Le pont Rouelle relie le XV° (rive gauche) au XVI° (rive droite) en passant l’île aux Cygnes. Ce pont, uniquement ferroviaire (ligne C du RER), a été construit à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1900, avant d’être désaffecté, puis remis en service en 1988.
Il compte plusieurs parties bien différentes : de la rive droite vers la rive gauche, on trouve successivement : une arche en maçonnerie qui enjambe la voie sur berge ; une arche métallique sans pile intermédiaire qui enjambe le bras droit de la Seine ; une petite arche en pierre qui franchit l’Île des cygnes et enjambe l’allée piétonnière ; enfin la dernière partie, métallique elle aussi, qui enjambe le bras gauche et repose sur deux piles dans la Seine. L’ensemble s’étend sur trois-cent-soixante dix (370) mètres.
La photo, empruntée à Wikipédia, montre au deuxième plan le pont de Rouelle.
Mais d’où ce pont tire-t-il son nom ? C’est celui d’une rue du XV° arrondissement, la rue Rouelle, baptisée du nom d’un chimiste français du XVIIIe siècle, Guillaume-François Rouelle, considéré comme l’un des fondateurs de la chimie en France, qui a fait avancer la chimie des sels et des acides et a introduit le terme « base » en chimie.
Quand j’ai cherché l’origine du nom du pont, que j’ai trouvé Monsieur Rouelle, pour tout vous dire, je n’avais jamais entendu parler de ce fameux chimiste jusqu’à… hier. Et ce matin, j’apprends qu’il avait un frère, chimiste lui aussi, avec lequel il travaillait : Hilaire-Marin, dit le Cadet, Guillaume-François étant dit l’Aîné.
Par contre la rouelle et même la ruelle, ça me parlait.
Les ruelles, je connaissais, non pas dans mon quartier de Grenoble mais dans le Midi de la France ; les petits villages des Corbières où j’ai passé souvent des vacances, comptaient de nombreuses ruelles ombragées, pentues, bruyantes ou silencieuses selon les heures du jour, odorantes… Je me souviens surtout de l’odeur des figuiers quand le soleil les écrase à la fin de l’été… Odeurs et gourmandise : c’est manger. Et avant : cuisiner.
En cuisine, une rouelle est une tranche ronde de légumes et de viandes. Ainsi, la rouelle de veau est la partie de la cuisse d’un veau coupée en travers et qui se trouve de forme ronde, c’est idem pour la rouelle de porc. D’un morceau de viande aux interdits religieux, le passage est rapide.
Les Musulmans ne mangent pas de porc, les Juifs non plus (curieux que des gens qui se détestent aient autant de points communs ; je sais qu’ils viennent du même endroit et se battent pour de la terre…) et là, hop, me revient une autre rouelle : étoffe de couleur jaune imposée aux Juifs comme signe distinctif par les autorités civiles à la suite du concile de Latran en 1215.
Les Juifs, persécutés de tous temps, devaient porter, appliquée sur leur robe au Moyen Âge, la rouelle. Etoffe de couleur jaune, découpée en disques, symbolisant les trente (30) deniers de Judas (prix de sa trahison de Jésus), c’était l’ancêtre honteux de l’immonde étoile de David. Cette étoile, jaune, à six (6) branches, monstrueuse marque distinctive imposée en Europe pendant les années 1930 et 1940 à des enfants, des femmes, des hommes, qui n’avaient d’autre tort que d’avoir du sang non aryen. Aimez-vous vraiment les bons aryens ?
Ceci dit, n’y voyez pas d’antisémitisme primaire, les Juifs d’Israël font payer aujourd’hui, en particulier aux Palestiniens, mais au reste du monde aussi puisqu’il faut tenter de gérer ce conflit permanent, les tourments qu’ils ont subis… Salomon est une référence pour les Chrétiens et les Juifs aussi. Le roi sage dont on connait le jugement de l’enfant «réclamé» par deux mères, Salomon le sage, en raison de ses péchés, perdit progressivement son trône, sa santé et même sa sagesse. Il avait accaparé trop de femmes, d’or, chevaux, etc.
Et si, en toutes choses, la modération était la meilleure voie ?
Mais je m’éloigne des rouelles qui peuvent être aussi des rondelles de fer ou d’acier qu’on ajoutait à certaines armures, pour couvrir les articulations de l’épaule, du coude et du genou ou de simples objets décoratifs métalliques, à fonction monétaire et/ou votive, semblable à une petite roue à rayons. Il en existait déjà durant la Préhistoire. Elles étaient des éléments de décoration, portées en pendentif, bijoux, symboles solaires vraisemblablement.
J’arrête là pour aujourd’hui. Je dois me limiter. Pas facile.
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