, bon marché, à vil prix…
  • langage courant : c’est donné, c’est pour rien, ça ne vaut rien, ça vaut trois fois rien, ça vaut pas un kopeck, tu l’auras pour quatre sous, c’est pour des prunes ou pour une goutte d’eau,
  • langage familier : c’est camelote, c’est peau de balle, ça vaut pas un rond, ça vaut des clopinettes, ça vaut pas un sou,  ça ne vaut pas tripette, tu l’auras presqu’à l’œil, ça vaut pas un fifrelin (un sou ou un liard), à deux balles…

ou façon british, c’est “peanuts”, ça vaut des cachuètes, rien, zéro…

“Ce qui est bien conçu s’énonce clairement et les mots pour le dire vous viennent aisément”, disait Boileau. Peut-être n’avons-nous plus ni les idées claires, ni les mots ?

Je le crains. Tout est devenu tellement fumeux, volatil, instable.

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Une réflexion sur « À propos de mots »

  1. ne serait ce pas voulu par hasard ?
    Moi je dis que les races existent, chez l’ humain, comme chez les animaux.
    Alors pourquoi vouloir sortir ce mot de nos dictionnaires, alors qu’ on garde le mot racisme ?
    La francophonie a du plomb dans l’ aile, ce n’ est pas pour tien !
    Bonne journée Françoise
    Bisous

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