Il paraît que dans la Grèce ancienne, les Athéniens parlaient et discutaient beaucoup entre eux : sur les places (Agora) d’Athènes, aux bains, partout ils parlaient, ils se parlaient (certains plus que d’autres). Heureuse époque pour les bavards. Ceci dit les discussions n’étaient pas toutes sans intérêt, on papotait et on philosophait, on réfléchissait, on organisait le monde. Je suppose. Je n’y étais pas.
Aristote, lui, avait l’habitude d’enseigner la philosophie en se promenant, en marchant avec ses disciples qui furent appelés les péripatéticiens (du latin peripateticus, lui-même emprunté au grec, un mot signifiant à l’origine « qui aime à se promener, qui se rapporte à la promenade »). On parle, depuis Aristote, de la logique péripatéticienne, d’un philosophe péripatéticien mais aujourd’hui on dit plutôt aristotélicien car le mot péripatéticienne fait mauvais genre ; une péripatéticienne est une prostituée qui arpente les rues à la recherche de clients.
Au lieu de péripatéticienne, vous pouvez dire une pute, on vous comprendra et après tout, il faut appeler un chat un chat mais ce langage trop cru choque, il faut l’édulcorer. Reconnaissez que ce qui est jugé grossier, malvenu ne correspond pas toujours à ce que vous, vous trouvez grossier ou malvenu. Je ne sais pas ce que vous pensez mais certains humoristes ne me font pas rire du tout avec leurs mots trop crus. Je suis choquée par leurs histoires (genre Jean-Marie Bigard) mais ce qui me choque encore plus c’est que l’on taise certains mots jugés offensants, qu’on « moralise » à l’envi la langue, et que, pour être entendues, les phrases doivent être « politiquement correctes » (pas forcément grammaticalement correctes). Par contre, on laisse dire des vulgarités obscènes par des soi-disant amuseurs publics. « Deux poids, deux mesures. »
Pourquoi si je dis « noir », va-t-on me regarder de travers ? Il faut dire « black » pour être dans l’air du temps, mais noir ou black, c’est pareil. Je vous rappelle que le mot nègre vient de l’espagnol « negro » qui signifie noir et que le mot nègre n’a pas toujours eu cette connotation péjorative qu’on lui a attribuée. Aux USA, on ne dit pas black, ni noir, ni nègre, ni négro, on dit « Afro-Américains ». Au fait, est-ce que les Afro-Américains sont moins noirs depuis le changement de vocable ? Les nègres se sentent-ils mieux quand on les appelle « black » plutôt que noirs ? L’hypocrisie toujours et encore.
En France, pour adoucir le langage jugé brutal, on a transformé les « filles-mères » en mères célibataires, les clochards en SDF, les aveugles en mal-voyants voire non-voyants, les mongoliens en trisomiques, les balayeurs en techniciens de surface, et pour « faire genre » comme disent certains autres, les ballons sont devenus des éléments rebondissants, les piscines des bassins en « milieu aquatique profond et standardisé »… Les pauvres sont devenus les « sans-dents » dixit une ex…. et envers et contre tout, la Poste et la SNCF continuent à appeler leurs clients des usagers, vu le prix du service, en particulier à la SNCF, on est en droit de se sentir floué. Je suis une cliente qui paie cher un service médiocre (vu les retards et le confort des trains). La Poste… mieux vaut ne rien dire, tout le monde sait comment ça marche… mal.
Mais je râle, non sans raison. N’êtes-vous pas d’accord ?
Moi, j’en ai marre des propos politiquement corrects et plus ou moins fumeux et surtout des mensonges en tous genres.
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